Nkamba, nouvelle Jérusalem, va refuser du monde, le jeudi 22 mars en cours. Les fidèles Kimbanguistes se préparent à répondre massivement à l’appel du chef spirituel, à l’occasion de la célébration du centenaire d’anniversaire de Diangienda Kuntima, fils cadet du prophète Simon Kimbangu et premier chef spirituel de l’église Kimbanguiste. En marge de ces festivités, les Kimbanguistes ont clôturé le samedi dernier à Kinshasa, la série d’activités culturelles (conférence-débat, concert, …) débutée depuis fin janvier.
Plusieurs activités seront organisées au cours de cette fête par son Eminence Simon Kimbangu Kiangani, chef spirituel et représentant légal de l’Eglise. Le programme des festivités prévoit la prédication, des chants de chorale, les défilés de différents groupes et mouvements Kimbanguistes et la remises de cadeaux. Un message spécial du chef spirituel par rapport au centenaire est aussi attendu. Le plus grand événement qui devra couronner ce cérémonial demeure l’inauguration du musée Simon Kimbangu, une grande bâtisse en construction à Nkamba, dans la province du Kongo central.
DIANGENDA, BATISSEUR DE L’EGLISE
A en croire le révérend Surbens Swalenge Bernard, représentant provincial de la ville de Kinshasa, la journée du 22 mars revêt une grande signification pour les Kimbanguistes. Et cela ne peut passer inaperçu, a-t-il dit. « Papa Diangenda a pris le mouvement Kimbanguiste au point zéro jusqu’à le rendre église. Pour nous, il est le bâtisseur de l’église. Sa vie, son ministère et surtout son centenaire demeure un grand évènement. Diangienda Kuntima est une personne remarquable. Après Papa Simon Kimbangu, Maman Muilu, c’est lui qui a conduit le mouvement Kimbanguiste de la clandestinité jusqu’à sa reconnaissance officielle », fait savoir le numéro 1 de l’église Kimbanguiste à Kinshasa.
L’église Kimbanguiste est actuellement implantée à travers le monde. Ce, grâce à la vision de celui qu’ils appellent affectueusement « Papa Mfumu’alongo ». Surbens Swalenge soutient que c’est ce dernier qui a fait entrer l’église dans le Conseil œcuménique des églises en 1969, 1974 à l’Aceta et plus tard à l’organisation des églises indépendantes. « Aujourd’hui, l’église est devenue universelle. On la retrouve à travers le monde, notamment en Europe, aux Etats-Unis et en Chine. Nous avons le devoir de penser à Papa Diangienda », a-t-il ajouté.
APPORT SOCIAL DE « PAPA » DIANGIENDA
Sur le plan social, le premier chef spirituel de l’église Kimbanguiste a été d’un apport significatif. Il a fait beaucoup pour l’église voire pour la nation congolaise. Grâce aux cotisations des fidèles et sans aucun apport extérieur, Diangienda Kuntima a bâti son église. Pas seulement. Il a construit des hôpitaux et des écoles. L’Université Simon Kimbangu était également son projet, mais concrétisé par son frère ainé Dialungana Kiangani.
Il était aussi un grand prédicateur, reconnait Surbens Swalenge. « Papa Diangienda prêchait avec conviction. Il a converti des païens au Kimbanguisme, au christianisme. Son enseignement « Bolingo, mibeko, misala » (entendez : amour, commandements et bonnes œuvres) est apprécié par tout le monde, même les politiciens s’y réfèrent. C’est devenu aujourd’hui la devise de l’église Kimbanguiste »
Joseph Diangienda Kuntima, né le 22 mars 1918 à Nkamba en République démocratique du Congo anciennement Congo belge et mort le 8 juillet 1992 à Genève (Suisse) à l’hôpital de La Tour, a été du 24 décembre 1959 à sa mort le chef spirituel de l’église kimbanguiste (officiellement « Église de Jésus-Christ sur la Terre par son envoyé spécial Simon Kimbangu ». Jusqu’aujourd’hui, il est considéré comme l’une de plus grandes personnalités religieuses congolaises. Il est l’initiateur du mouvement Kimbanguiste et fut le premier à relater l’histoire de cette religion à travers son livre « Histoire du Kimbanguisme ». Il a mis en place l’autofinancement et l’autogestion de cette Église qui est aujourd’hui l’une des religions les plus représentées sur le continent africain. Premier concerné par les persécutions anti-kimbanguistes (son père fut emprisonné et son frère relégué), il fit construire des écoles, Universités, dispensaires, hôpitaux pour contre-offenser les violences infligées aux fidèles de ce mouvement par les Belges. Troisième et dernier fils de Simon Kimbangu et Marie Muilu Kiawanga, il a deux frères : Charles Daniel Kisolokele Lukelo et Salomon Dialungana Kiangani, tous décédés.
[Molina/ForumDesAs]