samedi , 7 novembre 2020
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Angleterre : la Russie est « responsable » de l’empoisonnement de l’ex-espion russe

« Il est très probable que la Russie soit responsable » de l’empoisonnement de Sergueï Skripal et de sa fille Youlia, a déclaré la Première ministre britannique Theresa May lors d’une intervention devant le parlement britannique. Soulignant que l’agent innervant utilisé contre le couple était une substance « de qualité militaire », du groupe des agents « Novichok » mis au point par la Russie, Mme May a donné jusqu’à mardi soir à Moscou pour fournir des explications à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC). Moscou a aussitôt réagi en dénonçant une « provocation ». « C’est un numéro de cirque à destination du parlement britannique », a déclaré la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova, citée par les agences de presse. Sur Facebook, le ministère russe des Affaires étrangères a affirmé que les accusations visaient à « discréditer la Russie », à l’approche de la Coupe du monde de football, dont elle avait remporté l’organisation notamment au dépens du Royaume-Uni.

La Première ministre britannique Theresa May a estimé lundi « très probable » que la Russie soit « responsable » de l’empoisonnement de l’ex-espion russe Sergueï Skripal et l’a sommée de s’expliquer d’ici mardi soir, des accusations qualifiées de « provocation » par Moscou.

« Il est très probable que la Russie soit responsable » de l’empoisonnement de Sergueï Skripal et de sa fille Youlia, a déclaré la dirigeante lors d’une intervention devant le parlement britannique, signant une escalade de la tension entre les deux pays.

Moscou a aussitôt réagi en dénonçant une « provocation ». « C’est un numéro de cirque à destination du parlement britannique », a déclaré la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova, citée par les agences de presse. Sur Facebook, le ministère russe des Affaires étrangères a affirmé que les accusations visaient à « discréditer la Russie », à l’approche de la Coupe du monde de football, dont elle avait remporté l’organisation notamment au dépens du Royaume-Uni.

Soulignant que l’agent innervant utilisé contre le couple était une substance « de qualité militaire », du groupe des agents « Novichok » mis au point par la Russie, Mme May a donné jusqu’à mardi soir à Moscou pour fournir des explications à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC).

« En l’absence de réponse crédible, nous en conclurons que cette action constitue un usage illégal de la force par l’Etat russe contre le Royaume-Uni. Et je reviendrai alors devant la chambre (des Communes) et présenterai l’éventail des mesures que nous prendrons en représailles », a-t-elle averti.

Un jeu très dangereux

La dirigeante a rappelé que l’empoisonnement, une attaque « aveugle et imprudente », s’inscrivait « dans un contexte bien établi d’agressions menées par l’Etat Russe », mentionnant l' »annexion illégale de la Crimée », les violations « répétées » de l’espace aérien de plusieurs pays européens, des campagnes de cyberespionnage, ainsi que l' »attaque barbare » contre Alexandre Litvinenko, ancien agent secret russe empoisonné au Polonium-210 et mort à Londres en 2006.

Évoquant les sanctions prises contre des ressortissants russes après cette affaire, qui « restent en place », elle s’est dite « prête à prendre des mesures plus importantes ».

La ministre de l’Intérieur Amber Rudd doit présider mardi à 10H30 (11H30 GMT) une réunion interministérielle de crise Cobra pour faire le point sur l’enquête, selon le ministère.

Interrogé avant l’allocution de Mme May par la BBC sur une éventuelle responsabilité de la Russie, le président Vladimir Poutine a répondu, selon les agences de presse russes : « Tirez les choses au clair de votre côté et après nous en parlerons avec vous ».

L’ambassade de Russie à Londres a accusé de son côté le gouvernement britannique de jouer un « jeu très dangereux ». Cela « envoie l’enquête sur une piste politique inutile, et porte le risque de graves conséquences à long terme pour nos relations » bilatérales, a déclaré un porte-parole de l’ambassade.

A Washington, la Maison Blanche a dénoncé une attaque « irresponsable » sans toutefois désigner la Russie, tandis que l’Alliance atlantique a jugé l’empoisonnement « très préoccupant pour l’Otan ».

Au cours d’un entretien téléphonique avec Theresa May, le président français Emmanuel Macron a fait part de sa « solidarité avec le Royaume-Uni », affirme Downing Street, selon qui les deux dirigeants ont convenu d' »agir de concert avec les alliés » pour répondre au « comportement agressif de la Russie ».

Le 4 mars, Sergueï Skripal, 66 ans, et sa fille Youlia, 33 ans, ont été découverts empoisonnés sur un banc de la petite ville de Salisbury, en Angleterre. Ils sont dans un état « critique mais stable, en soins intensifs », tandis qu’un policier, également victime de l’agent innervant, est « conscient » et se trouve « dans un état grave mais stable ».

Plus dangereux que le sarin

Les agents « Novichok » sont « plus dangereux et plus sophistiqués que le sarin ou le VX », deux autres agents innervants, « et plus difficiles à identifier », a souligné Gary Stephens, professeur de pharmacologie à l’université de Reading (sud de l’Angleterre). Ils causent « un ralentissement du rythme cardiaque et une compression des voies respiratoires, conduisant à une mort par asphyxie ».

A Salisbury, une contamination « limitée » a été constatée dans le restaurant Zizzi et dans le Mill Pub, où se sont rendus Sergueï Skripal et sa fille.

« Le risque pour le public est faible », a assuré Mme May.

Toutefois, des centaines de personnes ayant fréquenté ces lieux le jour ou le lendemain de l’empoisonnement ont été invitées dimanche à laver leurs vêtements et nettoyer sacs à main ou téléphones portables avec des lingettes désinfectantes.

Ces conseils dispensés sept jours après l’incident ont provoqué la consternation.

« Ou c’est vraiment vraiment grave ou ça ne l’est pas mais il n’y a pas d’entre-deux », a réagi une habitante de Salisbury, Debbie Power, citée par le Daily Telegraph. Les lieux fréquentés par l’ex-espion restent fermés et encadrés par un cordon de police.

[Afp]

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