samedi , 7 novembre 2020
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Akam, Alliance des Kabilistes musulmans
Akam, Alliance des Kabilistes musulmans

25 février : « Kabila » mobilise les musulmans pour affronter le CLC

Ils ne seront pas seuls dans les rues de Kinshasa, ce dimanche 25 février. Les laïcs catholiques retrouveront sur leur chemin les membres de l’Akam, « Alliance des Kabilistes musulmans ». Un mouvement dit musulman et proche du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), qui se propose d’« affronter » les chrétiens dans une marche pacifique de soutien au processus électoral. « L’Alliance des Kabilistes musulmans » (Akam/Pprd) a informé, dans une lettre adressée Jeudi au gouverneur de la ville de Kinshasa, qu’elle « organise une marche pacifique le dimanche 25 février 2018, en vue de soutenir la tenue des élections le 23 décembre 2018 ».

Cette marche vient donc s’ajouter, en opposition, à celle qu’organise le même jour le Comité laïc de coordination (Clc) pour réclamer l’application intégrale de l’Accord de la Saint Sylvestre. De ce fait, cinq manifestations partiront des mosquées vers « des paroisses catholiques », afin d’inviter les chrétiens à « se préparer à gagner des élections et non à créer des troubles dans le pays », a affirmé à l’AFP, un des signataires de la lettre, Mondo Moussa. Il accuse l’Église catholique de chercher à « déstabiliser Joseph Kabila ».

Officiellement, ce regroupement n’est reconnu ni par le parti présidentiel ni par la Communauté musulmane de RDC, minoritaire avec environ 10% de la population. Les membres de l’Akam « n’ont rien à voir avec la communauté islamique. On ne les reconnait donc pas », a déclaré à l’AFP Cheick Ali Mwinyi M’Kuu, représentant légal de la Communauté musulmane de RDC.

L’autorite urbaine appelee a de nouvelles strategies en faveur de la paix

Quelle stratégie prendra la Ville cette fois-ci pour calmer les esprits dans les rangs des anti et pro Kabila ? Difficile d’y répondre pour l’instant. Car les interdictions émises par le gouverneur de la ville quant à l’organisation de deux précédentes marches des laïcs catholiques ont été bafouées par ces derniers. Les manifestations ont eu lieu et se sont soldées par des morts et des blessés graves. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, la répétition est à éviter.

D’aucuns savent que les catholiques vont marcher quelle que soit l’interdiction du Gouv Kimbuta. C’est dire que la stratégie de l’interdiction a déjà montré ses limites, à la lumière des deux précédentes marches. Alors pour éviter de retomber dans ce cercle infernal, cette fois-ci, proposent des analystes, la police anti-émeute, doit davantage faire preuve de professionnalisme sur terrain, dans l’encadrement des foules, en vue de permettre aux manifestants d’exprimer leurs désidérata de manière pacifique et dans le respect de l’ordre public. Côté organisateurs des marches, on devrait conscientiser les manifestants sur les objectifs poursuivis en vue d’éviter des dérapages. Car le Congo appartient à tous, anti comme pro Kabila. Il ne s’agit pas d’une chasse à la sorcière, mais plutôt de la recherche d’un idéal commun, le bien-être de toute la population congolaise.

LE G7 DEMANDE À SES PARTISANS DE SE MUNIR DE CHAPELETS, DE CRUCIFIX ET DE BIBLES

Le Groupe des 7 partis politiques (G7) appelle ses partisans à se rendre massivement à la marche pacifique de ce dimanche 25 février, annonce un communiqué daté du 22 février et signé par le Vice-président de la plateforme, M. José Endundo.

Le G7 convie ses militants à prendre d’assaut les lieux de ralliement de la marche, en l’occurrence « les paroisses et les maisons de culte de toutes les confessions religieuses du pays ». Le G7 demande même à ses combattants de se munir de rameaux, de crucifix, de bibles et de chapelets. Les ténors de cette plateforme convient leurs militants à accompagner la marche par des cantiques religieux.

Le G7 exhorte ses partisans à être vigilants « en veillant strictement à ce que d’éventuels provocateurs ne puissent infiltrer leur marche et ne créent le désordre. Ces éventuels infiltrés seront pacifiquement conduits vers les forces de l’ordre », conclut le communiqué de la plateforme chère à Moïse Katumbi. Ci-joint, l’intégralité du communiqué du G7.

MARCHE INOPPORTUNE ?

Aura, n’aura pas lieu, la manif fait cependant l’objet d’une lecture croisée. Selon que l’on soit ou pas, du laïcat de l’Eglise catholique romaine en RD Congo. Au-delà d’une controverse nourrie qui entoure cette marche présentée comme pacifique par ses organisateurs, une vraie question de fond s’invite au débat. A savoir, si la manif de ce dimanche est opportune ou pas.

A cette question, de plus en plus d’analystes sont d’avis que la procession annoncée pour ce dimanche n’est pas opportune. Ils s’appuient sur de hauts faits, considérés comme des avancées réelles sur le front électoral et de la décrispation,convenue par les parties prenantes à l’Accord politique global et inclusif du 31 décembre 2016.

En ce qui concerne le premier tableau, plus d’un Congolais constate avec satisfaction que le processus électoral en cours poursuit normalement son bonhomme de chemin. A preuve, la Commission électorale nationale indépendante (CENI), a résolu de laisser ses portes ouvertes aux acteurs politiques, toutes colorations confondues. Y compris des leaders des mouvements associatifs, membres de la très plurielle Société civile. Côté politique, Vital Kamerhe, président national du parti Union pour la nation congolaise (UNC), s’est rendu hier jeudi 22 février, au siège de la Centrale électorale congolaise. La députée nationale Eve Bazaïba Masudi, dame de fer du Mouvement de libération du Congo (MLC), parti cher au chairman Jean-Pierre Bemba.

Sauf si l’on voudrait afficher des postures politiciennes de nature à chauffer inutilement l’opinion à blanc. Sinon, ces séries de contacts directs CENI-acteurs politiques, traduisent à mille lieues la volonté de Corneille Nangaa et toute son équipe, d’offrir aux congolais un processus électoral transparent. Dans un environnement sociopolitique où les commentaires sur la machine à voter n’ont ni cesse ni fin, la stratégie Nangaa a le mérite d’une approche didactique. Et donc pédagogique. Question de dissuader les friands de l’électrochoc ambiant qui ont trouvé en cet ordinateur, un véritable fonds d’intox et de la manip.

Qaund la communaute internationale dit oui au processus electoral

De passage à Kinshasa on octobre 2017, l’ambassadeur des Etats-Unis à l’Onu, Nikki Haley, n’avait fait aucun mystère sur le soutien de Washington au processus électoral en cours en RD Congo. Et dire qu’elle n’est pas la seule à faire ce genre de déclaration. Car, pas plus tard qu’au courant de cette semaine qui s’achève, deux diplomates en poste à Kinshasa, ont clairement annoncé l’appui de leurs pays respectifs à ce même processus. Il s’agit de l’ambassadeur du Canada, Nicholas Simard et de son homologue John Murton du pays de Shakespeare, la Grande Bretagne.

En novembre dernier, Rory Stewart, ministre d’Etat britannique au développement international, à la tête d’une forte délégation des diplomates britanniques conduite par John Murton, avait rencontré le Président Joseph Kabila dans sa ferme de Kingakati, pour parler des élections en RD Congo.  » Nous avons eu une réunion constructive avec le Président Joseph Kabila, axée sur le processus électoral et l’aide au développement de la Grande Bretagne en RD Congo « , avait déclaré Rory Stewart, au sortir de leur entretien avec le Raïs, avant de rassurer l’appui de son pays au processus électoral en cours.

Un autre soutien est celui de la Mission d’observation des Nations Unies pour la stabilité au Congo (MONUSCO), exprimé par Mme Leila Zerrougui, Représentante spéciale du SG de l’ONU et cheffe de cette Mission. Toutes ces différentes déclarations prouvent à suffisance que la Communauté internationale apporte du sien au processus électoral.

La decrispation politique en marche avec la liberation de huit Mulongo

Donné pour élargi depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux, c’est finalement hier jeudi 22 février que le Pr Huit Mulongo a quitté sa cellule de la prison de Lubumbashi. L’homme, n’est donc pas n’importe qui. C’est lui qui fut le directeur de cabinet de Moïse Katumbi, alors gouverneur de l’ancienne province du Katanga. Sa mise en liberté s’inscrit ainsi dans le cadre des mesures de décrispation politique, conformément aux dispositions du chapitre 5 de l’Accord de la Saint Sylvestre. Sans doute que la dynamique va se poursuivre.

Considérant ce tableau peint aussi bien sur le plan du soutien des partenaires extérieurs au processus électoral que de la décrispation politique, le bon sens invite à s’interroger si c’est dans cet environnement qu’il faille encore exposer des âmes à la mort. Pourquoi prendre le contre-pied de la Communauté internationale qui a déjà donné sa piosition à l’aune du calendrier électoral publié le novembre dernier ? Tout bien considéré, la marche de ce dimanche s’avère inopportune.

[Molina, FDA, Grevisse KABREL]

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