samedi , 7 novembre 2020
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L’exercice des libertés publiques en RDC est en péril

En ce qui concerne l’exercice des libertés publiques en RDC, M. Robert Ilunga Numbi, directeur exécutif de l’ONG  » Les Amis de Nelson Mandela « , a affirmé qu’il est en péril. Sur ce point, il a noté que l’article 26 de la Constitution de la RDC et plusieurs instruments juridiques internationaux reconnaissent au peuple d’exprimer sa joie ou sa colère à travers les manifestations pacifiques, sous le respect de l’ordre public et de bonnes moeurs. Il s’est ainsi indigné :  » Dommage ! En RDC, les manifestations populaires pacifiques ou nonpacifiques sont toujours réprimées violemment par la police et les forces militaires « .

L’organisation de défense des droits de l’homme affirme que l’exercice des droits fondamentaux de l’homme est en péril au Congo démocratique.

Jeudi 25 janvier, l’organisation non gouvernementale de défense des droits de l’homme  » Les Amis de Nelson Mandela pour la défense des droits humains  » a organisé, dans la grande salle de la paroisse saint Joseph de Matonge, une conférence de presse sur l’exercice des libertés publiques en République démocratique du Congo, sans oublier les événements malheureux du 31 décembre 2017 et du 21 janvier 2018. Invités à cette activité, les membres du gouvernement central et ceux de la Majorité présidentielle ne se sont pas présentés. Ceux de l’opposition, tel que le secrétaire général de l’UDPS, Jean-
Marc Kabund, étaient dans la salle.

Dans son allocution, M. Robert Ilunga Numbi, directeur exécutif de cette ONG a commencé par dire :  » …Nous ne voulons pas être traités de complices par le silence de certains faits insupportables que nos observateurs ont rapporté à nos bureaux « . Cela, en soulignant que c’est depuis 2005 que leur ONG s’est résolue de se spécialiser à faire le monitoring des droits de l’homme sur certaines situations déplorables en RDC.

À ce sujet, il a fait remarquer que le rôle de leur ONG n’est pas seulement de condamner les gouvernants, mais aussi de les aider à être au courant de ce qui se passe au pays et qui est contraire à l’évolution positive des droits de l’homme. Il a dit à ce sujet :  » Faut-il laisser notre pays sombrer et être toujours au banc des accusés ? Non ! Nous devons tous nous remettre en question, surtout vous qui avez une parcelle d’autorité et reconnus être les protecteurs des droits de l’homme. Aller dans le sens contraire, comme nous le voyons pendant cette période de recherche de légitimité, devient criminel « .

Rien ne restera impuni

En ce qui concerne l’exercice des libertés publiques en RDC, M. Robert Ilunga Numbi a affirmé qu’il est en péril. Sur ce point, il a noté que l’article 26 de la Constitution de la RDC et plusieurs instruments juridiques internationaux reconnaissent au peuple d’exprimer sa joie ou sa colère à travers les manifestations pacifiques, sous le respect de l’ordre public et de bonnes moeurs. Il s’est ainsi indigné :  » Dommage ! En RDC, les manifestations populaires pacifiques ou nonpacifiques sont toujours réprimées violemment par la police et les forces militaires « .

Au sujet des manifestations du 31 décembre 2017 et du 21 janvier 2018, cette organisation veut signifier à l’opinion qu’en plus des observations effectuées par diverses institutions nationales et internationales, ses observateurs déployés dans plusieurs centres du pays ont enregistré des cas déplorables de la part des forces de police et des militaires qui tiraient à bout portant sur les manifestants, surtout les policiers qui utilisaient inutilement les grenades lacrymogènes lancés dans les paroisses catholiques et certains centres de santé. Ces derniers se livraient à des actes de vol de téléphones, des sommes d’argent et des biens de valeur à la place de maintenir l’ordre public.

En conclusion, ANMDH prie surtout les autorités d’avoir une oreille attentive aux cris du peuple qui ne se retrouve pas dans leur façon de diriger le pays. Ce peuple qui souffre et qui n’a aucun espoir. Pour cette organisation, les dirigeants politiques de la RDC doivent changer, car les élections approchent. Et seul ce peuple qui souffre aujourd’hui va remettre le pouvoir à qui il veut. Elle demande à la communauté internationale de demeurer vigilante et de continuer à identifier les auteurs de toutes les violations des droits de l’homme pour des sanctions appropriées.

Elle encourage le peuple de continuer à revendiquer ses droits fondamentaux par la non-violence. Il a fini par dire que rien ne restera impuni, si les faits sont bien documentés.

[Donatien Ngandu Mupompa]

CINQ QUESTIONS À ISIDORE NDAYWEL (*)

1 . M a r i e – A n g e Mushobekwa, la ministre des Droits humains promet à nouveau des enquêtes sur les exactions commises par les forces de sécurité dimanche 21 janvier. Est-ce que cela vous rassure ?

Malheureusement non parce que c’est une manière de botter en touche. Nous notons depuis 2015, nous avons la situation de Beni, la situation du Kasaï, Kamuina Nsapu, c’est toujours dans les enquêtes, les experts des Nations unies, la répression de la manifestation, les fosses communes etc. C’est chaque fois des enquêtes. Et nous ne savons pas finalement quand on aura les résultats.

Mauvaise foi et incapacité parce que nous sommes dans une situation pas seulement de mauvaise gouvernance, mais je crois que seulement d’absence de gouvernance.

2. La ministre rappelle également que le droit de manifester et la liberté d’expression sont garantis par la Constitution. Mais elle ajoute  » dans le respect de l’ordre public « . Vous-même, au Comité laïc de coordination vous organisez ces marches, notamment pour demander l’ouverture de l’espace politique. Il semblerait que vous n’ayez pas du tout la même lecture des textes fondamentaux ?

Les textes, lorsqu’on est ici sur le terrain, on ne voit absolument pas la mise en oeuvre de ces textes, le respect de ces textes qui sont si bien récités lorsqu’on est ailleurs. C’est une réalité observée par nous, mais qui est observée également par la Monusco. Vous avez vu ce qui s’est passé le 21 janvier, même la Monusco a déploré le fait que même ses propres troupes ont été quelque part molestées.

3. La ministre dit également que les autorités n’autorisent pas vos marches, non pas parce qu’il y a une interdiction générale de manifester sur tout le territoire depuis septembre 2016, comme le dit le secrétaire général de l’ONU, mais parce que la police ne serait pas en mesure de sécuriser tous vos cortèges. Que lui répondez-vous ?

Ce que nous constatons, c’est que les effectifs qu’on estime être insuffisants pour sécuriser sont ceux-là même qui introduisent l’insécurité. Ce sont ces troupes. Les chrétiens, les musulmans, les kimbanguiste qui ont fait la marche le 21 janvier, comme d’ailleurs le 31, n’avaient pour seule arme que la Bible, le chapelet et les rameaux. Voilà ce qui s’est passé. Il n’y a pas eu jusqu’à présent de discours contraires de gens qui nous aient amené des preuves qu’ils ont vu autre chose. Les condamnations qui viennent de toute part sont significatives en elles-mêmes.

4. C’est-à-dire que pour vous, si la police n’a pas assez d’effectifs pour sécuriser ces marches, elle ne devrait pas avoir suffisamment d’effectifs pour les réprimer ?

Mais absolument. On tourne en rond inutilement avec cette question qui n’en est pas une. Nous avons ici une police qui semble être renforcée par des effectifs d’origine étrangère à la police, et c’est surtout ces éléments-là qui sont à la base de plusieurs exactions.

5. Pourtant de la présidence au gouvernement, on assure que des instructions avaient été passées pour éviter les violences pour faire  » zéro mort « . Est-ce que vous avez senti une inflexion dans la répression entre la marche du 31 décembre et celle du 21 janvier ?

Nous n’avons pas ressenti une inflexion, nous avons plutôt senti le contraire. C’est ça qui nous surprend, qui nous attriste parce qu’une fois de plus, nous en sommes finalement à vivre un deuil. On a eu les martyrs du 31. Nous pensions que cela s’arrêterait là. Mais maintenant nous avons encore les martyrs du
21 janvier. Et ils sont plus nombreux que ceux du 31 décembre.

Nous pensons qu’arrêter à ce niveau, c’est finalement ne pas respecter ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie pour qu’il y ait le changement. Qu’on aille vers le respect des droits de l’homme vers l’ouverture de l’environnement politique pour que les élections qui viennent soient réellement des élections crédibles, réellement transparentes et réellement apaisées. Donc nous sommes là dans l’obligation de continuer.

Moi, je vais dire, quelqu’un de mon âge qui a de l’expérience qui est la mienne, c’est vraiment une insulte d’imaginer que je me fasse manipuler par qui que ce soit. Si j’ai pris cette option avec mes amis, c’est parce que nous avons estimé que la société était vraiment bloquée et qu’il fallait éviter que nous arrivions, que notre population arrive à des comportements suicidaires. Nous sommes dans un pays qui a connu des guerres où il y a souvent des rebellions. Il fallait absolument faire en sorte que la non-violence puisse prévaloir et qu’on arrive à obtenir des résultats concrets vite et bien, faute de quoi probablement les extrémistes de tous bords pourraient apparaître et créer des situations non désirées de tout le monde.

Tirées de rfi

(*) Professeur d’Histoire à la Faculté des Lettres de l’UNIKIN

OLPA CONDAMNE L’INTERPELLATION D’UN JOURNALISTE À KINSHASA

Dans une déclaration faite le mer credi 24 janvier 2018, l’Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique (OLPA), organisation indépendante de défense et de promotion de la liberté de presse, condamne l’interpellation de Willy Akonda, journaliste à Actualite.cd, média en ligne basé à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC).

Selon cette organisation, Willy Akonda a été interpellé le 23 janvier 2018 à 9 heures (heure locale), dans la périphérie Est de Kinshasa, à Kinkole (commune de N’Sele), par une personne en tenue civile se réclamant de la Direction générale de détection militaire des activités anti-patrie (DGDemiap).

C’était au moment où le journaliste prenait des photos d’un véhicule transportant des pains impropres à la consommation destinés à la vente, en prévision de la publication d’un reportage sur l’épidémie de choléra à Kinshasa. Le journaliste a été menotté puis conduit dans un cachot de fortune. Après avoir visualisé son téléphone, l’agent de DGDemiap a accusé le journaliste d' » incitation à la haine et d’outrage au chef de l’État « . Ses deux téléphones portables et un modem ont été confisqués.

Après 8 heures de privation de liberté, le journaliste a été sommé de se présenter le lendemain à la Direction générale de DGDemiap accompagné de sa hiérarchie. Le journaliste s’est présenté le 24 janvier 2018 à la Direction générale de DGDemiap et ses effets confisqués ont été restitués.

Eu égard à ce qui précède, OLPA condamne une interpellation abusive d’un professionnel de presse en plein exercice de son métier. Il s’agit manifestement d’une atteinte grave à la liberté de presse garantie par la loi congolaise et les instruments juridiques internationaux relatifs aux droits de l’homme.

Par conséquent, OLPA appelle les autorités congolaises à sensibiliser les membres des forces de défense et de sécurité à protéger les médias et les journalistes dans le cadre de leur travail.

Plaidoyer pour une radio à gemena

D’un autre côté, OLPA appelle les autorités provinciales du Sud-Ubangi à rouvrir la Radio rurale de Gemena (RRG), station privée de radio émettant à Gemena, chef-lieu de la province du Sud-Ubangi, au Nordouest de la République démocratique du Congo (RDC).

L’organisation relève que Radio rurale de Gemena, propriété de José Makila, vice-Premier ministre et ministre des Transports et Voies de communication, a été fermée le 18 janvier 2018 à 10 heures (heure locale) par un groupe d’agents de la Police nationale congolaise (PNC/Gemena) agissant sur ordre de leur hiérarchie, après la diffusion sur les antennes de RRG d’une émission animée par le journaliste Jean-Paul Yambele le 16 janvier 2018.

Au cours de cette émission, M. Jean Muke Wotowangi, membre du parti politique dénommé : Alliance des travaillistes congolais pour le développement (ATD) dirigé par M. José Makila, a émis de vives critiques sur le discours prononcé par le gouverneur de province lors d’un meeting à Gemena le 15 janvier 2018. Le gouverneur aurait affirmé que M. José Makila serait à la base de la situation d’insécurité qui sévit dans la ville de Gemena.

De ce qui précède, OLPA s’insurge contre la procédure cavalière ayant conduit à la fermeture de la radio. Pour cette organisation, il s’agit manifestement d’une violation du droit d’informer et d’être informé garanti par les instruments juridiques nationaux et internationaux relatifs aux droits de l’homme.

En conséquence, OLPA exige la réouverture immédiate et inconditionnelle de Radio rurale de Gemena.

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