samedi , 7 novembre 2020
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Élections RDC : Washington tient « Kabila » à l’œil

Apparemment, Washington n’est pas prêt à lâcher Kinshasa. De la capitale fédérale, les faits et gestes de tous les acteurs impliqués dans le processus électoral sont scrutés à la loupe. Ce n’est pas pour rien que le président américain Donald Trump a délégué dernièrement à Kinshasa Me Nikki Haley pour, sans doute, s’enquérir de la volonté des autorités congolaises de s’engager véritablement dans le processus électoral. Les Etats-Unis qui tiennent à cœur la réussite de ce processus pour une alternance démocratique n’hésitent donc pas à dénoncer le moindre dérapage. C’est tout le sens des déclarations faites lundi par Nikki Haley qui redoute de la fiabilité de la machine à voter. Quoiqu’il en soit, les Etats-Unis s’en tiennent au calendrier électoral publié en novembre 2017 par la Céni.  » On ne peut pas permettre un nouveau report des élections  » et  » le président Kabila ne peut pas briguer un nouveau mandat, (car) la Constitution ne le permet pas « , a souligné Nikki Haley. Pour les Etats-Unis, revenir au vote par le bulletin papier est le seul moyen de garantir la crédibilité des élections prévues en décembre 2018. Est-ce que la Céni va céder ou s’entêter sur sa ferme volonté d’imposer la machine à voter ?

Contre la volonté de la Céni d’imposer par tous les moyens la machine à voter lors des scrutins de décembre 2018, les Etats-Unis viennent de marquer leur ferme opposition. Selon Mme Nikki Haley, ambassadrice des USA à l’Onu, Washington craint que la machine à voter ne favorise une fraude à grande échelle, Aussi invite-t-il la Céni à privilégier le vote par papier. Dans la foulée, les Pays-Bas, forts de leur mauvaise expérience de ce gadget électronique, déconseillent à la Céni d’emprunter la même voie. Corneille Nangaa détient-il une patate chaude entre ses mains ? La polémique est relancée de plus belle. La Céni n’est pas au bout de ses peines. Si à l’intérieur, la centrale électorale a du mal à convaincre par rapport à l’option de faire recours à la machine à voter lors de prochaines élections de décembre 2018, elle commence à rencontrer également une farouche opposition de partenaires extérieurs de la RDC, principalement les Etats-Unis d’Amérique. A la base, il y a encore et toujours la machine à voter que le président de la Céni, Corneille Nangaa, présente comme la piste idéale pour d’un côté, minimiser le coût du budget électoral, et de l’autre, respecter les échéances fixées dans le calendrier électoral du 5 novembre 2018.

Le pavé de Nikki Haley

Depuis New York, où s’est déroulée, hier lundi, une rencontre informelle sur la RDC, l’ambassadrice des Etats-Unis aux Nations unies, Mme Nikki Haley, a indiqué que son pays trouvait moins crédible le vote électronique par la machine à voter, comme le préconise la Céni.  » Nous sommes très préoccupés de voir l’insistance (de la Céni) à vouloir utiliser un système électronique de vote « , a affirmé la diplomate au cours de cette réunion. Un tel recours représente « un risque colossal » et les Etats-Unis souhaitent le recours à  » des bulletins papier pour qu’il n’y ait pas de doutes sur le résultat « . « Les Etats-Unis ne soutiennent pas » ce recours à un système électronique, a insisté Nikki Haley.

Lors de cette réunion, Corneille Nangaa, qui a fait également le déplacement de New York, a rappelé que plus de 46 millions d’électeurs ont été recensés pour les scrutins couplés du 23 décembre 2018. Les Pays-Bas, qui ont un mauvais souvenir de la machine à voter pour l’avoir expérimenté une fois dans leur histoire électorale, ont invité la Céni à la prudence, l’appelant à tester « rigoureusement » l’efficacité des machines à voter avant les élections de décembre 2018. Cité par le site d’informations en ligne, actualite.cd, Grégoire Van Haaren, représentante des Pays-Bas à l’ONU, a fait part aux membres du Conseil de sécurité de la « crainte » de son pays quant à l’introduction de la machine à voter dans le système électoral en RDC.  » L’introduction des machines à voter a suscité de nombreux soucis. Il s’agit pourtant d’une décision de la CENI que nous respectons. Cependant, le Royaume des Pays-Bas recommandent urgemment de tester rigoureusement ces machines à un stade précoce afin de voir si elles pourront résister aux conditions climatiques et fonctionner dans un contexte local où des milliers d’électeurs voteront pour divers scrutins « , a déclaré la diplomate hollandaise. Intervenant dans le débat, l’organisation de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch a évoqué « la crainte de fraudes lors des élections », en réclamant de la « transparence ». Elle a rappelé que le président Joseph Kabila n’avait toujours pas clarifié sa position sur une éventuelle candidature.

Washington tient Kabila à l’œil

Apparemment, Washington n’est pas prêt à lâcher Kinshasa. De la capitale fédérale, les faits et gestes de tous les acteurs impliqués dans le processus électoral sont scrutés à la loupe. Ce n’est pas pour rien que le président américain Donald Trump a délégué dernièrement à Kinshasa Me Nikki Haley pour, sans doute, s’enquérir de la volonté des autorités congolaises de s’engager véritablement dans le processus électoral. Les Etats-Unis qui tiennent à cœur la réussite de ce processus pour une alternance démocratique n’hésitent donc pas à dénoncer le moindre dérapage. C’est tout le sens des déclarations faites lundi par Nikki Haley qui redoute de la fiabilité de la machine à voter.

Quoiqu’il en soit, les Etats-Unis s’en tiennent au calendrier électoral publié en novembre 2017 par la Céni.  » On ne peut pas permettre un nouveau report des élections  » et  » le président Kabila ne peut pas briguer un nouveau mandat, (car) la Constitution ne le permet pas « , a souligné Nikki Haley. Pour les Etats-Unis, revenir au vote par le bulletin papier est le seul moyen de garantir la crédibilité des élections prévues en décembre 2018. Est-ce que la Céni va céder ou s’entêter sur sa ferme volonté d’imposer la machine à voter ? Non seulement ce serait trop risqué de s’opposer au plus grand nombre de Congolais mais Corneille Nangaa ferait mieux de revoir ses calculs. Sa machine à voter est loin de faire l’unanimité. Que les Etats-Unis haussent le ton, il y a bel et bien anguille sous roche. C’est la preuve que la Céni est sur une mauvaise pente. La machine à voter porte déjà les germes d’une contestation. Pour des scrutins sûrs et apaisés, la Céni a tout intérêt à reconsidérer son option de la machine à voter. Elle ferait mieux de recadrer son tir en se débarrassant de l’emprise qui pèse sur lui

[lePotentiel]

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