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21 Janvier : Violation flagrante de la Constitution de RDC

Les retombées de la marche des chrétiens du 21 janvier continuent de défrayer la chronique politique. Le professeur André Mbata dénonce la violation flagrante de la Constitution de la part des gouvernants. Pourtant, la manifestation pacifique est constitutionnelle.

À la suite de la marche du Comité laïc de coordination (CLC), André Mbata Mangu, professeur ordinaire à la Faculté de Droit de l’Université de Kinshasa, a déploré, mardi 23 janvier 2018, les conséquences qui en ont découlé notamment des arrestations, des morts et des blessures.

Compatissant, le professeur André Mbata a présenté les condoléances à toutes les familles qui sont éprouvées ou qui sont des victimes de cet incident qu’il appelle  » la barbarie « .

 » Le sens est que lorsque le Comité laïc de l’Église catholique appelle la population, il fait cela en se conformant à l’article 64 de la Constitution qui stipule que tout Congolais a le droit de manifester « , a-t-il déclaré.

Préoccupé, le défenseur des droits d’un peuple meurtri confirme que la marche du Comité laïc de coordination était programmée  » pacifique « .

 » Il a fallu que la police encadre les manifestants. Mais, le gouvernement vient de nous dire qu’il n’avait pas de moyens, alors que nous avons vu le déploiement des éléments de la police dans différents lieux. Donc,  » nous avons suffisamment de policiers pour encadrer la marche pacifique « , a-t-il indiqué.

 » LE DROIT DE MANIFESTER EST CONSTITUTIONNEL « 

Face à cette tragédie, le professeur Mbata estime que le gouverneur de la ville n’a  » aucun droit d’autoriser et d’interdire la marche « . Ce qui était à faire, c’est d’informer l’autorité urbaine sur la tenue de ladite marche, a-t-il martelé.  » C’est tout à fait regrettable d’empêcher tout citoyen qui est déterminé à exercer son droit de manifester, en le tuant, il y en a même qui se sont retrouvés dans des prisons « , a-t-il dénoncé.

De ce qui précède, le professeur de Droit constitutionnel pense que pour le moment, la voie de sortie est la prise en compte de la Constitution. Donc,  » la Majorité Présidentielle doit savoir qu’elle est à la fin de son pouvoir. Ce qu’on voit actuellement, ce sont des signes de la fin d’un régime. Le temps est déjà terminé. En étudiant l’histoire, il y a la montée et la décadence. Aucun régime ne peut résister à la décadence. Il est temps que l’actuel régime se remette en cause « , a-t-il interpellé.

Toutefois, l’intervenant convie les hommes du pouvoir à cesser de persévérer dans le mal et qu’ils reviennent à la raison. Il croit savoir que dans des États les plus policés du monde, les dirigeants développent la culture du respect des textes, socle de l’avènement d’un État de droit.

Il est temps de consolider la jeune démocratie que de poser des actes de nature à compromettre l’avenir du pays. La stabilité, la paix et le développement dépendent du climat politique qui prévaut au pays.

Pour rappel, au 31 décembre 2017, le Comité Laïc Catholique a organisé une marche pacifique. Cette marche a été réprimée dans le sang par la force publique. Plus d’une fois, d’aucuns ont déploré la mort d’au moins sept personnes, y compris des arrestations ainsi que des blessés. Comme si cela ne suffisait pas, les morts enregistrés lors de la marche du 21 janvier sont de trop. André Mbata estime que ce sont des morts inutiles pour autant que la Constitution garantit aux citoyens le droit de manifester.

[MÉDARD MUYAYA]

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