samedi , 7 novembre 2020
Accueil / Élections / Répressions : Des gestes d’apaisement de « Kabila » à l’Eglise catholique
"Joseph KABILA", Palais du Peuple, Kinshasa
"Joseph KABILA", Palais du Peuple, Kinshasa

Répressions : Des gestes d’apaisement de « Kabila » à l’Eglise catholique

Sur instruction du Chef de l’Etat, le Gouvernement a pris en charge les obsèques d’un évêque de Lisala décédé à Kinshasa. Quatre jours plus tôt, une importante délégation gouvernementale a assisté au jubilé d’argent de l’archevêque de Lubumbashi. L’Eglise catholique en RD Congo serait-elle entrée en guerre ouverte contre le Pouvoir ? Quel est l’état actuel des relations entre l’Eglise locale et les autorités du pays ? Existe-t-il de vrais problèmes insolubles entre ces deux pouvoirs,l’un temporel et l’autre intemporel ? On pourrait s’interroger à l’infini. A priori, nombreux sont des Congolais qui, à bras raccourci, pourraient tirer des conclusions hâtives. Sans doute sur base du très récent bras de fer entre les dirigeants du pays et le clergé Kinois, engagé après les manifestations du 31 décembre 2017 et du 21 janvier dernier. A cela s’ajoutent des joutes oratoires entendues dans les deux camps.

Au fil du temps, il s’avère cependant, que la crise entre l’Eglise catholique en RD Congo et le Pouvoir ne concernerait que le clergé kinois. Plusieurs hauts faits prouvent à suffisance le contraire. Le plus récent est l’instruction du Président de la République au Gouvernement, de prendre en charge les funérailles de feu Mgr Jérôme Makila Makili, décédé à la clinique Bondeko de Kinshasa. Joseph Kabila s’en tenant aux obsèques dignes de ce prince de l’Eglise dans sa circonscription ecclésiastique, a explicitement demandé au Premier ministre de prendre des dispositions nécessaires quant à ce.

C’est donc dans ce cadre qu’une délégation de prêtres, conduite par l’abbé Georges Ndumba, président du comité d’organisation des obsèques du prince de l’Eglise décédé, a rencontré hier mercredi, le Premier ministre, Bruno Tshibala. Des sources qualifiées, nous apprenions que le Gouvernement a pris en charge les obsèques de feu Mgr Jérôme Makila Makili, avec une bagatelle somme de cinquante-huit mille six cents dollars Us (58.600USD). De quoi pleurer et inhumer le défunt dans des conditions dignes de son rang et son statut social. Ce n’est pas tout.

Etant donné que le défunt doit être enterré dans sa circonscription ecclésiastique, comme l’exigent les us et coutumes de l’Eglise catholique, le Chef de l’Etat, a encore demandé au Gouvernement d’assister le comité d’organisation des funérailles dans le rapatriement de la dépouille mortelle à Lisala. L’enterrement aura lieu au cimetière de sacerdotal de Bolongo. Si le cœur se réjouit de ce qu’il donne et l’esprit, de ce qu’il reçoit, l’abbé Georges Ndumba n’a pas été avare de congratulations au Chef de l’Etat, via le Premier ministre Bruno Tshibala Nzenzhe. Car, l’acte de charité de l’Exécutif national leur aura ainsi facilité l’organisation des funérailles, considérée dès le départ comme un véritable casse-tête chinois.  » Nous nous félicitons de la magnanimité du Président de la République qui a rendu possible les funérailles de Mgr Jérôme Makila. Il n’existe donc pas de conflit entre l’Etat et l’Eglise catholique « , a martelé souriant, l’abbé Georges, au sortir de leur rencontre avec le Chef de l’Exécutif national.

UNE FORTE DELEGATION GOUVERNEMENTALE A LUBUMBASHI

Quatre jours plus tôt, une importante délégation gouvernementale dont deux vice-Premiers ministres, a assisté au jubilé d’argent de l’archevêque de Lubumbashi. Emmanuel Ramazany Shadary de l’Intérieur et Sécurité ainsi que son collègue Léonard She Okitundu des Affaires étrangères, ont été parmi les témoins privilégiés de la commémoration des 25 ans de sacerdotale de l’Evêque du chef-lieu de la province du Haut-Katanga. La délégation partie de Kinshasa comptait également Me Néhémie Mwilanya, Directeur de cabinet du Raïs. Comme qui dirait, l’œil et l’oreille du Chef de l’Etat.

A la lumière de ces hauts faits, l’inférence est désormais facile. Que donc conclure des relations entre l’Etat congolais et l’Eglise catholique romaine ? Une chose. C’est qu’en dépit du contentieux avec le clergé de Kinshasa, la passerelle jetée entre le Pouvoir et l’Eglise n’est pas coupée. Bien au contraire. Le pont continue à exister. Les deux parties veillent à son entretien. Moralité, ceux des acteurs politiques malintentionnés qui veulent se servir de l’Eglise pour conquérir le pouvoir par des moyens non démocratiques, ne devraient donc plus réduire l’Eglise catholique à l’Archidiocèse de Kinshasa. La capitale n’étant pas tout le pays.

[Grevisse KABREL]

A lire aussi

Les oubliés : Chronique des Héros de Wenge Musica

C’est le nom de cette chronique qui retrace dans les moindres détails les noms et …

Laisser un commentaire