samedi , 7 novembre 2020
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DACA : Les négociations sur l’immigration aux USA semblent revenues au point de départ

Le gouvernement américain n’aura plus d’argent jeudi soir, mais l’impasse budgétaire se poursuit au Congrès entre la majorité républicaine et l’opposition démocrate, qui ne parviennent pas à s’accorder pour régulariser des millions de clandestins.

Le président Donald Trump cherche un compromis avec les démocrates depuis septembre dernier, quand il a abrogé un programme créé par son prédécesseur, « Daca », et qui a permis d’accorder des papiers temporaires à 690.000 jeunes sans-papiers. A charge au Congrès de légiférer avant le 5 mars pour les régulariser de plein droit.

Mais les négociations ont emprunté des montagnes russes. Et semblent revenues au point de départ.

« Il n’y aura probablement pas de compromis sur Daca », a résumé le sénateur démocrate Dick Durbin dimanche sur CNN.

Un pessimisme qui tranche avec la tonalité du 14 septembre, quand les chefs démocrates et Donald Trump annonçaient être proches d’un accord, au sortir d’une aimable réunion dans le Bureau ovale.

Leurs positions, en fait, se sont éloignées. Le président républicain veut 25 milliards de dollars pour ériger son mur à la frontière mexicaine, ainsi qu’un durcissement des lois migratoires. Les démocrates ne veulent pas d’une réforme qui fermerait trop les portes de l’Amérique. Le mur, pour eux, reste un symbole xénophobe auquel ils refusent d’apporter leur caution.

Déjà, des milliers de détenteurs de permis « Daca » qui n’ont pas renouvelé à temps leur dossier ont vu leur statut expirer. A partir du 5 mars, leur nombre augmentera rapidement.

Ce bras de fer sur l’immigration se télescope avec l’éternel débat sur le financement de l’Etat fédéral. Quatre fois depuis le début de l’année budgétaire 2018, le 1er octobre, les parlementaires ont voté des crédits temporaires, quelques semaines à la fois, afin que les administrations continuent de fonctionner normalement.

L’opposition a une minorité de blocage au Sénat et l’exploite à chaque échéance pour tenter d’obtenir des concessions, non seulement sur le montant des dépenses 2018, mais aussi sur l’immigration et les jeunes « Dreamers » (rêveurs). La prochaine échéance est jeudi soir à minuit.

Mettez-vous d’accord !

La dernière fois, en janvier, les démocrates ont déclenché un « shutdown » pour manifester leur mécontentement face à l’impasse sur l’immigration. Mais ils ont plié au bout de trois jours. Et ils ne semblent guère avoir d’appétit pour déclencher une nouvelle fermeture.

« Je ne pense pas qu’il y aura de +shutdown+ », a dit Dick Durbin.

Des élus des deux partis négocient pourtant en coulisses. Beaucoup sont d’accord pour faire sortir de l’ombre les « Dreamers », y compris chez les républicains.

Preuve en est le dépôt lundi par John McCain et son collègue démocrate Chris Coons d’une nouvelle proposition de régularisation des clandestins. Un texte similaire est soutenu par des dizaines de parlementaires à la Chambre des représentants. Il pourrait constituer la base d’un éventuel débat cette semaine au Sénat.

Mais les discussions bloquent toujours sur les mesures anti-immigration exigées par Donald Trump. Par exemple, la réduction des possibilités futures de rapprochement familial.

« Tout accord sur Daca qui n’inclut pas une sécurité frontalière forte et le mur dont on a désespérément besoin est une perte de temps », a tweeté le dirigeant. « Le 5 mars approche vite, et on dirait que les démocrates s’en fichent. Mettez-vous d’accord ! »

Dans l’immédiat, les chefs du Congrès se préparaient à voter cette semaine sur une cinquième prorogation du financement fédéral, mais qui incluraient des crédits complets pour la défense uniquement.

« Une voie sans issue », a prévenu Chuck Schumer, le leader des démocrates du Sénat, qui réclament des hausses équivalentes pour la défense et le reste du budget.

Les républicains accusent cependant les démocrates… d’intransigeance. « Ils n’ont pas l’air d’avoir envie de négocier », a déploré le numéro deux du Sénat, John Cornyn.

Quant aux jeunes clandestins, si aucune loi de régularisation permanente n’était adoptée avant le 5 mars, le Congrès aurait toujours la possibilité, en désespoir de cause, de faire ce qu’il a l’habitude de faire dans les autres domaines: une mesure temporaire. Un « plan Z », a dit, peu enthousiaste, le sénateur républicain Marco Rubio à Politico.

[Afp]

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