Le Mouvement de Libération du Congo (MLC) n’a pas tardé à réagir à la conférence de presse, animée par le président Joseph Kabila, le vendredi 26 janvier 2018 à Kinshasa. Dans une déclaration publiée par la secrétaire générale du MLC, Eve Bazaiba Masudi, cette formation politique dit avoir « suivi avec beaucoup d’interrogations » l’échange du chef de l’Etat avec la presse.
Selon le parti politique cher à Jean-Pierre Bemba Gombo, » le président de la République ne s’inscrit décidément pas dans la logique de la consolidation de la jeune démocratie congolaise à travers un processus électoral tel que voulu à Sun City en Afrique du Sud, à l’issue du Dialogue intercongolais en 2003 « .
Pour le MLC, le chef de l’Etat a, dans son adresse, entretenu, » une opacité à ce sujet, alors que les électeurs congolais attendaient, notamment une annonce sur la mise à disposition de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) des 450 millions USD pour parachever le cycle des élections en souffrance « .
» N’ayant plus de légitimité nécessaire et surtout ne pouvant plus constitutionnellement prétendre à un 3e mandat, le pays attendait du président de la République sortant, non pas de « choix courageux sur les options électorales » par ailleurs fixées par la loi électorale scélérate, encore moins une analyse tronquée sur les mérites comparées des concepts démocratie et développement, mais bien des signaux déterminés, destinés à le conduire résolument aux élections de manière apaisée « , déclare le MLC. Avant d’ajouter qu’il » a observé par contre un mutisme complet et inquiétant du chef de l’Etat sortant sur la situation sociale désastreuse de ses compatriotes « .
APPEL À L’OPPOSITION ET AU PEUPLE
De l’avis du Mouvement de Libération du Congo, » le Congolais ne vit pas mieux aujourd’hui qu’il y a 17 ans « .
L’occasion faisant le larron, cette formation politique rappelle que » le premier devoir régalien d’un président de la République est d’assurer la sécurité de ses concitoyens et de leurs biens « . » Il n’appartient pas, par conséquent, aux partenaires ni bilatéraux, ni multilatéraux de mettre fin aux activités des groupes armés incontrôlées sur le territoire national. Le dire relève d’une confusion de responsabilité « , souligne le MLC. Et de renchérir : » Les partenaires ont vocation à accompagner les actions de nos forces armées et la Police nationale, mais pas à s’y substituer! Fini la distraction, allons aux élections « .
Au regard de ce qui suit, » le MLC lance à nouveau un appel vibrant à l’opposition pour structurer davantage ses actions afin d’assurer une alternance crédible « .
Au peuple congolais, cette formation politique demande » de rester vigilant pour se réapproprier son destin « .
[L.C.]