Il se dégage de l’observation que nous avons faite de cette marche au moment où nous sommes en face vous ce qui suit:
1. Constat général:
– Le gouvernement avait déployé plusieurs militaires et policiers lourdement armés dans toutes les villes où les marches devaient se tenir;
– Les agents de l’ordre ont réprimé violemment toutes les marches pacifiques dans toutes les villes à coup des gaz lacrymogènes et balles réelles. Dans certaines paroisses, ils ont lancé des gaz lacrymogènes même contre des personnes retranchées à l’intérieur des églises, cas de Saints François, Gabriel, Joseph, Augustin pour Kinshasa; Saints Bernadette et Basilique à Lubumbashi, et à la Cathédrale Saint Eugène de Mbandaka;
– Les agents de l’ordre ont pourchassé certains manifestants même dans des résidences privées, y ont jeté des gaz lacrymogènes, les ont tabassés à coup de crosses d’armes et des pieds y compris les membres da familles de refuge dont des enfants, femmes et vieillards. A la maternité de la paroisse Saint Sacrement, à Binza Delvaux, les agents de l’ont y ont pourchassé des manifestants et tiré des gaz lacrymogènes qui ont fait suffoquer seize bébés et leurs mamans;
– Des biens personnels tels que téléphones, argents, pièces d’identité (carte d’électeurs), des habits et chaussures des manifestants arrêtés ont été ravis.
2. Pertes en vie humaines Neuf (9) morts ont été enregistrés à titre provisoire dont 8 Kinshasa et un à Kisangani.
Tous sont ont été atteints par balles réelles tirées par des agents de l’ordre.
Quatre (4) corps sans vie ont été emportés par des agents de l’ordre vers une destination inconnue dont trois dans le quartier MasinajSiforco, non loin de la
paroisse Saint Bana Bakintu, vers l’aéroport international de Ndjili.
3. Blessés: 122 blessés dont 61 graves
- A Kinshasa, 87 dont 47 graves par balles (deux par baïonnette militaire);
- A Lubumbashi, 18 blessés dont 7 blessés graves (un poignardé à la tété) ;
- A Kisangani, 13 blessés dont trois graves par balles;
- A Goma, 4 blessés graves par balles
4. Arrestations et détentions et torture et mauvais traitements
Plusieurs personnes ont été arrêtées, détenues et torturées dans des cachots de la police et de l’armée. Le 21 janvier 2018, nous avions enregistré 287 personnes arrêtées dont 247 à Kinshasa.
Après plusieurs libérations, nous avons encore 155 personnes détenues dans des cachots de la police, l’armée et des services de sécurité à Kinshasa, et 8 à Goma.
Nous condamnons fermement la répression sanglante de la marche du 21 janvier 2018 et exigeons une enquête internationale afin que les plus hauts responsables soient poursuivis en justice. Le gouvernement doit cesser d’instrumenter les forces de sécurité et de défense en vue d’intimider la population en vue d’instaurer un régime dictatorial en RDC.
ACAJ exige la libération de toutes les personnes arrêtées en marge de la marche du 21 janvier 2018 et la prise en charge au compte du trésor public les soins médicaux de tous les blessés et les obsèques des morts.
ACAJ, recommande au Conseil de Sécurité des Nations Unies d’envisager des sanctions individuelles contre les plus hauts responsables civils, militaires et policiers qui ont ordonné les crimes graves susmentionnés.
Les ONG des droits de l’homme nationales et internationales vont travailler avec les familles de victimes pour déposer incessamment une plainte auprès de la Cour Pénale Internationale contre les responsables civils, militaires et policiers qui ont ordonné ou encouragé ces crimes graves.
ME GEORGES KAPIAMBA
Président