samedi , 7 novembre 2020
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Transport en commun : Chaque transporteur en RDC fixe le prix de la course comme bon lui semble

Les transporteurs du secteur privé du transport en commun font la loi à Kinshasa. Le désordre semble bien organisé dans ce secteur. Chaque transporteur fixant le prix de la course comme bon lui semble, à sa convenance et dans l’indifférence totale de l’autorité compétente. Ce qui ne rend pas aisée la mobilité à travers la ville. Aussi se déplacer dans la capitale congolaise relève-t-il d’un parcours du combattant.

Une certaine cacophonie s’observe à Kinshasa autour de la fixation du tarif des courses pour le transport en commun, précisément pour les bus et taxis-bus du secteur privé. Depuis plusieurs mois déjà, les transporteurs narguent l’autorité urbaine qui a fixé le coût de la course à 500 Fc pour des trajets et itinéraires bien déterminés. Or ce n’est plus le cas depuis la légère révision à la hausse du prix du carburant à la pompe. Les passagers sont livrés aux caprices des conducteurs. Cela, selon les heures.

Le matin, entre 7h00’ et 12h00’, le prix de la course est doublé. Il faut débourser 1 000 Fc pour atteindre le centre-ville, venant de Mbudi ou de Pompage dans la commune de Mont-Ngafula ou de l’Ozone, de Delvaux ou de l’Université pédagogique nationale (UPN). De midi à 15h00’, ces anarchistes reviennent à 500 Fc/la course pour reprendre avec les 1 000 Fc toute la soirée. Sur d’autres lignes, le prix de la course est fixé à 800 Fc. C’est le cas des transporteurs qui exploitent les lignes N’Djili, Lemba ou Matete/centre-ville, par exemple.

Les conducteurs qui ne revoient pas à la hausse usent encore du phénomène « Demi-terrain », qui revient en force. Ils jouent sur la distance et, évidemment, le montant à payer. Ils sectionnent le trajet à parcourir en exigeant les 500 Fc prévus pour une course normale. Et cela cause un désagrément et préjudicie ceux qui n’ont pas la bourse garnie.

SILENCE COUPABLE DE L’HÔTEL DE VILLE

Devant le silence de l’autorité urbaine, les conducteurs des bus et taxi-bus privés se payent la tête des clients. Ils s’imposent et fixent les tarifs à leur guise. Alors que la réglementation du prix du transport en commun dans les secteurs tant privé que public relève de sa compétence.

À tout prendre, l’ampleur de la situation exige l’intervention de l’autorité urbaine, l’actuel barème tarifaire ayant été fixé par l’exécutif provincial. La pratique quotidienne du nonrespect des prescrits de la réglementation sur la fixation de prix de transport en commun dans la ville de Kinshasa devrait amener l’Hôtel de ville à faire le suivi de l’application des mesures prises en la matière. L’autorité urbaine est appelée à remettre de l’ordre dans ce secteur, indispensable dans l’organisation des activités des Kinoises et Kinois.

Il est clair que le tarif étant fixé par voie réglementaire, celui-ci ne peut faire l’objet de marchandage dans le chef des parties. Et il convient de déplorer
les anciennes pratiques décriées dans le chef des « receveurs » de bus qui reviennent. Ils laissent la portière ouverte, s’y accrochent, laissant les passagers à bord en insécurité. En effet, ceux-ci peuvent, dans une certaine mesure, par mégarde ou volontairement s’exposer à un danger potentiel. Cela au vu et au su des agents commis à la réglementation de la circulation routière, se contentant de petits billets de banque qu’on leur glisse sous la main.

LES BUS « ESPRIT DE VIE » EMBRASSENT LE « DEMI-TERRAIN »

L’occasion faisant le larron, les conducteurs de bus communément appelés « Esprit de vie » sont infectés par ces virus de « demi-terrain » auquel ils se livrent. Cela en changeant carrément d’itinéraires, comme certains qui exploitent la ligne Pompage-Hôtel de ville ou Gambela le font. Surtout le soir en s’arrêtant à Kintambo-Magasins.

Ces bus, acquis par le gouvernement congolais sur fonds propres et vendus à crédit aux transporteurs privés, continuent à percevoir les 500 Fc exigés. À l’Instar de l’entreprise Transport au Congo (Transco), ils continuent à ce prix de desservir la population à faible pouvoir d’achat et garantir le fonctionnement d’autres sociétés des transports en commun. Mais cela n’est pas du goût de leurs acquéreurs, pourtant partenaires de l’Etat congolais.

Dans tous les cas, bien que les activités commerciales visent avant tout la maximisation des profits, l’Hôtel de ville devrait tout de même lutter contre les antivaleurs que sont la concurrence déloyale et les tarifs illicites pratiqués par des entrepreneurs véreux.

[OLIVIER DIOSO]

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