samedi , 7 novembre 2020
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Economie : Le PIB mondial devrait progresser de 3,1% en 2018

La Banque mondiale est plus optimiste sur la croissance économique autour du globe cette année mais elle demeure réservée sur la capacité de la soutenir à long terme face à la tentation du protectionnisme et aux tensions géopolitiques.

Le produit intérieur brut (PIB) mondial devrait progresser de 3,1% cette année, après + 3% en 2017. C’est 0,2 point de pourcentage de plus que ses prévisions de juin pour 2018.

« La croissance mondiale est plus forte que ce que nous avions prévu », a déclaré à l’AFP Ayhan Kose, économiste à la Banque mondiale qui a aussi rehaussé de 0,3 point son évaluation de l’expansion pour l’année dernière.

Et 2018 a de « bonnes chances » d’être la première année depuis la crise financière où l’économie mondiale tournera à plein régime ou presque, a noté cet expert, principal auteur de ce rapport semestriel sur la conjoncture internationale.

La croissance est tirée par les investissements, le secteur manufacturier et les échanges commerciaux tandis que les pays exportateurs de matières premières bénéficient d’un raffermissement des prix, résume l’institution basée à Washington.

L’embellie profite en outre à toutes les régions du monde, à commencer par les « trois grandes »: les Etats-Unis, la zone euro et le Japon, observe Ayhan Kose.

D’après ces nouvelles projections, les Etats-Unis devraient en effet voir leur croissance économique accélérer à 2,5% contre 2,2% attendu en juin. Le PIB de la zone euro devrait croître de son côté de 2,1%. Quant au Japon, la croissance est anticipée à 1,3%.

La Banque mondiale, qui prévoyait un léger ralentissement de la croissance de la Chine en 2017, a finalement estimé que celle-ci avait accéléré de 0,1 point de pourcentage à 6,8% et table sur une légère décélération cette année à 6,4%. Et l’autre géant, l’Inde devrait voir sa croissance rebondir à 7,3% en 2018 après 6,7% l’an passé.

Les deux grands pays émergents, le Brésil et la Russie, qui ont renoué en 2017 avec la croissance (+1,7% et +1%) après deux années de récession, devraient en outre poursuivre leur reprise avec des hausses respectives attendues de 1,7% et 2% en 2018.

« La reprise de la croissance mondiale est encourageante, mais l’heure n’est pas à l’autosatisfaction », a toutefois prévenu le président de la Banque mondiale Jim Yong Kim. Car un resserrement abrupte des conditions financières mondiales pourrait compromettre l’expansion.

Sanctions commerciales américaines

La Banque mondiale estime que « l’intensification des restrictions commerciales et la montée des tensions géopolitiques pourraient saper la confiance et freiner l’activité économique ». Ces commentaires visent implicitement la politique commerciale de l’administration Trump notamment à l’égard de la Chine ainsi que les tensions exacerbées entre les Etats-Unis et la Corée du Nord.

Le président américain avait promis durant sa campagne un net durcissement de la politique commerciale des Etats-Unis pour préserver les emplois et soutenir les entreprises américaines.

Depuis un an, le département du Commerce américain a multiplié les sanctions douanières préliminaires ou définitives comme sur le bois de construction canadien, les feuilles d’aluminium et l’acier chinois ou encore sur les olives espagnoles et le biodiesel en provenance d’Argentine et d’Indonésie.

Cette politique agressive a suscité le courroux du Canada et de la Chine qui a menacé de mesures de rétorsions.

Donald Trump a par ailleurs imposé la renégociation du traité de libre-échange nord-américain (Aléna) qui unit les Etats-Unis au Mexique et au Canada, brandissant la menace de sortir purement et simplement de cet accord.

Outre la mise en garde contre une politique commerciale protectionniste, la Banque mondiale exhorte les gouvernements à saisir l’opportunité d’une période de croissance pour mener des réformes. Celles-ci devraient favoriser une éducation et des services de santé de qualité et améliorer les infrastructures pour doper la croissance potentielle, notamment dans les pays émergents et en développement.

Car, comme toutes les périodes d’expansion, celle-ci va s’achever à un certain moment, « l’histoire se répète », a souligné Ayhan Kose. Depuis les années 1970, il y a une crise par décennie, a-t-il rappelé.

En ce début d’année, « nous espérons que les dirigeants vont avoir de bonnes résolutions », a-t-il ajouté au-delà des traditionnels instruments monétaires et budgétaires pour stimuler la croissance à court terme.

De son côté, Jim Yong Kim les encourage « à investir dans l’humain » pour accroître la productivité alors que le vieillissement de la population pèse sur la croissance potentielle. Il a enfin invité à améliorer la participation des travailleurs au marché de l’emploi pour faire profiter la prospérité au plus grand nombre.

[Afp]

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