samedi , 7 novembre 2020
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Angleterre : Remaniement gouvernemental chaotique

La Première ministre britannique Theresa May a achevé mardi le remaniement de son gouvernement, commencé la veille de manière assez chaotique et censé lui donner un souffle nouveau, malgré le maintien des poids lourds dans leurs fonctions.

Mme May s’est attaquée mardi aux postes de secrétaires d’Etat, où elle a voulu introduire des profils plus jeunes, féminins et issus de la diversité afin que « le gouvernement ressemble davantage au pays qu’il sert », selon un communiqué.

Le secrétaire d’Etat au commerce international, Mark Garnier, a été la première tête à tomber mardi, et a lui-même annoncé son départ sur Twitter, se disant « très triste d’avoir perdu son poste ». En fin d’année 2017, il avait été l’objet d’une enquête après avoir demandé à sa secrétaire d’acheter des sex toys, au moment où des accusations de harcèlement sexuel visaient la classe politique.

La veille, la Première ministre avait amorcé la modification de son équipe, annonçant les nouvelles nominations au compte-gouttes, sans toutefois toucher aux poids lourds, en première ligne dans les négociations sur le Brexit qui doivent reprendre en janvier.

Ses plans ont été contrariés par le refus de deux ministres de quitter leurs postes, lors d’une journée jugée « confuse » par la presse britannique et critiquée aussi par des députés conservateurs.

Jeremy Hunt, que la Première ministre voulait nommer aux Entreprises, s’est accroché à la Santé, faisant plier Mme May qui l’a maintenu à son poste. Quant à la ministre de l’Education, Justine Greening, elle a refusé de changer de ministère et claqué la porte du gouvernement.

La journée avait aussi débuté par un gros cafouillage, le Parti conservateur félicitant Chris Grayling pour sa nomination à sa tête avant d’effacer son tweet: c’est en fait Brandon Lewis qui a été nommé à ce poste. Il devient aussi secrétaire d’Etat sans portefeuille, en remplacement de Patrick McLoughlin.

Marge de manoeuvre limitée

Ce remaniement est censé marquer un nouveau départ pour la Première ministre, dont l’autorité a été fortement contestée depuis l’échec de son Parti conservateur aux élections législatives de juin 2017, où il a perdu sa majorité absolue.

Mais la marge de manoeuvre de la Première ministre était limitée en raison de la nécessité de maintenir l’équilibre entre partisans d’un Brexit dur et ceux qui souhaitent que le pays reste le plus proche possible de l’UE.

Au final, les ténors du gouvernement sont restés en place, y compris le tempétueux ministre des Affaires étrangères Boris Johnson. Les ministres de l’Intérieur, des Finances, de la Défense, du Commerce et du Brexit restent inchangés.

Même Andrea Leadsom, leader de la Chambre des Communes, chargée des relations entre les députés et l’exécutif, a été maintenue en poste, malgré le revers que les parlementaires ont récemment infligé à Theresa May, obtenant contre l’avis du gouvernement que le Parlement organise un vote sur les termes de l’accord final du Brexit.

En outre, Mme May avait déjà dû remplacer trois ministres en quelques semaines fin 2017, le dernier à partir étant le vice-Premier ministre Damian Green, sur fond de scandale sexuel. Il est remplacé par David Lidington, jusqu’alors chargé de la Justice, un europhile qui aura pour tâche de soutenir la Première ministre et le cabinet.

En dépit des critiques, le tout nouveau président du Parti conservateur s’est voulu positif, affirmant mardi à la BBC qu’il y avait eu un « véritable afflux de nouveaux talents ».

Le député Philip Davies a lui estimé dans le Telegraph que « cela ne rend service à personne de promouvoir des gens qui ne sont pas prêts à être promus, seulement en raison de leur genre ou de leur race ».

Un commentaire réprouvé par le porte-parole de Mme May, qui a assuré qu’il s’agissait de « mettre en place l’équipe adéquate pour s’attaquer aux défis auxquels le pays est confronté », comme le logement, la santé et l’éducation.

[Afp]

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