samedi , 7 novembre 2020
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Russie : Alexeï Navalny tente d’imposer sa candidature à la présidentielle de mars 2018

Le principal opposant russe, Alexeï Navalny, a mobilisé dimanche ses soutiens à travers le pays pour tenter d’imposer sa candidature à la présidentielle de mars 2018, menaçant d’appeler au boycott du scrutin s’il en restait écarté.

Des milliers de partisans du blogueur anti-corruption, aux accents parfois nationalistes, se sont rassemblés dans une vingtaine de villes du pays.

« Je suis très heureux. Je suis fier de vous annoncer que je suis ici le candidat de toute la Russie », a lancé l’opposant devant plus de 700 de ses partisans réunis sous un chapiteau sur les bords de la Moskova à Moscou, alors que son équipe de campagne avait eu le plus grand mal à trouver des locaux pour un tel rassemblement.

« Nous sommes prêts à gagner et nous gagnerons ces élections », a poursuivi l’avocat charismatique. Selon son équipe, deux membres de la Commission électorale centrale assistaient au meeting.

L’opposant de 41 ans a été déclaré en octobre inéligible jusqu’en 2028 par la Commission électorale en raison d’une condamnation pour détournement de fonds, une affaire qu’il juge montée de toutes pièces.

Souhaitant briguer la présidence en tant que candidat auto-désigné, l’opposant a besoin, en vertu de la législation russe, d’être soutenu dans une ville par un groupe d’au moins 500 électeurs pour pouvoir demander à la Commission électorale centrale de l’inscrire sur la liste officielle des candidats.

Alexeï Navalny avait assuré qu’il obtiendrait le soutien d’au moins 500 électeurs dans chacune des villes prévues pour les manifestations, rendant d’autant plus difficile, selon lui, un refus de l’enregistrement de sa candidature par les autorités électorales, en dépit de son inéligibilité.

Selon les services de l’opposant, ils étaient plus de 900 à Ekaterinbourg (Oural), 800 à Rostov-sur-le-Don et plus de 700 à Novossibirsk. Des manifestations ont eu lieu aussi à Irkoutsk, Saint-Pétersbourg (nord) et Vladivostok (est).

Alexeï Navalny a menacé de nouveau dimanche d’appeler au boycott du scrutin si sa candidature n’était pas validée. Il faut « empêcher les élections si elles sont malhonnêtes », a-t-il averti.

« Ne pas nous laisser participer au scrutin est impossible », avait déjà lancé l’opposant cette semaine sur son blog.

Les autorités électorales russes rétorquent qu’avec sa condamnation seul « un miracle » lui permettrait d’enregistrer sa candidature.

Vladimir Poutine, 65 ans, a annoncé ce mois-ci qu’il serait candidat à un quatrième mandat.

Poutine ultra-favori

« Un tel homme doit être président ou participer au moins au débat pour poser les questions difficiles », a estimé Youri Bertchenko, un participant à la réunion de soutien à Moscou.

« Si Navalny n’est pas autorisé à concourir, je ne vote pas », a tranché Marina Kourbatskaïa, une retraitée.

« Navalny est le seul véritable candidat de l’opposition », a jugé Sergueï Dmitriyev, 60 ans, venu à Saint-Petersbourg avec un millier de personnes.

En dépit de problèmes comme la corruption, la protection médicale de piètre qualité ou encore un niveau de pauvreté grandissant, les sondages prévoient une très large victoire de Vladimir Poutine, avec des taux d’approbation de 80%.

Mais la participation pourrait être faible, avertissent les observateurs.

Nombre de Russes voient en Vladimir Poutine l’homme d’une certaine prospérité, notamment grâce à la manne pétrolière, et celui du retour de la Russie sur la scène internationale.

Interrogé sur les raisons pour lesquelles Alexeï Navalny ne concourait pas à l’élection, Vladimir Poutine, qui n’a jamais cité son nom en public, a accusé l’opposition de vouloir fomenter un « coup d’Etat », une tentative selon lui vouée à l’échec.

Alexeï Navalny, condamné de nombreuses fois, a connu de courtes périodes de détention cette année pour des manifestations non autorisées.

Il a mené pendant des mois une campagne qui lui a permis de gagner une fidèle base de soutiens, souvent très jeunes, par le biais de vidéos virales exposant la corruption des élites.

Il a également organisé en mars et juin des manifestations d’une ampleur inédite depuis les protestations de 2011 et 2012, qui ont débouché sur des centaines d’arrestations.

[Afp]

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