samedi , 7 novembre 2020
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L’Opposition congolaise risque de courir tout droit vers un mur

‘’Non au calendrier des élections fixées au 23 décembre 2018. Non à la loi électorale. Oui à la reconfiguration de la CENI. Oui à la décrispation politique assortie des mesures de confiance, patati patata’’. Les thèses de l’Opposition demeurent figées. Rien de ce qui passe maintenant n’a osé la contraindre à revoir la stratégie. Mais, au juste, que fera-t-elle, pour préparer une alternative crédible en vue de la très prochaine  alternance démocratique, si jamais les élections libres, transparentes, justes et apaisées étaient organisées en RD. Congo par la CENI de Nangaa ? Est-ce  qu’on peut  penser que l’Opposition, lorsqu’elle est attachée à sa vision d’une transition sans Kabila, ni Nangaa, peut, en dernière minute, abdiquer et revenir sur le chemin des élections organisées par ce dernier, même si celles-ci étaient les meilleures du monde ? Pas si sûr, en tout cas.  A tout le moins, l’important est de savoir sur quel pied danser. Et, pour quelle finalité ? Ici, le ciel devient tellement  flou  que les sémiologues, ceux-là qui sont habitués à y lire des signes de temps,  sont perdus.

Alors qu’à Kasa-Vubu, Olenghankoy et sa cohorte des partisans n’ont pas encore  lâché prise,  à Limete, pendant ce temps, le labo des durs des durs ne semble pas donner des résultats escomptés. Klaxons, villes mortes ou marches pacifiques, loin d’effrayer les autorités congolaises, continuent à déchirer le petit tissu socio-économique des  milliers des citoyens lambda. La symétrie entre les moyens mis en œuvre et les buts visés, se montre  de plus en plus corsée.  Calendrier électoral, loi électorale, fichier et enrôlement aux compte-gouttes, machine à voter, Budget, insécurité, démembrement et  instabilité des autorités locales…, ne sont plus de nature à conforter l’Opposition. Et, si les calculs ne sont pas revus, l’Opposition  risque de courir tout droit vers un mur.

Non partant !

Le Rassemblement des Forces Politiques et Sociales Acquises au changement, du moins, l’aile dure de Limete maintient la pression. A tout prendre, son exigence d’une transition sans Kabila, ni Nangaa n’a changé d’aucun iota. En dépit des appels de  l’Onu, de l’UE, des USA, de l’UA, de la SADC ou de la Francophonie pour l’implication dans la concrétisation du processus électoral, selon le calendrier, tel qu’il a été publié, le 5 novembre 2017 par la CENI, le Rassemblement continue à ramer à contre-courant.

Son cahier de charges paraît, au regard de l’évolution de la situation, plus que jamais difficile à réaliser pour la tenue des élections,  au plus tard, le 31 décembre 2017, selon l’Accord de la Saint Sylvestre conclu à l’issue d’âpres discussions directes, officiées par les Evêques, au Centre Interdiocésain.

Dans l’opinion, l’idée qui germe est que pour les élections 2018, le Rassemblement est non partant. A moins qu’à la longue, les lignes bougent.

Radicalisation

‘’Non au calendrier des élections fixées au 23 décembre 2018. Non à la loi électorale. Oui à la reconfiguration de la CENI. Oui à la décrispation politique assortie des mesures de confiance, patati patata’’. Les thèses de l’Opposition demeurent figées. Rien de ce qui passe maintenant n’a osé la contraindre à revoir la stratégie. Mais, au juste, que fera-t-elle, pour préparer une alternative crédible en vue de la très prochaine  alternance démocratique, si jamais les élections libres, transparentes, justes et apaisées étaient organisées en RD. Congo par la CENI de Nangaa ? Est-ce  qu’on peut  penser que l’Opposition, lorsqu’elle est attachée à sa vision d’une transition sans Kabila, ni Nangaa, peut, en dernière minute, abdiquer et revenir sur le chemin des élections organisées par ce dernier, même si celles-ci étaient les meilleures du monde ? Pas si sûr, en tout cas.  A tout le moins, l’important est de savoir sur quel pied danser. Et, pour quelle finalité ? Ici, le ciel devient tellement  flou  que les sémiologues, ceux-là qui sont habitués à y lire des signes de temps,  sont perdus.

Le verre à moitié plein, à moitié vide est là

On voulait les élections, le calendrier est là. Mais, heureusement ou malheureusement, c’est Nangaa qui l’annonce. On voulait la loi électorale, la voici. Minaku et Kengo ont cautionné la mouture qui fait débat. On voulait le fichier électoral et les facilités pour  minimiser le coût des élections, voici la machine à voter. Là-dessus, les Opposants râlent.

Sur les tous les théâtres d’opérations, Joseph Kabila Kabange, se sachant fin mandat et, par conséquent, constitutionnellement inéligible,  tâte et mine le terrain. Il assène des sérieux coups aux virtuels challengers de ses ouailles. Si bien que le moment venu, la Majorité présidentielle, elle qui, depuis des lustres, préside à la destinée du pays, serait la seule à aligner des candidats à tous les niveaux, tout  en se réservant le droit de payer des  cautions, devenues, elles aussi, des épingles dans les œsophages de ces  politiciens constellés autour de Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, à la hauteur de la 10ème rue à Limete.

Les dés sont jetés

Puisqu’apparemment, le jeu est fait. Comment aller aux élections sans accepter le calendrier de la CENI ?  Comment  aller aux élections sans la  loi électorale dont la promulgation pourrait intervenir dans les prochaines heures, dès qu’elle traverse aujourd’hui  l’étape du  Sénat ? Sur quel territoire les Opposants opéreront alors qu’il leur devient difficile de circuler dans les provinces, ni de s’adresser à leurs affidés lors des meetings ? La grippe politique est toute dans ces équations-là.

A cela, il faudrait,  d’ailleurs,  y ajouter  les crises récessives et les  conflits de leadership, avec  le florilège de candidatures au sommet de l’Etat.

Qui de Félix Tshisekedi et Kamerhe cèdera sa place à l’autre ? Qui de Katumbi et Bemba acceptera, même si la loi électorale les écartait, de laisser sa place à l’autre ? Qui, enfin, de Martin Fayulu et Freddy Matungulu, laissera sa place à l’autre ? L’éternel recommencement est de nouveau au rendez-vous. Et, avec lui, la chaise vide revient, si l’on jouait  aux abonnés absents. ‘’Si rien ne change, la Majorité foncera, elle rempilera, sans coup férir’’, prévient  un vieux routier de la politique, bien niché   derrière les manteaux.

[LPM]

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