samedi , 7 novembre 2020
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Loi électorale : Ramazani SHADARY acculé jusqu’à la corde

Le Sénat a acculé jusqu’à la corde, le vice-Premier ministre de l’Intérieur, Ramazani Shadary. Celui-ci n’a trouvé mieux que de solliciter 24 heures pour répondre aux nombreuses préoccupations des sénateurs. Il revient à la plénière du Sénat ce mardi pour justifier les options levées par le gouvernement dans son projet de loi électorale révisée. A première vue, le gouvernement a peu de chance de convaincre. Dans l’ensemble, c’est le doute qui s’est installé sur l’opportunité de la révision d’une loi électorale qui doit pourtant constituer le bloc constitutionnel, a argumenté le sénateur Djoli. « Trois modifications de loi en l’espace de deux cycles, c’en est trop », a indiqué le sénateur MLC, ancien vice-président de la Céni sous la présidence Ngoy Mulunda. Il trouve dans cette loi, des intentions malveillantes d’écraser les concurrents pour asseoir un monopartisme. L’entorse dans la procédure y est déjà, a relevé le sénateur MLC. C’est, dit-il, le passage en force de ce texte de loi en première lecture à l’Assemblée nationale. Au Sénat, l’argumentaire développé par le gouvernement qui vise la moralisation de la vie politique ne tient pas non plus la route. « Personne n’ignore le jeu auquel s’est attelé la majorité présidentielle dans la multiplicité des partis politiques ou encore le dédoublement des partis politiques opposés au régime », a lancé Jacques Djoli. Nombre de sénateurs se sont également appesantis sur l’authenticité du projet du gouvernement. Dans la foulée, c’est une question simple qui a jeté l’opprobre sur le gouvernement. « Quelle est l’authenticité du texte présenté ? ». Certains sénateurs ont proposé à ce que le projet en cours de discussion soit renvoyé à son expéditeur, en l’occurrence, en raison de nombreuses incertitudes qui l’entourent.

La Sénat a entamé, lundi, l’examen du projet de révision de la loi électorale, lequel a été déjà adoptée à l’Assemblée nationale, en l’absence de députés de l’Opposition. L’opinion congolaise est suspendue au vote du Sénat pour corriger les incongruités et autres déséquilibres contenus dans ce projet. A la plénière d’hier lundi, les sénateurs n’ont pas été tendres envers le gouvernement dont le représentant, en l’occurrence le vice-Premier ministre Ramazani Shadary, a sollicité 24 heures pour apporter des réponses aux préoccupations des sénateurs. Ce mardi, c’est l’heure de vérité : ou ça passe ou ça casse.

On s’attendait à un débat serré au Sénat sur la loi électorale révisée, adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale. La Chambre haute du Parlement n’a pas dérogé à la règle. lundi, on a eu droit à un débat de haute facture à la Chambre haute du Parlement. Seuls quelques sénateurs « téméraires » de la Majorité présidentielle (MP) ont tenté mais en vain, de contrecarrer les attaques virulentes des sénateurs. Il s’agit des sénateurs MP Mulaila et Mokeni, lesquels ont voulu voguer à contre-courant en soutenant le projet gouvernemental.

Tirs croisés

Réputé chambre des sages, le Sénat a acculé jusqu’à la corde, le vice-Premier ministre de l’Intérieur, Ramazani Shadary. Celui-ci n’a trouvé mieux que de solliciter 24 heures pour répondre aux nombreuses préoccupations des sénateurs. Il revient à la plénière du Sénat ce mardi pour justifier les options levées par le gouvernement dans son projet de loi électorale révisée.

A première vue, le gouvernement a peu de chance de convaincre. Dans l’ensemble, c’est le doute qui s’est installé sur l’opportunité de la révision d’une loi électorale qui doit pourtant constituer le bloc constitutionnel, a argumenté le sénateur Djoli. « Trois modifications de loi en l’espace de deux cycles, c’en est trop », a indiqué le sénateur MLC, ancien vice-président de la Céni sous la présidence Ngoy Mulunda. Il trouve dans cette loi, des intentions malveillantes d’écraser les concurrents pour asseoir un monopartisme.

L’entorse dans la procédure y est déjà, a relevé le sénateur MLC. C’est, dit-il, le passage en force de ce texte de loi en première lecture à l’Assemblée nationale.

Au Sénat, l’argumentaire développé par le gouvernement qui vise la moralisation de la vie politique ne tient pas non plus la route. « Personne n’ignore le jeu auquel s’est attelé la majorité présidentielle dans la multiplicité des partis politiques ou encore le dédoublement des partis politiques opposés au régime », a lancé Jacques Djoli.

Nombre de sénateurs se sont également appesantis sur l’authenticité du projet du gouvernement. Dans la foulée, c’est une question simple qui a jeté l’opprobre sur le gouvernement. « Quelle est l’authenticité du texte présenté ? ». Certains sénateurs ont proposé à ce que le projet en cours de discussion soit renvoyé à son expéditeur, en l’occurrence, en raison de nombreuses incertitudes qui l’entourent.

« Vous voulez aller aux élections seuls pour gagner seuls. Cette loi bouffe tout le monde, ceux de la Majorité comme de l’Opposition. D’ailleurs, il ne faudra pas que les députés de la Majorité pensent qu’ils sont protégés. Ce projet de loi ne protège personne », a déclaré le sénateur Sesanga.

Pour l’honorable M’pambia, cette loi doit être sérieusement discutée en commissions. Cet élu a dit être au courant de certains bruits selon lesquels ledit projet de loi ne serait qu’un « faux document que le gouvernement n’a pas approuvé. Si les bruits que nous avons entendus sont exacts, qu’on renvoie ce projet de loi au gouvernement pour nous renvoyer un autre, le vrai».

Pour le sénateur Masudi, ce projet de loi porte des germes « de conflits, d’instabilité politique…Il est donc truffé d’incohérences (…) ». Il dit déplorer « l’attitude cavalière de la majorité au pouvoir (…) : ce système est à bannir pour sauver le pays ». Il a dès lors plaidé pour la suppression du système de « machine à voter ou à frauder », système qui, selon lui, n’est même pas prévu par la Constitution de la République. D’un chapitre à l’autre, il a démontré que cette loi est de nature à « favoriser les nantis ; elle ne vise qu’à laminer d’autres partis politiques ». Ce projet de loi est « attentatoire à la démocratie ».

Pour sa part, le sénateur Ngongo Luwowo a estimé que ce projet de loi viole la Constitution en ce qu’il plante le décor de l’émergence d’un parti unique. C’est sous les regards des députés de l’Opposition, présents dans la salle au terme d’une marche organisée quelques heures auparavant, que les sénateurs se sont employés à dénoncer les incongruités contenues dans la version du projet de loi électorale révisée en première lecture à l’Assemblée nationale.

L’heure de vérité

Au Sénat, l’heure de vérité a sonné. Tout devrait se dénouer ce mardi avec les réponses attendues du vice-Premier ministre Ramazani Shadary. C’est en kamikaze qu’il se représente aujourd’hui à la Chambre haute du Parlement. Il joue son va-tout pour faire plier les sénateurs qui, apparemment, ne sont prêts à accorder un chèque en blanc au gouvernement.

A l’unanimité, le Sénat se mobilise pour bloquer la voie au projet de loi électorale révisée. Du prétoire, les sénateurs Nimy et Ndolela ne se sont pas cachés de faire mention des textos parvenus à leurs téléphones pour monnayer le vote des sénateurs.

Dernier rempart, le Sénat promet de jouer sa partition jusqu’au bout – dans l’intérêt de la République et de la démocratie. Les sages ont une alternative, soit ils font le toilettage nécessaire du projet au niveau de la commission Paj, soit ils rejettent carrément le texte. Leur vote est très attendu dans l’opinion nationale et internationale, car il s’agit d’un dernier virage avant le déclenchement de grandes manifestations annoncées vers la fin de ce mois de décembre 2017. Bref, ça passe ou ça casse. Tous les états-majors politiques restent donc suspendus à la décision de la Chambre haute du Parlement.

[le Potentiel]

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