samedi , 7 novembre 2020
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Pologne : Un ex-banquier aux commandes

Le parti conservateur au pouvoir en Pologne a décidé jeudi de remplacer la Première ministre Beata Szydlo, par un jeune ex-banquier brillant qui devrait y réussir beaucoup mieux.Si l’économie polonaise tourne bien et les conservateurs nationalistes de Droit et Justice (PiS) au pouvoir caracolent en tête de sondages, leur généreux programme social n’en a pas moins besoin tant d’investissements étrangers que de subventions européennes, que l’UE pourrait être tentée de réduire, en raison de tensions avec Varsovie sur plusieurs dossiers, telles les réformes judiciaires, l’accueil des réfugiés – refusé par Varsovie ou les coupes d’arbres dans l’ancienne forêt de Bialowieza.

Le parti conservateur au pouvoir en Pologne a décidé jeudi de remplacer la Première ministre Beata Szydlo, une fille de mineur et ex-élue de province que son euroscepticisme a empêchée de conquérir l’étranger, par un jeune ex-banquier brillant qui devrait y réussir beaucoup mieux.

Mme Szydlo a démissionné jeudi et sera remplacée par le ministre des Finances Mateusz Morawiecki, a annoncé le parti au pouvoir, expliquant qu’il s’agissait de réagir à des « changements récents dans la situation intérieure et internationale ».

Si l’économie polonaise tourne bien et les conservateurs nationalistes de Droit et Justice (PiS) au pouvoir caracolent en tête de sondages, leur généreux programme social n’en a pas moins besoin tant d’investissements étrangers que de subventions européennes, que l’UE pourrait être tentée de réduire, en raison de tensions avec Varsovie sur plusieurs dossiers, telles les réformes judiciaires, l’accueil des réfugiés – refusé par Varsovie ou les coupes d’arbres dans l’ancienne forêt de Bialowieza.

Morawiecki, ayant fait des études dans plusieurs pays occidentaux et parlant aussi bien l’anglais que l’allemand, devrait être plus apte à calmer le jeu avec l’Occident que Mme Szydlo.

Celle-ci a présenté sa démission au comité politique du parti Droit et Justice (PiS) qui l’a acceptée et a proposé la candidature de M. Morawiecki, a déclaré aux journalistes la porte-parole du parti Beata Mazurek.

Les derniers mois ont apporté de nombreux changements importants dans la situation intérieure et internationale, a dit Mme Mazurek.

« Il y eu aussi une évolution des tâches, inscrites dans notre grand projet du bon changement (…). Ces facteurs ont entraîné la nécessité de modifier la composition du gouvernement, y compris de sa direction », a-t-elle indiqué.

Répondant aux journalistes, elle a également laissé entendre que le changement devrait permettre d’améliorer l’image du pays à l’étranger.

« On voit comment on est perçu à l’étranger, quelles sont nos relations avec nos partenaires, pourquoi on est soutenu, pourquoi on est attaqué, comment sont perçues à l’étranger les actions non seulement du gouvernement, mais également de différentes organisations », a-t-elle poursuivi, citant la marche de l’Indépendance du 11 novembre, dont certains accents racistes et xénophobes ont choqué en Europe de l’ouest.

« Tout cela a eu une influence en faveur d’une telle décision », a-t-elle ajouté.

Si le remaniement au sommet a été décidé en dernier ressort par le puissant chef du PiS Jaroslaw Kaczynski, l’acceptation formelle de la démission de la Première ministre et la nomination de son successeur et de son gouvernement relèvent de la compétence du président de la République Andrzej Duda – lui-même issu du PiS.

Période incroyable

Mme Szydlo devrait occuper un poste de vice-Premier ministre auprès de M. Morawiecki, a indiqué un vice-ministre des Affaires étrangères Jan Dziedziczak.

Sa première réaction, après sa démission, a paru sur son compte Twitter. « Ces deux dernières années ont été pour moi une période incroyable, et servir la Pologne et les Polonais un honneur. Merci. », a-t-elle écrit.

Depuis quelques jours, elle semblait déjà consciente de la nécessité d’abandonner ses fonctions, qu’elle a exercée avec beaucoup d’énergie, sans pour autant réussir à dominer complètement son équipe, celle-ci comprenant de fortes personnalités indépendantes, voire controversées.

Les médias, notamment ceux proches de l’opposition, ont souvent évoqué ces derniers temps le départ possible du gouvernement du ministre de la Défense Antoni Macierewicz, en conflit de compétences avec la présidence, et du chef de la diplomatie Witold Waszczykowski.

Le futur Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, 49 ans, est un ancien banquier brillant, et un étatiste résolu.

Fils d’un ancien opposant anticommuniste radical, historien formé à l’Université de Wroclaw (sud-ouest), il a fait ensuite des études économiques et de droit aux Etats-Unis, en Allemagne et en Suisse, bénéficiant aussi d’une large culture générale.

En 2015, il a renoncé à son poste lucratif de président de la Bank Zachodni WBK (groupe Santander) pour entrer au gouvernement PiS comme ministre du Développement et vice-Premier ministre. En 2016 il a pris également le porte-feuille des Finances.

Pour une chef du parti libéral Nowoczesna (opposition), Katarzyna Lubnauer, son départ et l’arrivée de M. Morawiecki « ne changent pas grand-chose » car c’est Jaroslaw Kaczynski qui continuera à diriger le gouvernement.

[Afp]

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