samedi , 7 novembre 2020
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France : Hommage à Johnny Hallyday

« Aujourd’hui nous avons perdu notre père. Notre douleur est immense », déclarent les deux premiers enfants de Johnny Hallyday, Laura Smet et David Hallyday, dans un communiqué commun transmis à l’AFP après la mort du chanteur dans la nuit de mardi à mercredi. « Merci du soutien que vous nous apportez et de vos messages, qui nous touchent et qui comptent énormément pour nous », ajoutent-ils dans ce court texte signé « David et Laura, Laura et David ».

La voix du chanteur français Johnny Hallyday résonnera dans le métro bruxellois mercredi en hommage à l’icône du rock’n’roll francophone, né de père belge, a annoncé la Stib, la société qui exploite les transports en commun à Bruxelles.

« En hommage à Johnny Hallyday, aujourd’hui, nous diffuserons ses plus grands titres dans le métro », indique la Stib sur Twitter, quelques heures après l’annonce du décès de la star française.

La Belgique francophone rendait mercredi un hommage appuyé à la star française, avec des émissions spéciales à la radio et à la télévision.

Sur la RTBF, le journaliste Rudy Léonet explique que Johnny Hallyday n’était « pas seulement un chanteur, c’est devenu quelqu’un de symbolique pour le territoire et la culture française ».

Le chanteur est né d’un père belge et a tenté d’obtenir la nationalité pour « raisons sentimentales » avant de renoncer.

Peu après les attentats de Bruxelles du 22 mars 2016, le chanteur était venu faire deux concerts en Belgique, refusant de les annuler comme d’autres dans le contexte ultra-sécuritaire, offrant à ses fans une belle reprise de « Quand on n’a que l’amour » de l’enfant du pays, Jacques Brel.

Le Premier ministre Charles Michel a salué un « immense artiste populaire ».

« Ce matin, nous avons tous une chanson de Johnny qui nous vient directement en tête (…) Il aura traversé les générations. Son œuvre est dans nos souvenirs et restera toujours dans nos mémoires », a-t-il écrit sur Twitter.

« C’est une part de notre vie qui s’en va avec Johnny Hallyday », a réagi de son côté le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders.

1. QUELQUES CITATIONS PARMI LES PLUS MARQUANTES DE JOHNNY HALLYDAY

« Etre Johnny Hallyday, c’est un métier. Je le fais sérieusement, en essayant de mon mieux de faire plaisir aux gens. Mais quand je ne travaille pas, je suis Jean-Philippe Smet. J’ai appris à dissocier les deux, même si j’ai mis longtemps. Je suis discret de nature, pudique, je n’aime pas parler de moi. Tout ce que je sais, c’est que je ne pourrais pas chanter avec autant de conviction si je n’avais pas vécu cette vie-là », à Télérama en 2014.

« On ne peut pas faire ce métier si on est normal. Il y a longtemps que je ne me sens pas comme les autres. Il faut que j’aille mal pour savoir que je pourrais aller bien », au Monde (1998).

1.1. Sur son image

« J’ai le niveau de culture de ceux qui ont appris par eux-mêmes, dans des bouquins et en fréquentant des milieux différents. Il y a deux catégories d’individus: des imbéciles qu’on ne changera jamais et d’autres qui voudront s’adapter. Si être intello, c’est s’adapter, alors OK j’en suis un ! » au Journal du Dimanche (1990).

« Je sais bien que je ne suis pas un imbécile, mais je sais aussi que je peux facilement le faire croire parce que je fais des gaffes, que je bafouille et, depuis un certain temps, parce que je m’en fous », dans son autobiographie publié en 2013 « Dans mes yeux » (Plon).

1.2. Sur son père

« De lui, je n’ai connu que les pires aspects. L’abandon petit, puis les factures ou les frais d’hôpitaux à régler, la déchéance. On le trouvait ivre mort, écroulé au milieu de la rue. C’était dur, douloureux de n’avoir que ça de lui. Le manque de père a hanté ma vie », à Télérama en 2014.

1.3. Sur sa carrière

« J’étais le brave petit soldat Johnny. Peut-être un peu fantasque, un peu fou, un peu… excessif — je ne regrette rien, tu connais ma « destroyance » –, mais j’étais toujours prêt à sortir de la tranchée, même quand ça canardait (je me souviens des jets de canettes quand je passais en première partie de Raymond Devos), et je me suis débrouillé pour rester au top », entretien avec Daniel Rondeau (2004).

« Durer, c’est quasiment impossible. Ça demande beaucoup de temps, beaucoup de soi-même, beaucoup de blessures, beaucoup de sacrifices », au Parisien (2003)

1.4. Sur les femmes

« J’ai vécu très souvent avec des femmes. Mais en fait j’étais seul. Je n’ai jamais eu vraiment une épaule sur laquelle poser la tête. Je l’ai trouvée depuis que j’ai rencontré Laeticia », à Paris-Match (2003)

1.5. Sur la drogue

« La cocaïne, j’en ai pris longtemps en tombant de mon lit le matin. Maintenant, c’est fini. J’en prends pour travailler, pour relancer la machine, pour tenir le coup », au Monde (1998).

1.6. Sur la France et son exil fiscal

« On a souvent dit que je m’étais barré pour ne pas payer d’impôts. C’est en partie vrai, mais c’est aussi parce que c’est épuisant cette ambiance. En France, la réussite, c’est louche, on trouve ça dégueulasse ». « Sale mentalité, pour un pays dont j’ai porté les couleurs, qui a bien voulu faire de moi son emblème quand c’était nécessaire, je me suis senti trahi, accusé à tort, sali », dans son autobiographie « Dans mes yeux » (2013).

1.7. Sur la retraite

« J’ai eu la bêtise de dire un jour que j’allais arrêter et puis je me suis rendu compte que j’allais m’ennuyer à mourir, que ce n’était pas possible », à l’AFP en 2014.

1.8. Sur la mort

« La première fois que je suis mort, je n’ai pas aimé ça, alors je suis revenu », dans son autobiographie « Dans mes yeux » (2013), à propos de son coma en 2009.

2. HOMMAGE NATIONAL

« Que je t’aime! Que je t’aime! »: la classe politique, toutes tendances confondues, rivalisait d’éloges mercredi pour saluer la mémoire de Johnny Hallyday, l’organisation d’un hommage national n’étant pas exclue.

« On a tous en nous quelque chose de Johnny Hallyday », « il était le bad boy qui chantait l’amour, le rocker sentimental qui défiait Gabrielle ou Sarah, le cœur tendre allant de conquêtes en déchirures ». Emmanuel Macron a donné le ton dès l’annonce du décès du chanteur à l’âge de 74 ans, affirmant que « tout le pays est en deuil ».

Le couple présidentiel a déjà fait savoir qu’il assisterait aux obsèques du chanteur, mais l’Elysée réserve sa réponse sur l’éventualité d’un hommage national, affirmant que sa famille doit être « consultée avant toute chose ».

« Johnny est parti dans la nuit. Nous aurions tellement aimé le retenir », a déclaré François Hollande, saluant dans l’interprète de « Retiens la nuit » « un élément de notre patrimoine musical national ».

« La France est en deuil d’un très grand artiste, de cette voix irremplaçable, de ce talent et d’un répertoire. Johnny va laisser un vide que personne ne pourra jamais combler », a réagi Nicolas Sarkozy.

« Ce matin, on a tous en nous quelque chose qui meurt », a déclaré l’ex-Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, fan incontesté du chanteur.

« Que je t’aime! Que je t’aime! »: le maire LR de Bordeaux Alain Juppé a lui aussi emprunté aux paroles chantées par Johnny Hallyday pour lui rendre hommage. « Que de souvenirs avec Johnny! Aux côtés de Jacques Chirac (…) nous étions des milliers de toutes générations ».

« Le taulier de la chanson française n’est plus. Un chanteur venu du peuple et que le peuple aimait », a écrit la présidente du Front national Marine Le Pen sur Twitter.

« Johnny est mort et quelque chose en chacun de nous est parti..un vide..l’incrédulité », a tweeté l’ancien Premier ministre Manuel Valls. « Le pays s’arrête », a-t-il dit sur RTL en direct depuis New York.

Le maire LR de Nice Christian Estrosi a invité ceux « qui le souhaitent à venir se recueillir » mercredi soir sur la Promenade du Paillon de Nice.

2.1. Comme si Paris perdait sa Tour Eiffel

« Johnny, une bête de scène qui mettait le feu dans les cœurs et dans les corps. Adieu, nous t’aimons comme nous aimons notre jeunesse enfuie », a tweeté l’ancienne ministre Roselyne Bachelot.

« Johnny restera un rocker de légende dans le cœur de millions de Français », a affirmé le président LREM de l’Assemblée nationale, François de Rugy.

Pour l’ancien candidat socialiste à la présidentielle, Benoît Hamon, « c’est un peu comme si Paris perdait sa Tour Eiffel ».

La maire PS de Paris Anne Hidalgo a rappelé « son hommage émouvant aux victimes des attentats de 2015 place de la République ».

« Un grand artiste populaire nous a quittés. Son oeuvre immense, ses tubes resteront gravés à jamais », a tweeté Pierre Laurent, secrétaire national du PCF.

« Il faisait partie de chaque famille, #JohnnyHallyday, légende de la chanson française, a unifié des générations », a écrit le président LR des Hauts-de-France, Xavier Bertrand.

Pour le secrétaire général des Républicains Bernard Accoyer, « l’idole des jeunes était devenue l’idole de toutes les générations ».

« #JohnnyHallyday a réussi à fédérer les sensibilités et les générations », a résumé le président du MoDem, François Bayrou.

Pour autant un début de polémique sur les réseaux sociaux est venu ternir le tableau d’ensemble, après un tweet du porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, Alexis Corbière: « La triste mort de #JohnnyHalliday ne doit pas nous faire oublier le nouveau mauvais coup qu’ils (le gouvernement, ndlr) nous préparent (prochaine cible : le SMIC) ».

Le tweet, retiré quelques dizaines de minutes plus tard, s’est attiré les foudres des internautes, dont la porte-parole des députés LREM, Aurore Bergé, qui a lancé « Vous n’avez jamais honte?! ».

Pour autant un début de polémique sur les réseaux sociaux est venu ternir le tableau d’ensemble, après un tweet du porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, Alexis Corbière: « La triste mort de #JohnnyHalliday ne doit pas nous faire oublier le nouveau mauvais coup qu’ils (le gouvernement, ndlr) nous préparent (prochaine cible : le SMIC) ».

Le tweet, retiré quelques dizaines de minutes plus tard, s’est attiré les foudres des internautes, dont la porte-parole des députés LREM, Aurore Bergé, qui a lancé « Vous n’avez jamais honte?! ».

« Johnny Hallyday est entré dans notre intimité. Il est lié à nos vies. Il n’en sortira pas », a aussi tweeté Aurore Bergé. « Je ne sais pas combien de personnes (seront) présentes pour accompagner son départ. Je pense que c’est peut-être comparable à ce que la France avait connu pour Victor Hugo », a-t-elle déclaré sur Sud Radio.

3. DES FANS EN DEUIL

« Sans tes concerts, c’est la fin de notre histoire d’amour ensemble »: des fans en deuil affluaient mercredi devant le domaine de Johnny Hallyday à Marnes-la-Coquette (Hauts-de-Seine), tenus à bonne distance par un important dispositif de sécurité.

« C’est comme si je perdais quelqu’un de ma famille »: Grégory Lebas, ému devant la petite impasse menant au domaine « La Savannah » de Johnny, était sur les lieux dès 06H30, à peine quatre heures après l’annonce de la mort de la star à 74 ans des suites d’un cancer du poumon.

Fan du chanteur depuis ses 10 ans, cet habitant de la commune proche de Boulogne-Billancourt « ne pouvait pas faire autrement » que de se déplacer. « Dès que j’ai appris la nouvelle, il fallait que je vienne, je n’allais pas rester chez moi. Je l’ai suivi partout », ajoute cet homme de 33 ans, informé du décès de Johnny par une alerte sur son téléphone portable.

Au fil de la matinée, les fans affluaient de plus en plus nombreux, certains venant déposer des fleurs ou des petits mots pour rendre hommage à celui qu’ils ont tant aimé. Le défilé des proches se poursuivait aussi, avec notamment l’arrivée du réalisateur Claude Lelouch, ou encore de l’humoriste Muriel Robin.

Les larmes aux yeux, Laurence Leclerq est en retard pour son travail. Mais « je m’en fous », assure-t-elle. « J’ai appris la nouvelle dans la voiture en amenant ma fille à l’école et je me suis dit +Merde, c’est terrible, j’y vais, il faut que je tourne une page+ ».

« J’aimais ce qu’il était, ce charisme, c’était un bonhomme. Je pleure pour lui et pour moi aujourd’hui, il a marqué des étapes de ma vie personnelle », ajoute cette monitrice d’auto-école de 54 ans.

Chaque fan a son anecdote à raconter sur Johnny, une rencontre, un moment marquant. Beaucoup l’ont suivi en tournée ou ont campé plusieurs jours devant l’un de ses lieux de concerts.

3.1. Un amour de jeunesse

Laura Feron, 29 ans, arbore sur son bras un tatouage au nom de « Johnny Hallyday »: c’est l’artiste lui-même qui, voici un an et demi, l’a invitée dans sa loge après un concert et lui a signé un autographe sur le bras. Elle a ensuite fait inscrire à l’encre permanente la signature de son idole.

Aujourd’hui, elle n’ira pas au travail. « Mes collègues étaient prévenus, ils comprennent », assure cette vendeuse aux galeries Lafayette.

T-shirt de Johnny Hallyday sur le dos, drapeau du Brésil autour du cou, José Albine confie aussi son désarroi, la voix brisée par l’émotion.

« Je suis un fan depuis 1972, j’ai vu plus de 780 concerts », assure-t-il. « Il a tellement un grand cœur Johnny, je le mets au niveau de la tour Eiffel », poursuit-il, bouleversé et refusant de parler de son idole au passé.

Dans ses mains, une pancarte: « Johnny, si tu arrêtes, le soleil et tes fans vont disparaître peu à peu. Sans tes concerts, c’est la fin de notre histoire d’amour ensemble », peut-on lire.

Drapée dans son long manteau noir et les yeux humides derrière ses lunettes à fines montures en métal, Michelle Bigot, ne craint pas de parler d’amour.

« C’était pour moi un amour de jeunesse. J’ai toujours aimé cet homme, il était beau, il avait une carrure… Je ne peux pas expliquer ce que je ressens, mais c’est vraiment très fort. Il est en moi, il vit avec moi, c’est quelqu’un de ma famille », dit cette femme de 70 ans.

Aux petites heures du jour, une voisine, Monique Faure, évoquait aussi sa tristesse. « Vous savez, on n’a que quatre ans de différence avec Johnny, j’ai grandi avec lui. C’était vraiment un beau jeune homme », commente cette femme de 78 ans, se remémorant aussi le jour où Johnny a baptisé sa fille adoptive, Jade, dans cette petite commune huppée proche de Paris.

L’arrivée des premiers fans a coïncidé avec la mise en place d’un important périmètre de sécurité, avec la mobilisation d’une dizaine de cars des forces de l’ordre aux abords du domaine de la star.

4. JOHNNY EN 15 CHANSONS

Du premier succès rencontré au tout début des années 1960 avec « Souvenirs souvenirs » jusqu’à « Un dimanche de janvier » chantée en 2016 après les attentats de Paris en 2015, quinze chansons emblématiques de la carrière de Johnny Hallyday.

– « Souvenirs, souvenirs » (1960): mais qui est ce beau jeune homme dont le jeu de scène déchaîne le public ? A 17 ans à peine, Johnny chante déjà son premier tube, la légende est en marche.

– « Retiens la nuit » (1961): avec ce titre écrit par Charles Aznavour, Johnny n’est pas seulement « l’idole des jeunes » qu’il chantera en 1962, il gagne ses galons d’interprète.

– « Le pénitencier » (1964): tout en effectuant son service militaire, Johnny rencontre un de ses plus gros succès avec cette adaptation du standard américain « The House of the Rising Sun », qui évoque plutôt une… maison close.

– « Noir c’est noir » (1966): ce nouveau tube n’a pas été écrit pour refléter ses états d’âme, mais Johnny va mal. Sylvie Vartan a demandé le divorce, le fisc le rattrape et il tente de se suicider avant de se produire à la Fête de l’Humanité.

– « Que je t’aime » (1969): l’année se veut « érotique », mais Johnny reste romantique, ce qui ne l’empêche pas de susciter l’hystérie de ses fans à chaque fois qu’il interprète ce hit. Il en héritera le fameux « ah que » inventé à ses dépens par les Guignols de l’info.

– « La musique que j’aime » (1973): toute la musique qu’il aime, « elle vient de là, elle vient du blues ». Johnny a 30 ans, il chante enfin ce qui lui ressemble le plus et engrange un classique supplémentaire.

– « Gabrielle » (1976): Johnny, période brushing, mascara autour des yeux, ne croit pas en l’adaptation de cette chanson méconnue de Tony Cole « The king is dead ». Il en fera pourtant un de ses hymnes de stades.

– « Ma gueule » (1979): Johnny muscle son jeu. Il cherche une chanson inédite pour sa rentrée sur scène et trouve une perle avec ce morceau du parolier Gilles Thibaut qui l’avait initialement écrit pour… Alice Sapritch. Plus grave, le compositeur Pierre Naçabal, poursuivi pour plagiat, se suicide, avant d’être finalement blanchi.

– « Quelque chose de Tennessee » (1985): depuis le début des années 1980, Johnny se sent comme un « chanteur abandonné ». Michel Berger le relance sur la voix du succès avec cette ballade, hommage au dramaturge américain Tennesse Williams, cité en introduction par Nathalie Baye qui dit un passage de « La chatte sur un toit brûlant ».

– « Je te promets » (1987): revenu au sommet, Johnny veut y rester et embauche l’autre auteur-compositeur en vogue de l’époque, Jean-Jacques Goldman. Ce single est devenu incontournable en concerts comme « Laura », « J’oublierai ton nom » ou « L’envie », tous issus de l’album « Gang ».

– « Mirador » (1989): Johnny revient à l’univers carcéral, un de ses thèmes récurrents. Ecrite par son fils David, cette chanson parle également de liberté, comme le montrent dans le clip les images du Chinois de la place Tian’anmen qui bloqua la progression de chars.

– « Allumer le feu » (1998): devenu celui qui bat des records d’affluence, du Parc des Princes au Stade de France, en passant par Las Vegas, Johnny trouve son hymne fédérateur avec ce tube taillé pour la scène.

– « Vivre pour le meilleur » (1999): nouveau gros succès avec ce single composé par son fils David, comme tous les titres de l’album « Sang pour sang », sur lequel Johnny chante un texte (« Quelques cris ») que Françoise Sagan lui avait écrit trois ans plus tôt.

– « Allumer le feu » (1998): devenu celui qui bat des records d’affluence, du Parc des Princes au Stade de France, en passant par Las Vegas, Johnny trouve son hymne fédérateur avec ce tube taillé pour la scène.

– « Vivre pour le meilleur » (1999): nouveau gros succès avec ce single composé par son fils David, comme tous les titres de l’album « Sang pour sang », sur lequel Johnny chante un texte (« Quelques cris ») que Françoise Sagan lui avait écrit trois ans plus tôt.

– « Marie » (2002): écrit par Gérald de Palmas, sur une commande de Pascal Nègre alors président d’Universal France, ce single est le plus vendu de tout le répertoire de Johnny (1.400.000 exemplaires).

– « Un dimanche de janvier » (2016): après plusieurs albums sans relief, Johnny revient au premier plan avec l’album « De l’amour » et ce titre qui évoque les marches ayant suivi les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher.

5. DOULEUR IMMENSE

« Johnny Hallyday est parti. J’écris ces mots sans y croire. Et pourtant c’est bien cela. Mon homme n’est plus. Il nous quitte cette nuit comme il aura vécu tout au long de sa vie, avec courage et dignité », écrit la dernière épouse du chanteur à la vie amoureuse tumultueuse.

« Douleur immense » pour ses enfants, fans éplorés et politiques à l’unisson: la France est en deuil après la mort de sa star nationale, Johnny Hallyday, des suites d’un cancer dans la nuit de mardi à mercredi.

« L’idole des jeunes », aux dizaines de tubes et plus de 100 millions de disques vendus, surnommée l' »Elvis français » par la presse internationale, est mort à 74 ans dans sa maison de Marnes-la-Coquette, près de Paris, a annoncé son épouse Laeticia à l’AFP par un communiqué transmis à 02H34 du matin.

« Johnny Hallyday est parti. J’écris ces mots sans y croire. Et pourtant c’est bien cela. Mon homme n’est plus. Il nous quitte cette nuit comme il aura vécu tout au long de sa vie, avec courage et dignité », écrit la dernière épouse du chanteur à la vie amoureuse tumultueuse.

« Jusqu’au dernier instant, il a tenu tête à cette maladie qui le rongeait depuis des mois, nous donnant à tous des leçons de vie extraordinaires », poursuit-elle.

5.1. Un homme hors du commun

Evoquant « le papa » de leurs deux filles adoptées Jade et Joy, de Laura (née de son union avec Nathalie Baye) et de David (né de son union avec Sylvie Vartan), Laeticia Hallyday conclut: « Johnny était un homme hors du commun. Il le restera grâce à vous. Surtout ne l’oubliez pas. Il est et restera avec nous pour toujours. Mon amour je t’aime tant ».

« Notre douleur est immense », ont réagi Laura et David, dans un communiqué conjoint transmis à l’AFP.

« Comme toute la France mon coeur est brisé. J’ai perdu l’amour de ma jeunesse et rien ne pourra jamais le remplacer », a déclaré à l’AFP Sylvie Vartan.

« J’ai perdu plus qu’un ami, j’ai perdu mon frère », a confié de son côté Eddy Mitchell.

Le président Emmanuel Macron avait réagi en premier à cette nouvelle, écrivant qu' »On a tous en nous quelque chose de Johnny Hallyday ».

L’Elysée a précisé que le président et son épouse Brigitte se rendraient aux obsèques de la star, dont la date n’est pas encore connue, sans pouvoir préciser pour le moment si un hommage national serait organisé.

Le président Emmanuel Macron avait réagi en premier à cette nouvelle, écrivant qu' »On a tous en nous quelque chose de Johnny Hallyday ».

Dans son sillage, l’ensemble de la classe politique, a rendu un hommage appuyé au chanteur qui a fait vibrer plusieurs générations.

L’Elysée a précisé que le président et son épouse Brigitte se rendraient aux obsèques de la star, dont la date n’est pas encore connue, sans pouvoir préciser pour le moment si un hommage national serait organisé.

Un important dispositif de sécurité a été déployé à Marnes-la-Coquette, pour protéger l’accès à la résidence du chanteur, près de laquelle des dizaines de fans et de journalistes se sont rendus.

5.2. « Je peux pas aller travailler »

En France comme à l’étranger, des fans du chanteur interrogés par l’AFP étaient sous le choc.

« C’est horrible. C’est notre monument. Personne ne lui arrive à la cheville », a déclaré en larmes, Xavier Samson, un Caennais de 41 ans joint par téléphone, qui dit avoir vu Johnny 95 fois en concert. « Je vais appeler le médecin pour qu’il me mette en arrêt car je peux pas aller travailler, c’est pas possible ».

« C’est comme si je perdais quelqu’un de ma famille », a lancé Grégory Lebas, un trentenaire fan de Johnny depuis ses 10 ans, interrogé à Marnes-la-Coquette.

« J’ai vécu Johnny pendant 57 ans, mes enfants s’appellent Johnny et Sylvie, je suis effondrée. Aujourd’hui c’est l’horreur », a confié Nadine Kerwyn, une fan belge inconditionnelle.

Depuis que Johnny Hallyday avait été hospitalisé il y a un mois pour détresse respiratoire, ses fans craignaient le pire.

« J’ai vécu Johnny pendant 57 ans, mes enfants s’appellent Johnny et Sylvie, je suis effondrée. Aujourd’hui c’est l’horreur », a confié Nadine Kerwyn, une fan belge inconditionnelle.

Les radios et télévisions ont lancé des émissions spéciales et diffusaient ses tubes en boucle, pendant que les réseaux sociaux croulaient sous d’innombrables messages d’artistes ou d’anonymes consacrés au chanteur. « Tellement triste » (Patrick Bruel), « Ton âme est du pur rock’n roll. Repose en paix » (Lenny Kravitz), « Il était un géant du show-business » (Céline Dion).

Depuis que Johnny Hallyday avait été hospitalisé il y a un mois pour détresse respiratoire, ses fans craignaient le pire.

La star aux excès rock’n’roll avait annoncé début mars être atteint d’un cancer des poumons dont il savait déjà qu’il était métastasé.

5.3. 10 Victoires de la musique

Détecté en novembre 2016, le cancer aura terrassé en un an celui qu’Eddy Mitchell avait surnommé « Robocop ». Et qui avait déjà tutoyé la mort, lors de sa tentative de suicide en 1966 après la demande de divorce de Sylvie Vartan, puis lorsqu’il plongea plusieurs jours dans le coma en 2009 en raison de complications consécutives à une opération.

Johnny Hallyday s’est battu jusqu’au bout. En montant sur scène, en juin et juillet, avec ses copains Jacques Dutronc et Eddy Mitchell, pour la tournée des « Vieilles Canailles ». Des moments parfois difficiles, mais où il semblait porté par l’énergie de son public qu’il croisait pour la dernière fois.

Pour « rester vivant », comme s’intitulait sa dernière tournée (2015-2016), cette « bête de scène », qui a rempli en 57 ans de carrière tous les plus grands lieux de l’Hexagone, du Stade de France au Champ de Mars, travaillait aussi à un nouvel album.

5.4. Excès et amours

Avec plus de 100 millions de disques vendus et dix Victoires de la musique, « l’idole des jeunes » puis des moins jeunes a traversé les époques: celles des débuts du rock’n’roll, des yéyés, de la variété plus « mainstream » avec Michel Berger ou Jean-Jacques Goldman dans les années 80, pour revenir avec bonheur ces dernières années aux sources du blues et du rock.

5.5. Excès et amours

Cette longévité exceptionnelle, depuis « T’aimer follement », sa première chanson enregistrée en 1960, est ponctuée de dizaines de succès entrés dans la mémoire collective: « Souvenirs souvenirs », « Le Pénitencier », « Noir c’est noir », « Retiens la nuit », « Pour moi la vie va commencer », « Que je t’aime », « Gabrielle », « La musique que j’aime », « Ma gueule », « Quelque chose de Tennessee », « Allumer le feu », « Marie »…

Au fil d’une vie menée à fond de train, avec ses accidents, ses excès relayés en une des gazettes, ses amours tempétueuses et médiatisées, ses maisons en Suisse et aux Etats-Unis sur fond d’accusation d’exil fiscal, « Johnny » était devenu plus qu’un artiste.

Une légende vivante, un chanteur quasi-officiel mais aussi un personnage parfois agaçant pour certains, égratigné pour sa façon de s’exprimer, à l’image du « Ah que… » popularisé par sa marionnette des Guignols.

« Ma vie a été un tunnel de souffrances, où je ne me sentais pas toujours en accord avec moi-même, vivant au jour le jour, tenaillé par la peur du lendemain », se confiait en 2014 à Télérama celui qui était au civil Jean-Philippe Smet, du nom de son père, Belge, qu’il a si peu connu.

Des « souffrances » qu’il oubliait toutefois quand il retournait en studio ou remontait sur scène, pour, jusqu’au bout, « être Johnny Hallyday », ce qu’il appelait « un métier ».

6. LA VIE À LOS ANGELES

Il était une légende dans le monde francophone mais à Los Angeles, la ville des célébrités hollywoodiennes, Johnny Hallyday était une star discrète qui continuait cependant de « dévorer la vie ».

Depuis le début des années 2010, le Elvis français vivait une partie de l’année à « L.A. » avec sa femme depuis plus de vingt ans Laeticia et leurs deux filles adoptives Jade et Joy.

Dans la mégapole californienne, l’interprète de « Quelque chose de Tennessee », faisait ses courses comme tout le monde, fréquentait des restaurants chics comme The Little Door (tenu par des français) ou Nobu à Malibu, au bord du Pacifique.

Au salon de tatouage Shamrock Social Club sur Sunset Boulevard, le patron Mark Mahoney se désole de sa disparition: « C’est la personne la plus vivante que j’ai jamais rencontrée, il dévorait la vie. Il buvait, il fumait comme s’il n’y avait pas de lendemain. C’était incroyable d’être autour de lui ».

Il dit avoir mangé avec lui « le meilleur repas de sa vie, pendant des heures les plats se succédaient », et se souvient lui avoir fait environ dix tatouages, dont un portrait de sa femme Laeticia. Au salon, il venait parfois en famille, parfois seul.

Leur « Chanteur abandonné » avait posé ses valises de façon permanente en 2013 dans le quartier huppé de Pacific Palisades, choisissant une vaste maison en bois blanc et au toit gris. Le garage abrite une collection de belles cylindrées: Rolls Royce, une AC Cobra Bleue, motos Harley Davidson…

Eclipsé par des voisins plus célèbres que lui outre-Atlantique comme Ben Affleck, Tom Hanks, Steven Spielberg ou, juste en face de sa propriété, l’actrice Kate Hudson, « l’idole des jeunes », décédé mercredi à 74 ans, vivait dans un anonymat presque parfait.

Dans sa rue aux pelouses et jardins taillés de près et aux vastes demeures parfois dissimulées par de hautes clôtures, les voisins ouvraient des yeux interloqués lorsque l’on leur demandait, quelques jours avant la disparition de la vedette, s’ils connaissent Johnny Hallyday ou Jean-Philippe Smet, son nom à l’état civil.

« Oh vous savez ici tout le monde respecte la vie privée des gens », affirmait une jeune femme rousse promenant ses deux chiens.

« C’est très calme ici », renchérissait Sandra Morton, qui vit à Pacific Palisades depuis 50 ans. Elle non plus n’avait jamais entendu parler du chanteur.

A quelques kilomètres de là, dans l’école française à la jolie clôture bleue où sont scolarisées ses filles, une surveillante assure qu’elles sont élevées comme toutes les petites filles de leur âge.

6.1. Inspiration américaine

L’histoire d’amour de Jean-Philippe Smet avec les Etats-Unis remonte aux années 50 quand il a découvert Elvis et le rock. C’est de la musique américaine qu’il tirait son inspiration et, au cours de sa carrière, il a parcouru le pays à de nombreuses reprises, pour d’innombrables concerts et enregistrements.

A partir du milieu des années 70, il passe environ dix ans dans la Cité des Anges, s’y installant avec Sylvie Vartan et leur fils David, à la fois pour être proche de studios d’enregistrement et de musiciens avec lesquels il partait en tournée, mais aussi, déjà, pour fuir ses ennuis fiscaux.

Après sa séparation de Sylvie Vartan, il avait brièvement épousé l’actrice Elisabeth « Babeth » Etienne en 1981 à Beverly Hills, avant de divorcer deux mois plus tard.

A partir du milieu des années 70, il passe environ dix ans dans la Cité des Anges, s’y installant avec Sylvie Vartan et leur fils David, à la fois pour être proche de studios d’enregistrement et de musiciens avec lesquels il partait en tournée, mais aussi, déjà, pour fuir ses ennuis fiscaux.

Après sa séparation de Sylvie Vartan, il avait brièvement épousé l’actrice Elisabeth « Babeth » Etienne en 1981 à Beverly Hills, avant de divorcer deux mois plus tard.

Celui qui a été très décrié en France pour son « exil fiscal » en Suisse avait dit dans son autobiographie « Dans mes Yeux », publiée en 2013, qu’il avait quitté l’Hexagone certes pour payer moins d’impôts mais aussi pour changer d’ambiance.

« Je me suis toujours demandé pourquoi aux Etats-Unis quand t’as une belle voiture, les mecs sourient et te disent formidable, et en France on te traite de voleur ».

C’est aussi à Los Angeles que « Johnny » avait frôlé la mort et s’était retrouvé trois semaines hospitalisé dans le coma en 2009 à la suite de complications d’une opération au dos.

S’en était suivi une longue convalescence et une période de dépression qu’il avait surmontée pour revenir sur scène, poursuivant une carrière d’une longévité exceptionnelle.

7. ICÔNE DU ROCK À LA FRANÇAISE

Johnny Hallyday était l’icône du rock à la française: ses tubes ont accompagné toutes les époques pendant plus d’un demi-siècle et sa vie tumultueuse a fait le bonheur des magazines people.

Ses succès, entrés dans la mémoire collective, émaillent une carrière d’une longévité exceptionnelle commencée en 1960: « Le Pénitencier », « Noir c’est noir », « Retiens la nuit », « Cheveux longs idées courtes », « Pour moi la vie va commencer », « Quand revient la nuit », « Que je t’aime », « Gabrielle », « La musique que j’aime », « Ma gueule », « Quelque chose de Tennessee », « Allumer le feu », « Marie »…

Jusqu’à la chanson-souvenir des attentats de janvier 2015, « Un dimanche de janvier », interprétée lors de l’hommage rendu aux victimes en janvier 2016.

Jean-Philippe Léo Smet est né le 15 juin 1943 à Paris. Très vite, sa mère Huguette Clerc, une Française, et son père Léon Smet, un Belge, se séparent et l’enfant est recueilli par sa tante.

Adolescent, il découvre la scène grâce à son cousin, l’artiste américain Lee Halliday, dont il s’inspirera pour son nom. Il fréquente le lieu culte du rock français de l’époque, le Golf Drouot, où il fait des reprises et adaptations françaises du répertoire américain country et surtout d’Elvis Presley.

Son premier 45 tours (chez Vogue) sous le nom de Johnny Hallyday sort en 1960 avec une reprise d’une chanson de Dalida, « T’aimer follement », suivie de « Souvenirs, souvenirs », deux titres qui le propulsent en haut de l’affiche.

Hallyday occupe ensuite les scènes parisiennes et fait de grandes tournées en province, défrayant la chronique au passage. Celui que les médias surnomment « l’idole des jeunes » devient le roi du rock français. Lors d’un concert place de la Nation à Paris en juin 1963, 150.000 personnes débordent les forces de l’ordre pour l’écouter.

7.1. Part d’ombre

Il épouse la chanteuse Sylvie Vartan en 1965. David, leur fils, qui deviendra lui-même chanteur, naît en 1966.

Les modes vont se succéder (hippie, soul music, blues, pop…) et Johnny va les accompagner.

En plus de 50 ans de carrière suivie par trois générations de fans, il a vendu plus de 100 millions d’exemplaires, a enregistré 50 albums studio dont une quarantaine de disques d’or et gagné dix Victoires de la musique.

Mais là où il impose le respect, c’est en concert. Véritable bête de scène, lors de représentations souvent spectaculaires, il bat des records d’affluence avec plus d’un million de spectateurs lors des tournées 2000, 2003, 2006 et 2009.

Il s’est produit neuf fois au Stade de France et s’est offert un ultime plaisir, l’été dernier, aux côtés de ses camarades Eddy Mitchell et Jacques Dutronc pour une tournée des « Vieilles canailles ».

Si Johnny est une voix belle et puissante, sa belle gueule lui a ouvert les portes du cinéma.

Sa carrière d’acteur connaît des hauts et des bas, avec une poignée de rôles marquants dont trois films sélectionnés au festival de Cannes: « L’aventure c’est l’aventure » de Claude Lelouch en 1972, « Détective » de Jean-Luc Godard en 1985 et « Vengeance » de Johnnie To en 2009.

Ami de deux présidents de droite, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, le chanteur était apprécié d’Emmanuel Macron.

7.2. Pas comme les autres

La star avait aussi sa part d’ombre, sombrant dans les excès et luttant contre ses démons. En 1966, il fait une tentative de suicide.

« Il a besoin de ces descentes aux enfers pour remonter, se construire, pour réinventer sa vie », avait confié Laeticia, son épouse.

« On ne peut pas faire ce métier si on est normal. Il y a longtemps que je ne me sens pas comme les autres. Il faut que j’aille mal pour savoir que je pourrais aller bien », résumait-il au journal Le Monde en 1998.

Ces dernières années, c’est sa santé qui inquiétait.

En 2009, il est opéré d’un cancer du colon, puis hospitalisé d’urgence à Los Angeles, à la suite de complications consécutives à l’opération d’une hernie discale. La France entière retient son souffle. Plongé dans le coma, il frôle la mort. S’en suit une longue convalescence et une période de dépression qu’il surmontera pour revenir sur scène et enregistrer de nouveaux albums.

En mars 2017, alors qu’il vit depuis plusieurs années à Los Angeles, il annonce être traité pour un cancer. Il rentre en France à la fin de l’été avec son épouse Laeticia et ses deux fillettes adoptées, Jade et Joy, d’origine vietnamienne.

Avant cette union, Johnny a eu une vie amoureuse tumultueuse.

Immortalisé avec Sylvie Vartan comme le couple des années yéyés, il divorce de la chanteuse en 1980.

Un an après, il se marie avec Babeth Etienne. En 1982, il devient le compagnon de l’actrice Nathalie Baye, avec laquelle il aura une fille, Laura, elle-même comédienne. Puis il se marie avec Adeline Blondieau en 1990 pour divorcer en 1992. Il l’épouse une seconde fois à Las Vegas et le couple divorce à nouveau deux ans plus tard.

En 1996, il épouse la fille d’un de ses amis proches, Laeticia Boudou.

8. « BÊTE DE SCÈNE »

De ses débuts parisiens en lever de rideau de Raymond Devos en 1960 jusqu’à l’ultime tournée avec les « Vieilles Canailles » alors qu’il était déjà malade cet été, la vie de Johnny Hallyday s’est aussi jouée sur scène.

8.1. 20 septembre 1960 : Les débuts à l’Alhambra

Après quelques tours de chauffe à Migennes (dans l’Yonne) puis au Vieux-Colombiers à Juan-les-Pins, Johnny monte sur sa première scène parisienne à l’Alhambra pendant trois semaines, en première partie du spectacle de l’humoriste belge Raymond Devos. Le chanteur est critiqué par le tout-Paris mais, soutenu par Devos, il épate Yves Montand.

8.2. 22 juin 1963 : Le concert de la Nation

Pour le premier anniversaire de l’émission de radio « Salut les Copains », Europe 1 organise un concert gratuit place de la Nation à Paris. A l’affiche outre Johnny: Sylvie Vartan, Frank Alamo, Richard Anthony, les Chaussettes Noires d’Eddy Mitchell et les Chats sauvages de Dick Rivers. Le concert, qui marque l’apothéose des années « yéyés », se termine par des échauffourées avec la police. « 500 voyous terrorisent 150.000 spectateurs attirés par les idoles des jeunes », titre le lendemain le quotidien Paris-Presse.

8.3. 28 juin 1974 : Concert à la prison suisse de Bochuz

« La France a refusé. Les seuls à m’avoir donné l’autorisation, c’étaient les Suisses! », dira plus tard la star qui donne en ce début d’été, avec la complicité de Raymond Devos, un concert aux détenus du pénitencier de Bochuz, dans le canton de Vaud. Sur scène, Johnny joue évidemment « Le pénitencier » et confesse que s’il n’avait pas été sauvé par la musique, il aurait pu se retrouver, lui aussi, en prison.

8.4. 15 septembre – 4 octobre 1987 : Premier passage à Bercy

Pour le premier passage de Johnny à Bercy, Michel Berger, chargé de la mise en scène, concocte un spectacle tout en sobriété. Johnny réunit 210.000 spectateurs. Le chanteur reviendra à plusieurs reprises à Bercy, notamment en 1990 pour ses 30 ans de carrière.

8.5. 18-20 juin 1993 : 50 ans au Parc des Princes

Pour le premier passage de Johnny à Bercy, Michel Berger, chargé de la mise en scène, concocte un spectacle tout en sobriété. Johnny réunit 210.000 spectateurs. Le chanteur reviendra à plusieurs reprises à Bercy, notamment en 1990 pour ses 30 ans de carrière.

8.6. 18-20 juin 1993 : 50 ans au Parc des Princes

Johnny fête ses 50 ans au Parc des Princes. Défilé de Harley Davidson, Cadillac, bagarres chorégraphiées et un Johnny qui fend la foule pour son entrée à même la pelouse du stade… 180.000 spectateurs au total soufflent les bougies du chanteur.

8.7. 25 novembre 1996 : La déroute de Las Vegas

Johnny Hallyday donne un concert à l’Aladdin-Hotel-Casino, devant 6 à 7.000 fans venus de France et ayant acquitté un forfait de 7.300 francs pour deux jours à Las Vegas et l’entrée au concert. Mais le rockeur, victime d’une trachéite, n’apparaît pas en grande forme pour ses premiers pas américains, qui laisseront fans et critiques sur leur faim.

8.8. 4, 5, 6, 11 septembre 1998 : Le Stade de France découvre Johnny

Moins de deux mois après la victoire des Bleus au Mondial de foot, Johnny s’offre le tout nouveau Stade de France. Le premier soir est un naufrage: le concert doit être annulé pour cause de pluies diluviennes. Mais lors des trois représentations suivantes il réunit 240.000 spectateurs. Dans ces concerts pharaoniques, le rockeur arrive sur scène en hélicoptère, suspendu au bout d’un filin. Sur scène, il est accompagné par un orchestre classique de 85 musiciens et 400 chanteurs.

8.9. 4, 5, 6, 11 septembre 1998 : Le Stade de France découvre Johnny

Moins de deux mois après la victoire des Bleus au Mondial de foot, Johnny s’offre le tout nouveau Stade de France. Le premier soir est un naufrage: le concert doit être annulé pour cause de pluies diluviennes. Mais lors des trois représentations suivantes il réunit 240.000 spectateurs. Dans ces concerts pharaoniques, le rockeur arrive sur scène en hélicoptère, suspendu au bout d’un filin. Sur scène, il est accompagné par un orchestre classique de 85 musiciens et 400 chanteurs.

8.10. 10 juin 2000 : Johnny s’offre la Tour Eiffel

Moins de deux mois après la victoire des Bleus au Mondial de foot, Johnny s’offre le tout nouveau Stade de France. Le premier soir est un naufrage: le concert doit être annulé pour cause de pluies diluviennes. Mais lors des trois représentations suivantes il réunit 240.000 spectateurs. Dans ces concerts pharaoniques, le rockeur arrive sur scène en hélicoptère, suspendu au bout d’un filin. Sur scène, il est accompagné par un orchestre classique de 85 musiciens et 400 chanteurs.

8.11. 10 juin 2000 : Johnny s’offre la Tour Eiffel

500.000 spectateurs font le déplacement au pied de la Tour Eiffel pour un concert gratuit afin de célébrer ses 40 ans de carrière. Jean-Louis Aubert, les Rita Mitsouko, les danseuses du Crazy Horse et une chorale de 80 chanteurs l’accompagnent sur scène. Le concert se termine, comme il se doit, par un feu d’artifice géant tiré des premiers étages de la dame de fer.

8.12. 14 juillet 2009 : Le « Tour 66 » culmine au Champ-de-Mars

Johnny donne à nouveau un concert au pied de la Tour Eiffel, le jour de la fête nationale, devant 700.000 personnes. C’est le point d’orgue du « Tour 66 » (référence à la route 66), qui avait auparavant fait escale trois soirs au Stade de France.

8.13. 15 juin 2012 : Johnny fête ses 69 ans au Stade de France

Johnny revient au Stade de France pour trois nouveaux concerts, dont un le jour de son anniversaire, le 15 juin. Ses amis Alain Delon et Jean-Paul Belmondo font le déplacement pour admirer un Johnny radieux malgré la pluie battante. Mais la fête est un peu gâchée par la billetterie, qui pour la première fois n’affiche pas complet.

8.14. 10 juin-5 juillet 2017 : Retour avec les « Vieilles canailles », Dutronc et Mitchell

Après six concerts à Bercy trois ans plus tôt, Johnny Hallyday, qui lutte contre un cancer des poumons, reforme « Les Vieilles canailles » avec ses copains Eddy Mitchell et Jacques Dutronc. Le trio, inspiré du « Rat Pack » formé dans les années 50 par Frank Sinatra, Dean Martin et Sammy Davis Jr, revisite les tubes des uns et des autres. Lors de la première à Lille, Johnny chante sur un tabouret, épuisé, à bout de souffle parfois. Mais le public le porte et, de date en date, il finit mieux la tournée qu’il ne l’avait commencée. Preuve que la scène était ce qui le maintenait debout.

9. QUESTIONS D’ARGENT

Train de vie dispendieux, dettes et démêlés fiscaux: les questions d’argent ont poursuivi le chanteur français Johnny Hallyday toute sa vie.

Monument national décédé dans la nuit de mardi à mercredi, « Johnny » a été une figure régulière du classement annuel des chanteurs français les mieux payés (2e en 2016, avec 16 millions d’euros de revenus, selon le magazine Capital).

En 60 ans de carrière, l’ancien gamin sans le sou, né d’un père belge, a accumulé chiffres de ventes vertigineux (plus de 100 millions de disques) et tournées marathon.

Il a aussi conclu de juteux contrats publicitaires et investi, avec plus ou moins de bonheur, dans diverses affaires (boîtes de nuit, vignobles, restaurant…). Sans compter les revenus tirés des produits dérivés.

Mais « contrairement à une idée répandue, Johnny est un +travailleur pauvre+, qui, malgré ses nombreuses années de carrière, n’a pas cumulé de patrimoine, car il a toujours eu un train de vie flamboyant. Il ne possède pas de capital, excepté son patrimoine immobilier », affirmaient les journalistes Catherine Rambert et Renaud Revel dans leur livre « Johnny, les 100 jours où tout a basculé » (2010).

Amateur de voitures et de motos de collection, menant grand train, Johnny voyageait au gré des saisons entre ses résidences de Gstaad (station huppée des Alpes suisses), Saint-Barthélémy dans les Antilles, Marnes-la-Coquette (ouest de Paris) et Los Angeles.

Il dépensait aussi sans compter pour ses proches et innombrables « potes » invités de ses virées au quatre coins du globe. Un de ses amis a ainsi raconté avoir dû dissuader la star de lui offrir sur un coup de tête une toile d’Andy Warhol.

En 2004, son divorce douloureux avec sa maison de disques Universal avait jeté une lumière crue sur ce côté « panier percé ».

Johnny avait alors accusé Universal d’avoir mis en place un « système » pour l’asservir en profitant de sa situation financière désastreuse et tenté – en vain – de recouvrer la propriété des bandes originales de ses chansons.

9.1. Exil

Les procès qu’il a intentés à sa maison de disques ont été l’occasion d’un grand déballage. On y a découvert un rockeur couvert d’hypothèques, faisant appel à son label pour payer ses factures, éponger ses dettes et assouvir ses caprices… comme ce prêt de 5 millions d’euros destiné à l’achat d’un yacht.

Au fil des années, Universal s’était porté garant auprès du fisc, avait racheté sa maison de Ramatuelle dans le sud de la France et un hôtel particulier dans le très huppé XVIe arrondissement de Paris. En contrepartie, Johnny avait régulièrement accepté des modifications de son contrat, lui avait cédé ses droits à l’image et ceux sur le merchandising.

Ses démêlés avec le fisc ont aussi abondamment défrayé la chronique, au point de devenir un sujet politique.

Dès 1975, l’administration fiscale l’a fait condamner à de la prison avec sursis et exigé le remboursement de cent millions de francs d’arriérés, ce qu’il n’a fini de faire que dans les années 1990.

Assujetti à l’ISF, impôt sur les Français les plus fortunés, il s’est régulièrement retrouvé au coeur de polémiques sur les exilés fiscaux. Comme en 2006, lorsqu’il a demandé la nationalité belge — en souvenir de son père, disait-il –, avant d’y renoncer. Puis quand il a décidé de s’établir une partie de l’année en Suisse, expliquant en avoir « marre, comme beaucoup de Français, de payer ce qu’on nous impose comme impôts ». A quelques mois d’une élection présidentielle, ses propos avaient déclenché une tempête politique.

Ces dernières années, il était devenu résident fiscal aux Etats-Unis, où ses plus jeunes filles étaient scolarisées.

« En France, la réussite, c’est louche, on trouve ça dégueulasse », déplorait-il en 2013 dans son autobiographie « Dans mes yeux ».

[avec Afp]

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