En réaction au discours sur l’état de la nation, le Front pour le respect de la Constitution invite le chef de l’Etat à se soumettre aux prescrits de la loi fondamentale.
Le président de la République, Joseph Kabila, a prononcé le mardi 15 novembre, un discours sur l’état de la nation devant les deux Chambres du Parlement réunies en congrès. Comme en pareille circonstance, des réactions ont été enregistrées quelques minutes après cette adresse.
Le Front pour le respect de la Constitution indique que l’autosatisfaction affichée par le chef de l’Etat en matière sociale, économique, culturelle, sécuritaire et politique, «contraste avec le vécu quotidien de la population». Et de noter : « Lorsqu’il affirme que la Constitution est respectée et sera respectée, cette plate-forme politique lui rappelle son silence face aux nombreuses violations de la loi fondamentale ». Illustration : l’instauration d’une rétrocession des ressources aux provinces en lieu et place de la retenue à la source, en violation de l’article 175 ; la prise en charge de l’enseignement par les parents, pourtant déclaré gratuit à un certain niveau par la Constitution (Art.43).
Sans oublier de graves violations des droits de l’Homme, le musèlement de la presse ainsi que l’obstruction à l’organisation des manifestations publiques en violation des articles 24, 25 et 26 de la Constitution.
Par ailleurs, le Front pour le respect de la Constitution fait remarquer que l’adresse du président de la République «ramène la RDC dans la dictature, en rejetant l’apport des acteurs nationaux et s’éloigne de l’esprit de la résolution 2277 du Conseil de sécurité de l’Onu». Une façon de fermer la porte à toute possibilité de consensus et d’inclusivité, souligne la secrétaire générale du MLC, Eve Bazaiba Masudi. Ce, avant d’inviter le chef de l’Etat à respecter son serment et à se soumettre aux prescrits de la Constitution qui lui interdit de briguer un troisième mandat à la tête du pays.