samedi , 7 novembre 2020
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Samy BADIBANGA NTITA et "Joseph KABILA KABANGE"
Samy BADIBANGA NTITA et "Joseph KABILA KABANGE"

Primature : Pourquoi BADIBANGA, pas KAMERHE

Le Premier ministre du gouvernement d’union nationale issu de l’accord politique produit par le dialogue national se nomme Samy Badibanga Ntita, président du groupe parlementaire de l’UDPS et alliés. Ainsi en a décidé le vendredi 11 novembre le chef de l’Etat Joseph Kabila en application de l’accord du 18 octobre. Le principe a été respecté, mais au final, le favori Vital Kamerhe n’a pas arraché la palme. Qu’est-ce qui a milité en faveur de ce choix? Vital Kamerhe aurait-il « énervé » le Raïs au point de le pousser à biffer son nom sur la liste des nominés? Autant de questions qui intriguent et qui méritent des réponses.

Contrairement aux rumeurs qui ont circulé à la suite de la nomination de Samy Badibanga au poste de Premier ministre, en remplacement de Matata Ponyo,  la Cenco soutient qu’elle n’a pas renoncé à la consultation des protagonistes de la crise congolaise. Les évêques entendent obtenir une harmonisation de positions tranchées des uns et des autres en vue d’un compromis politique qui baliserait la voie vers les élections apaisées.

Les évêques de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) ont soutenu que la mission leurconfiée par le président de la République n’était pas encore clôturée. Le président de la Cenco l’a déclaré au cours d’une conférence de presse à la nonciature apostolique à Kinshasa. Les conclusions de cette mission qui devraient d’abord être réservées au chef de l’Etat seront rendues publiques au courant de la semaine prochaine.

En effet, leur mission n’était pas de mettre en place le gouvernement, mais de rapprocher les vues entre les conclusions du Rassemblement et l’accord politique signé le 18 octobre à la cité de l’Union africaine.

La recherche de l’inclusivité voulue par les princes de l’Eglise semble n’avoir pas réussi… après les remerciements du chef de l’Etat devant le Parlement réuni en congrès et par le fait de la nomination d’un Premier ministre, chef du gouvernement de la République. Ainsi qu’on peut le constater, la planche de salut qui pouvait éloigner le spectre d’une instabilité de la fragile stabilité du pays est en train de s’éloigner de plus en plus, mais les évêques ne baissent pas les bras, avec l’espoir que tout le monde reviendra aux bons sentiments.

La poursuite de leur mission équivaut pour les évêques à une détermination à obtenir rapidement « un consensus plus large » pour un passage apaisé le 19 décembre qui marque la fin du mandat du président Joseph Kabila. La gestion du pays, après cette période délicate, ne devrait pas donner lieu à des violences, encore moins à de l’agitation politique dans le pays. Eux qui sont au contact avec le pays réel savent que dans un climat de tension permanente, le travail de reconstruction est nul.

Mais, cette démarche risque de prendre du plomb dans les ailes d’autant plus que le président de la Cenco a rejoint ses ouailles de Kisangani où il est archevêque. Selon d’autres sources, son adjoint, l’évêque de Mbandaka-Bikoro, serait également en route pour ses nouvelles fonctions.

Les mêmes sources affirment que le président de la République n’a jamais invité les évêques à mettre un terme à leur mission, malgré sa prise de position au Parlement réuni congrès considérée comme une position de négociation.

Que ce soit la Cenco ou la communauté internationale, tout le monde tient à une harmonisation de vues afin de sortir le pays de ce marasme politique aux effets néfastes sur le social et l’économie du pays.

Une gestion par défi, autant du côté du gouvernement que de celui du Rassemblement serait suicidaire pour le pays. La Cenco le sait et n’entend pas se départir de sa détermination à aboutir à un rapprochement entre les protagonistes. D’autant que les divergences seraient minimes, selon toute vraisemblance.

Pourquoi Samy Badibanga, pas Vital Kamerhe

Le Premier ministre du gouvernement d’union nationale issu de l’accord politique produit par le dialogue national se nomme Samy Badibanga Ntita, président du groupe parlementaire de l’UDPS et alliés. Ainsi en a décidé le vendredi 11 novembre le chef de l’Etat Joseph Kabila en application de l’accord du 18 octobre. Le principe a été respecté, mais au final, le favori Vital Kamerhe n’a pas arraché la palme.

Qu’est-ce qui a milité en faveur de ce choix? Vital Kamerhe aurait-il « énervé » le Raïs au point de le pousser à biffer son nom sur la liste des nominés? Autant de questions qui intriguent et qui méritent des réponses.

Samy Badibanga Ntita est un élu de Mont Amba. Ancien conseiller spécial du président Etienne Tshisekedi, il avait joué un rôle stratégique lors de la présidentielle de 2011 qui s’est illustrée par des irrégularités monstrueuses. La Majorité présidentielle et son autorité morale avaient été reconduites par les résultats publiés par la Céni.

Vital Kamerhe était classé troisième à l’issue de ce scrutin. Arrivé le « dialogue national » en septembre 2016, Vital Kamerhe était celui qui a crédibilisé ce forum en le justifiant et en apportant sa touche personnelle dans sa conduite. Il s’était totalement investi dans la démarche initiée par le chef de l’Etat. Tous les coups lui étaient destinés. Accusé de tous les maux, Vital Kamerhe a encaissé pendant le déroulement des travaux. A l’atterrissage, ce fin politique a senti qu’il devenait « le dindon de la farce » lorsque le délai convenu dans l’accord a commencé à expirer et que selon des observateurs, le chef de l’Etat faisait des yeux doux au Rassemblement.

Il est aussitôt monté au créneau pour exiger la nomination du Premier ministre, donnant même un ultimatum aux évêques d’arrêter la mission leur confiée par le chef de l’Etat. Il avait, de ce fait, signé « son arrêt de mort », a-t-on expliqué dans l’entourage du chef de l’Etat. « Le chef n’aime pas les pressions », a tranché l’un de ses conseillers. En le faisant, Vital Kamerhe avait non seulement franchi la ligne rouge, mais il avait tenté de forcer la main au chef de l’Etat. C’est « inacceptable », avait indiqué note source. La deuxième justification est venue du « pacificateur » lui-même, lorsqu’il déclare que le dialogue ne visait pas autre chose que la paix dans le pays et non un partage de postes.

Avec tous les coups reçus, nommer Vital Kamerhe  à la primature se transformait en une prime à l’agitation. Le chef de l’Etat qui n’a jamais voulu de l’ombrage sur son leadership, ne pouvait offrir à ce potentiel candidat président de la République l’opportunité de conforter sa position en devenant l’un des animateurs des institutions du pays. Vital Kamerhe Premier ministre, il allait se jeter la tête la première dans des actions politiques d’éclat dans le strict cadre de ses ambitions.

La géopolitique a aussi joué un rôle prépondérant en faveur du président du groupe parlementaire de l’UDPS et alliés. Parmi les trois favoris, Vital Kamerhe, Azarias Ruberwa et Samy Badibanga, ce dernier devenait le seul qui pouvait encore gagner les faveurs du président Kabila. Kasaïen comme Tshisekedi et portant les marques de l’UDPS comme élu, il avait l’avantage de diviser l’espace kasaïen et aussi l’UDPS.

[lePotentiel]

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