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Une jeune fille tuée par les mercenaires de "Joseph KABILA"

Violences en RDC : Grande inquiétude de ONGDH

Les violences en République démocratique du Congo (RDC) prennent une ampleur inédite ces derniers mois. Elles ont causé plusieurs dégâts humains et matériels. Ce, à l’approche de la fin du 2ème et dernier mandat du président Joseph Kabila.

Dans une lettre ouverte adressée, jeudi 29 septembre 2016, à la  présidente de la Commission de l’Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini Zuma, 25 Organisation de défense des Droits de l’homme (ONGDH), font part de leur « grande inquiétude » quant à la neutralité du facilitateur du Dialogue politique en RDC, Edem Kodjo. Elles plaident pour un caractère plus « inclusif » de ce dialogue afin d’« écarter l’éclatement de futures émeutes ».

Ces Ongdh considèrent que les violences relatives à ce dialogue ont déjà coûté la vie de » beaucoup au cours du mois de septembre ». Ce, « même après les multiples avertissements alarmants sur l’aspect violent des protestations », lit-on dans leur communiqué conjoint. Elles s’inquiètent également de la « nécessité d’un appel public de l’Union Africaine aux autorités congolaises, à ne pas faire usage excessif de la force à l’encontre des protestants, et les avertir que de telles violations ne seraient pas tolérées ».

Les signataires du communiqué demandent, par la même occasion, à ce que d’autres mesures soient prises pour arrêter la spirale de violence.

Ci-dessous, l’intégralité de leur communiqué conjoint :

S.E. Pr. Nkosazana Dlamini Zuma

Présidente de la Commission de l’Union Africaine

29 septembre 2016

OBJET : APPEL POUR DES MESURES D’URGENCE POUR ARRETER LA VIOLENCE ET RENFORCER LE DIALOGUE

NATIONAL EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

Votre Excellence,

Nous, organisations africaines de la société civile, vous appelons à agir instamment pour adopter des mesures pour faire face à la crise en République Démocratique du Congo (RDC).

Comme vous le savez, les affrontements violents entre les manifestants et les forces de sécurité à Kinshasa le 19 et le 20 septembre 2016 ont causé la mort d’au moins 50 personnes et fait des dizaines de blessé, d’après les Nations Unies. Nous recensons en ce moment même des arrestations de militants issus de la société civile et des membres de partis de l’opposition, ainsi que des incendies de nombreux sièges de partis politiques. A moins que des mesures immédiates ne soient mises en place, nous craignons fortement que la crise politique ne dégénère en cycle de violence prolongé et que les troubles perdurent à travers le pays pour les semaines et les mois à venir.

Votre Excellence, alors que nous saluons votre prise d’initiative lorsque vous avez nommé S.E. M. Edem Kodjo comme facilitateur du Dialogue National, nous sommes gravement préoccupés par les nombreuses inquiétudes de la société civile congolaise, parmi lesquelles :

–  Le manque de confiance en la neutralité et l’impartialité du facilitateur S.E. M. Kodjo dans l’exercice de son mandat ;

–  Le manque d’efforts pour assurer la participation des personnages clés de l’opposition et des groupes de la société civile dans le dialogue national, sans laquelle ce processus n’est pas crédible ;

–  Les retards pour l’inscription des électeurs sur les listes et les incertitudes quant  au calendrier du scrutin, dus à l’absence d’instruction de la part de la Commission Electorale Nationale Indépendante à l’égard du calendrier ;

–  L’ambiguïté concernant les intentions du Président Joseph Kabila à briguer un troisième mandat.

Votre Excellence, afin d’éviter une plus grande escalade de la violence, ces problématiques doivent être résolues rapidement afin de garantir la confiance de la population, de la société civile, des partis politiques et des autres acteurs à l’égard du dialogue national. Un dialogue crédible et inclusif est primordial afin d’aider le peuple congolais à s’engager dans la voie d’une transition démocratique pacifique.

Votre Excellence, en tant que citoyens africains, les promesses inscrites dans la Charte Africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance qui stipule clairement que les Etats membres doivent respecter l’ordre constitutionnel, et plus particulièrement les règles relatives au transfert du pouvoir, nous tiennent à cœur. De plus, nous nous joignons à l’appel de l’Union Africaine réaffirmant son attachement à l’importance de tenir un dialogue national crédible incluant tous les acteurs congolais ; et nous accordons à entreprendre des consultations ayant pour but d’encourager tous les acteurs à participer au dialogue tel qu’il est exprimé dans le communiqué de presse daté du 4 juillet 2016. A cet égard, nous exhortons l’Union Africaine à :

1.  Renforcer l’importance du droit à la manifestation pacifique et appeler publiquement les forces de sécurité congolaises à ne pas faire usage excessif de la force à l’encontre des manifestants, et d’avertir que de telles violations sont inacceptables ;

2.  Appeler le gouvernement de la RDC à garantir les droits des peuples à la liberté d’expression, à ouvrir l’espace médiatique ;

3.  Encourager un nouveau dialogue national, inclusif et crédible comptant les personnages clés de l’opposition et de la société civile ;

4. Travailler étroitement avec le Groupe de Soutien pour la Facilitation du Dialogue National en RDC pour nommer un nouveau médiateur pour de nouveaux débats politiques.

Votre excellence, à ce moment critique pour la République Démocratique du Congo, nous pensons qu’il est urgent de rassurer la population congolaise quant à la suprématie de la constitution et de l’ordre constitutionnel, et que l’Union Africaine va défendre ses droits, concrétisant ainsi son esprit d’union des peuples.

Veuillez recevoir, Votre Excellence, l’assurance de notre plus haute considération.

En copie : S.E. Smail Chergui, Commissaire pour la Paix et la Sécurité, Commission de l’Union Africaine.

En copie : S.E. M. Edem Kodjo, facilitateur nommé par l’Union Africaine pour le Dialogue National en

République Démocratique du Congo.

Signataires :

1.  AFRICA ATROCITIES WATCH-Uganda

2.  ACTION POUR LE DEVELOPMENT ET LA PROMOTION DE LA PAIX-DRC

3. ASSOCIATION CONGOLAISE POUR LA PROMOTION DES TECHNOLOGIES DE

L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION (ACOTIC)-DRC

4.  AGIR POUR DES ELECTIONS TRANSPARENTES ET APAISES (AETA)-DRC

5.  BUILD PEACE AND DEVELOPMENT NGO-DRC

6.  CENTRE FOR CITICEN’S PARTICIPATION ON THE AFRICAN UNION (CCP-AU)-Kenya

7.  CENTER FOR CONFLICT RESOLUTION (CECORE)-Uganda

8.  COLLECTIF POUR LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE SOCIAL ET CULTUREL INTEGRE (CODESCI)-DRC

9.  CONGO DIASPORA IN SOUTH AFRICA-South Africa

10.  CENTRE DE RECHERCHES CULTURELLES PATRICE EMERY LUMUMBA (CRC-PEL)-DRC

11.  DROIT ET DEMOCRATIE POUR LA FEMME RURALE-DRC

12.  FEMME AFFRANCHIE POUR LE DEVELOPPEMENT DURABLE ET LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT (FADPE)-DRC

13. HUMAN RIGHTS INSTITUTE OF SOUTH AFRICA (HURISA)-South Africa

14. INTERNATIONAL CENTER FOR POLICY AND CONFLICT (ICPC)-Kenya

15. INTERNATIONAL COMMISSION OF JURISTS (ICJ-KENYA)-Kenya

16. JOURNALISTES AGISSANT POUR ELECTIONS DEMOCRATIQUES (JAED)-DRC

17.  JUSTICE PLUS-DRC

18.  LIGUE DES ELECTEURS-DRC

19.  PAN AFRICAN LAWYERS UNION (PALU)-Tanzania

20.  RENAISSANCE AFRICAINE-DRC

21.  RESEAU GOUVERNANCE ECONOMIQUE ET DEMOCRATIE COMITE EXECUTIF–DRC

22.  RESEAU JEUNES DANS LE MONDE POUR LA PAIX (RJMP)-DRC

23.  SERVICE PAR, POUR ET AVEC LA FEMME (SEPPAF)-DRC

24.  TOUS ENSEMBLE POUR LA PAIX ET LA DEMOCRATIE (TEPD)-DRC

25.  WEST AFRICA NETWORK FOR PEACEBUILDING (WANNEP)-WEST AFRICA

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