samedi , 7 novembre 2020
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Etienne TSHISEKEDI
Etienne TSHISEKEDI

RDC : TSHISEKEDI court le risque de marginalisation politique

Le président de l’UDPS demeure ferme dans la récusation du facilitateur désigné par l’UA, accusé d’être un « kabbaliste ». La position d’Etienne Tshisekedi, qui se retrouve en porte à faux avec la Communauté internationale, devient presque intenable. Même la CENCO ne partage pas ses tergiversations sur le dialogue. Combien de temps encore va-t-il tenir alors que plusieurs acteurs internationaux multiplient des appels au dialogue. A force de narguer tout le monde, Etienne Tshisekedi court le risque de marginalisation politique.

Le leader de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), également président du « Rassemblement de l’opposition politique en RD Congo demeure ferme dans la récusation du facilitateur désigné par l’Union africaine (UA), accusé d’être un « kabiliste », donc allié du chef de l’Etat congolais.

«Je suis-là, je n’ai pas démissionné et je n’en ai pas l’intention », réplique fermement le togolais Edem Kodjo, affirmant avoir « le soutien des partis politiques, de la société civile et des ambassadeurs ».

Le « Rassemblement » l’accuse principalement d’être à la base du « nouveau blocage » du processus du dialogue pour avoir « annoncé, de manière précipitée, la mise en place du comité préparatoire sans répondre aux préalables posés par l’opposition.

«  La transformation du groupe de soutien en groupe de facilitation, l’inopportunité à ce stade d’un comité préparatoire, le groupe de facilitation devant jouer le rôle de ce comité en rapprochant les deux parties pour connaitre les cahiers des charges afin de fixer l’ordre du jour », sont notamment les préalables exigés par cette méga plateforme politique.

De son point de vue, « le communiqué du 23 juillet est une machination de M. Kodjo et un mépris inacceptable à l’égard du peuple congolais ». Se sentant alors «non concerné », elle appelle l’Union africaine à « tirer toutes les conséquences qui découlent de cette situation afin de sauver le processus de mise en œuvre de la Résolution 2277 du Conseil de sécurité » de l’ONU.

« Pourtant, l’accord trouvé entre les ténors de cette plateforme et les membres du groupe de soutien à Bruxelles, insistait pour qu’on mue le groupe de soutien, en groupe de facilitation », rappelle l’opposant Martin Fayulu.

Bien plus, soutient encore le Rassemblement, « M. Kodjo ne s’est jamais intéressé de savoir si les prisonniers politiques ont été libérés et si les poursuites judiciaires contre les leaders de l’opposition ont cessé, l’arrêt de dédoublement des partis politiques et la levée de la mesure d’interdiction des medias privés proches de l’opposition ont été exécutés ».

Etienne Tshisekedi, « seul contre tous » ?

« Dans son entourage, on dénie à Etienne Tshisekedi, désormais seul contre tous, le droit de désavouer un Facilitateur désigné par l’Union Africaine. Surtout lorsqu’il est avéré que Kodjo n’a commis aucune faute lourde pouvant justifier son retrait de la scène politico-diplomatique rd-congolaise », rapporte le journal La Prospérité.  Article.

On lui a, à tort, reproché la précipitation présumée avec laquelle il aurait lancé l’invitation pour les travaux préparatoires du dialogue,  au lendemain de la publication des Ordonnances du Président Kabila, lesquelles, du point de vue d’Etienne Tshisekedi, ne satisfont pas aux exigences de libération inconditionnelle de tous les prisonniers politiques et d’opinion.

Mais, Edem Kodjo n’avait fait que tenir un engagement pris par Etienne Tshisekedi et les autres dirigeants du Rassemblement à l’issue d’une réunion de travail avec le Groupe international de soutien à la Facilitation, à Bruxelles, le 10 juillet 2016.

Ce jour-là, les deux parties avaient convenu de la nécessité du lancement du dialogue dans les meilleurs délais,  dès la fin du mois de juillet.

L’entretien, selon un communiqué remis à la presse, avait porté sur les conditions à créer pour le lancement du dialogue, tout en confirmant l’attachement à la résolution 2277 du Conseil de Sécurité de l’ONU, ainsi que le respect de la Constitution congolaise dans la recherche d’une solution.

Plutôt que de se décourager, Edem Kodjo poursuit inlassablement son travail, vraisemblablement pour vider les préalables présentés par Etienne Tshisekedi et les siens.

Il vient de rencontrer le Ministre de la Justice et Droits humains. C’est sans doute dans l’idée d’obtenir la libération des prisonniers politiques ou prisonniers en prison, c’est selon.

sEn effet, le jeudi 4 août, une délégation du Groupe international de soutien était reçue à Limete par Etienne Tshisekedi. L’occasion,  pour le Président du Rassemblement,  de remettre au Groupe de soutien,  une longue liste de  prisonniers et détenus dont il réclame la libération.

Avant de quitter le sol congolais, les membres du Groupe international avaient formulé une série de recommandations au Gouvernement et à l’Opposition. Ils avaient pris soin de renouveler leur confiance en  Edem Kodjo.

Ils s’engageaient, par ailleurs, à mobiliser, en faveur de la tenue effective du dialogue, tous les Etats préoccupés par la crise multiforme en RDC.

La position d’Etienne Tshisekedi, qui se retrouve en porte à faux avec la Communauté internationale, devient presque intenable. Même la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) ne partage pas ses tergiversations sur le dialogue. Combien de temps encore va-t-il tenir alors que plusieurs acteurs internationaux multiplient des appels au dialogue.

A force de narguer tout le monde, Etienne Tshisekedi court le risque de marginalisation politique.

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