Le nouveau directeur exécutif de l’ONGDH la Voix des Sans Voix (VSV), Rostin Manketa, a dénoncé mardi 26 juillet 2016 « les agitations, les bousculades de certains acteurs (politique) qu’il accuse de vouloir » aller au comité préparatoire du dialogue national inclusif, en réaction à la récusation du facilitateur de l’Union africaine, le Togolais Edem Kodjo.
« La VSV dénonce les agitations et autres bousculades de certaines personnes et personnalités en vue de prendre coûte que coûte part aux travaux du comité préparatoire et au dialogue national, alors qu’il est quasi impossible d’y inviter tout le monde », a souligné Rostin Manketa, lors d’un point de presse tenu le même jour au siège de l’ONGDH à Kinshasa.
« Le plus important est qu’il y ait une concorde et une réconciliation nationale pour organiser le processus électoral » en RD Congo, a-t-il indiqué.
Rostin Manketa a appelé les acteurs de la majorité au pouvoir et de l’opposition à faire la différence avec la tenue effective du dialogue, convoqué sur la base de la résolution 2277 du Conseil de sécurité des Nations Unies, laquelle prime face aux lois du pays.
Paix et stabilité
« Tous les partenaires de la RD Congo ont un seul souci, celui de voir une paix et une stabilité effective sur l’ensemble du territoire national de manière à prévenir les violations massives des droits humains », a fait savoir le nouveau directeur exécutif de la VSV, en réponse aux questions pertinentes de la presse.
« Tout ce qui est décidé au niveau international pour l’intérêt de la RD Congo, ce sont des opportunités à saisir pour l’avancée significative de la démocratie et du respect des droits de l’homme. Nous devons applaudir tous ces efforts », a-t-il estimé devant les journalistes présents à ce point de presse.
« La VSV soutient la tenue effective du dialogue sans y prendre part, pour que la RD Congo aille de l’avant en ce qui concerne l’alternance politique », a noté Manketa, précisant que cette ONGDH apporte son appui au dialogue « qui va dans le sens du respect de la Constitution ».
Chronogramme
Le nouveau directeur exécutif considère la récusation d’Edem Kodjo par le Rassemblement de l’opposition comme « de bonnes pressions sur le facilitateur pour l’amener à recadrer les réalités du dialogue », au regard du chronogramme que l’ancien Premier ministre togolais a initié sans consulter les acteurs du Rassemblement de l’opposition.
Il a interpellé certains animateurs de la majorité présidentielle sur le fait qu’ils acceptent « du bout de lèvres le dialogue de se réjouir en martelant que le dialogue sera coûte que coûte organisé même sans la participation de tous les opposants politiques ».
« Toute déclaration de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) est politisée. La CENI n’a pas besoin de 16 mois pour convoquer le corps électoral » pour la tenue du scrutin présidentiel, a fait observer le nouveau patron de la VSV.
Piège
« Au regard de l’échec des Concertations nationales organisées en 2013 sans la participation de vrais opposants politiques, la VSV invite le facilitateur à ne pas tomber dans le piège de certains animateurs de la majorité présidentielle », les poussant à « l’organisation du dialogue national avec ou sans la participation de vrais opposants politiques », a renchéri Rostin Manketa.
Le staff dirigeant de la VSV a également convié le facilitateur désigné par l’Union africaine avec l’appui de la communauté internationale à « surseoir le début des travaux du comité préparatoire, en vue d’harmoniser dans un bref délai les vues (les divergences) avec toutes les parties prenantes » à ce rendez-vous politique.
« La VSV attire l’attention de tous les acteurs politiques de la majorité au pouvoir et ceux de l’opposition politique de mettre un terme à leurs stratégies visant à prendre en otage l’ensemble de la population congolaise qui pourtant mérite considération et respect », a-t-il confié.
Le dialogue national inclusif, franc et sans tabou « n’est pas une occasion en or de partage de pouvoir et de violation (intentionnelle) de la Constitution de la RD Congo », rappelle la VSV, soutenant que ce dialogue pourra contribuer « à apaiser le climat politique et à baliser le chemin pour un processus électoral qui rassure tout le monde ».
Le nouveau directeur exécutif de la VSV a également invité la population congolaise « à surveiller de près les acteurs politiques de l’opposition et de la majorité au pouvoir en vue de mieux identifier et cibler, pour toutes fins utiles, ceux qui sont à la base du blocage du processus électoral, susceptible d’occasionner des violations massives des droits humains en RD Congo ».
La VSV a invité le président de la République à s’impliquer personnellement pour la libération de tous les détenus et prisonniers politiques et d’opinion parmi lesquels figurent Christopher Ngoyi Mutamba, Jean Claude Muyambo, Eugène Diomi Ndongala, Yves Makambala, Firmin Yangambi, Jean Marie Kalonji.
« Nous demandons au chef de l’Etat de rencontrer les préalables posés par le Rassemblement de l’opposition, qui sont tous légitimes. Nous ne voulons pas être comptables de violations massives des droits de l’homme suite à un processus électoral non apaisé, pour éviter le pourrissement de la situation. Nous ne pensons que le président de la République, qui a commencé avec ses ordonnances, va faire plus pour libérer les prisonniers politiques », a prévenu Rostin Manketa.