samedi , 7 novembre 2020
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Présidentielle : Moise KATUMBI roule les opposants pour devenir candidat unique

Depuis qu’il a pris la décision de s’éloigner de son ancienne famille politique, Moïse Katumbi ne cesse d’étonner le, public, du moins ceux de ce public qui s’intéressent encore à son discours. Il n’y a pas longtemps, en effet, l’ancien Gouverneur de l’ex province du Katanga annoncé appartenir désormais à l’opposition, mais cette annonce était inutile car tout le monde savait, depuis novembre 2015, qu’il avait déjà traversé la rue.

Sa parabole des trois penalties en disait déjà long à cet effet. Et son agitation après le dépôt, par le Prof Luzolo Bambi, d’une missive au sujet de la corruption en disait long aussi. Depuis, Katumbi est dans une démarche de leadership. Son objectif est de se façonner une stature d’autorité de l’opposition. Katumbi sait très bien ce qu’il est en train de faire et il n’y a que les naïfs et les matérialistes de l’opposition, avides des billets verts, qui ne comprennent rien ou qui préfèrent fermer les yeux aussi longtemps qu’ils trouvent leurs comptes financiers.

Même si, au bout du compte, la RDC est vendue !

Comment Katumbi cherche à rouler les opposants pour devenir leur patron aux yeux de ses partenaires en affaires. Nouveau venu dans les rangs de ces radicaux de l’opposition, il prend vite l’initiative d’en épouser le discours extrémiste, mais évite de mouiller son maillot. Lorsque les radicaux de l’opposition se retrouvent à l’île de Gorée, lui préfère se rendre au Japon, aux côtés de son Mazembe qui, au finish, ne rapportera que des prunes au pays. La compétition s’annonçait si serrée que personne ne donnait la moindre chance de succès à ce club quoi que champion d’Afrique.

Face à cet engagement sportif, même s’il est le patron de cette équipe pourtant dotée d’un staff dirigeant, Moïse Katumbi, qui prétend avoir des attitudes d’homme d’Etat, pouvait bien faire la part des choses entre les affaires d’Etat et une compétition sans issue particulière. Même si la vérité est qu’il en escomptait quelque succès pour revenir triomphalement au pays…

Lorsque, donc, les extrémistes de l’opposition et de la société civile se retrouvent au Sénégal pour leur messe noire, sous prétexte de sauver le Congo, Katumbi est absent. Il prétend y avoir délégué un représentant, mais personne ne sait de qui il s’agit. Il préfère se dire opposant et agir à distance, assuré de l’effet que ses billets verts peuvent produire sur le reste de ses  » co-opposants  » de circonstance.

Aujourd’hui, Moïse Katumbi est en train de sortir son jeu décisif. Il veut être la plaque tournante de l’organisation de l’opposition autour d’une candidature unique pour la prochaine présidentielle. Il annonce que les tractations pour ce faire sont en cours, mais curieusement il est le seul à tenir ce discours. C’est là que se situe la supercherie de Katumbi dont l’objectif n’est que de rouler ses nouveaux amis de l’opposition pour tirer profit de son plan machiavélique élaboré avec ses partenaires d’affaires de l’Occident. Ceux-ci ont certainement trouvé en lui cet homme lige qu’ils recherchent pour prendre le contrôle de la RDC et de ses richesses au profit de leurs affaires.

Et il n’y a qu’à l’opposition qu’on trouve des aveugles qui ne comprennent pas ce qui se passe. Moïse Katumbi hurle avec les loups de l’opposition extrémiste en tenant le discours du  » non  » au dialogue et du  » oui  » au respect des délais constitutionnels. A cause de sa fortune, tout le monde, même Vital Kamerhe qui l’avait lourdement combattu au sortir des élections de 2006, s’agrippe à son porte-monnaie. Kamerhe était même obligé d’aller danser le  » vimba  » de Zaïko aux côtés de Constant Omari dans le salon de Katumbi après la victoire de Mazembe en compétition africaine des clubs, pendant que le maître des lieux festoyait ailleurs avec ses joueurs.

La vidéo de cette scène a fait le tour des réseaux sociaux. Allez-y comprendre quelque chose ! Où se trouve donc l’intérêt du Congo et des Congolais dans une telle foire ?

Tout le monde a adhéré au dialogue, sauf le traitre Katumbi

Bref, en adoptant le discours de l’opposition tout en bousculant celle-ci pour la désignation d’un candidat unique de cette opposition pour la prochaine présidentielle, Moïse Katumbi, en mauvais politicien, a abattu ses cartes affairistes qui n’ont rien à voir avec l’intérêt supérieur de la Nation ni le bien-être des Congolais. La paix tant voulue par les Congolais n’est pas pour arranger ses affaires. Tout ce qui l’intéresse c’est son pouvoir. Sa fortune lui en donne une illusion, et maintenant il cherche à s’accaparer du sommet de l’Etat, rien que pour ses propres affaires.

La preuve, l’ancien patron de l’ex Katanga cherche à pousser les Congolais à s’opposer au dialogue qu’il considère comme une  » trahison « . Trahison de qui par rapport à quelle cause ? Tous les partenaires tant nationaux qu’internationaux au processus électoral soutiennent cet exercice. Même le Pape François l’a encouragé jusqu’à infléchir la position des Evêques de la CENCO qui y étaient farouchement opposés. Aujourd’hui, l’Eglise catholique a décidé d’annuler toutes les manifestations qu’elle projetait au début de cette année.

Même Vital Kamerhe, qui passe aujourd’hui pour le coach politique de Katumbi, n’a pas totalement verrouillé ses portes pour le dialogue. Il est ouvert à tout dialogue, mais fait des exigences sur son format.

Si l’on doit donc parler de trahison, le traitre aujourd’hui est bien connu et s’est dévoilé de lui-même : c’est Moïse Katumbi.

Jouant avec la psychologie des masses, tout ce qui l’intéresse ce sont les succès sportifs de Mazembe qui lui permettraient de fédérer la foule – de nature imbécile, selon la psychologie – autour de lui afin de faire croire à ses parrains étrangers qu’il est aimé et désiré par les Congolais. Il y a, pourtant, une part des choses entre le fanatisme sportif et les volontés politiques des uns et des autres : tous les supporters de Mazembe ne partagent pas nécessairement la vision politique de Katumbi.

D’ailleurs, parler de vision politique en ce qui le concerne n’est qu’un euphémisme puisqu’il n’en a aucune. Sa volonté c’est de s’aménager une marge de contrôle du pouvoir pour poursuivre librement ses affaires louches. La vérité est donc que Katumbi n’a cure de l’émergence de la RDC ni du bien-être des Congolais. Il ne roule que pour ses propres intérêts, quitte à marcher sur la naïveté de ceux qui croient en lui ou qui bavent devant son porte-monnaie.

Aujourd’hui, la grande vérité est que les Congolais sont décidés et déterminés à baliser leur avenir politique en créant les conditions de la sauvegarde de leur jeune démocratie par la tenue des élections apaisées qui, de surcroit, préserveraient le sang de ces Congolais qui n’a que trop coulé. C’est le sens même du dialogue auquel la plus grande majorité des Congolais ont adhéré, ainsi que les partenaires de la RDC. En dehors de ce schéma du salut, il n’y a que traitrise et visées de prédation.

[Yvon RAMAZANI]

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