Ces tirs groupés sur Moïse Katumbi, de la part des cadres de la Majorité présidentielle, n’ont pas échappé au premier vice-président de l’UNAFEC, Bertin Kanunu. Dimanche 25 mars, au cours d’une séance de restitution à la base des travaux de Johannesburg qui ont abouti à la création de la plateforme « Ensemble », Kanunu a dénoncé l’immixtion de la MP dans un dossier qui relève de la seule compétence de la CENI. « Atundu n’est pas la CENI, il est le porte-parole de la MP et non de la Commission électorale nationale indépendante. Cette dernière n’a pas encore reçu de candidatures, elle ne peut pas se prononcer maintenant », a fait remarquer le premier vice-président du parti à l’éléphant, cher à Antoine-Gabriel Kyungu wa Kumwanza. Pour Bertin Kanunu, la communication de Shadary et d’Atundu « montre les accointances entre la MP et la CENI. Si cela s’avérait réelle, nous remettrons en cause cette CENI qui est aux ordres », a-t-il prévenu. « Atundu et la MP n’ont aucun rôle dans l’investiture des candidatures et des candidats pour l’élection présidentielle à venir… » a-t-il affirmé.
Le premier vice-président de l’UNAFEC exhorte le président Joseph Kabila à « ramener la RD Congo dans le juron des pays civilisés, où l’on est poursuivi non pas à cause de la couleur de sa peau, ni la forme de son nez, mais parce qu’on a commis un forfait. Ce n’est pas parce que quelqu’un se présente candidat président de la République que même des organes non habilités à déclasser une candidature peuvent se le permettre. »
En définitive, l’UNAFEC estime que le débat sur la nationalité est un faux débat. Pour les soutiens de Katumbi, leur candidat est bien congolais. A preuve, le courrier adressé par le Procureur général de la République au premier président de la Cour Suprême de justice pour fixer le dossier sur les mercenaires.
Ce chapitre clos, Bertin Kanunu a annoncé la bonne nouvelle à la base, à savoir le retour de l’éléphant à la maison, « le parti a retrouvé son intégrité d’antan ». Tonnerre d’applaudissements et cris de joie ont accueilli cette nouvelle. « L’Unafec ne peut pas être reconnu pour la deuxième fois. C’est un parti normal qui a été enregistré en 2001 et depuis lors l’Unafec était reconnue par les autorités de la place. Le parti a subi la division voulue par ceux qui envisageaient l’enterrer. C’est tout à fait normal que tous les combattants se réjouissent d’avoir eu raison, d’avoir résisté jusqu’au dernier moment pour voir leur parti revenir auprès du baobab Antoine Gabriel Kyungu wa Kumwanza », a expliqué le premier vice-président de l’Unafec. Mais leur joie est partielle, car le parti compte des biens non encore restitués, au nombre desquels l’emblématique siège de l’Unafec à la Kenya à Lubumbashi.
Parlant du MSR de Pierre Lumbi, à qui l’on a demandé de créer un autre parti, Bertin Kanunu conseille aux autorités du pays de le laisser fonctionner, décrispation oblige. « Il y a un temps pour se chamailler, il y a un temps pour faire la paix… », a-t-il plaidé.
[Didier KEBONGO]