samedi , 7 novembre 2020
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Gaza : Choquant !

Des milliers de Gazaouis ont pris part samedi aux funérailles de manifestants tués la veille lors d’affrontements avec l’armée israélienne qui ont fait 16 morts côté palestinien. La journée de vendredi est la plus meurtrière depuis 2014, date de la dernière guerre entre Israël et le Hamas, qui observent depuis un cessez-le-feu tendu. Un porte-parole de l’armée israélienne a qualifié samedi les événements de la veille d' »activité terroriste organisée », accusant le Hamas d’être derrière ces manifestations. « Si cela continue, nous n’aurons d’autre choix que de répondre à l’intérieur de la bande de Gaza contre les cibles terroristes (…) », a déclaré le général de brigade Ronen Manelis à la presse. Les Etats-Unis, dont le président Donald Trump a régulièrement critiqué les Palestiniens, se sont dits « profondément attristés par les pertes humaines à Gaza », appelant à « des mesures pour faire diminuer les tensions ». Des organisations de défense des droits de l’Homme se sont pour leur part interrogées sur les actions israéliennes. « Les allégations israéliennes de violences par certains manifestants ne changent rien au fait que l’utilisation de la force meurtrière est interdite par le droit international, sauf pour faire face à une menace imminente », a affirmé l’ONG Human Rights Watch, jugeant le nombre de morts et de blessés « choquant ».

Des milliers de Gazaouis ont pris part samedi aux funérailles de manifestants tués la veille lors d’affrontements avec l’armée israélienne qui ont fait 16 morts côté palestinien, la journée la plus sanglante depuis la guerre de 2014. Malgré la colère qui monte depuis vendredi, seuls quelques centaines de manifestants sont retournés samedi après-midi sur plusieurs zones près de la frontière avec Israël pour poursuivre le mouvement de protestation appelé « la marche du retour ». Appelé à durer six semaines, il prévoit des rassemblements le long de la barrière de sécurité entre Gaza et Israël pour exiger le « droit au retour » des réfugiés palestiniens en Israël et dénoncer le strict blocus imposé par l’Etat hébreu à Gaza.

Samedi, dans plusieurs villes de la bande de Gaza, une foule compacte a accompagné les cercueils de manifestants tués la veille. « Arabes, musulmans, où êtes-vous? », ont scandé les participants, certains brandissant des drapeaux palestiniens ou appelant à la « vengeance ».

Cinq des protestataires tués étaient des membres du Hamas qui participaient aux « manifestations populaires aux côtés de leur peuple », a fait savoir la branche armée du mouvement islamiste qui contrôle la bande de Gaza.

Une grève générale est également en cours dans l’enclave –« au bord de l’effondrement » selon l’ONU– ainsi qu’en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis plus de cinquante ans.

La tension est vive depuis vendredi, lorsque l’armée israélienne a ouvert le feu sur des Palestiniens qui s’étaient approchés à quelques centaines de mètres d’une barrière ultra-sécurisée séparant l’Etat hébreu de la bande de Gaza, régulièrement le théâtre de heurts sanglants.

Selon le ministère de la Santé dans la bande de Gaza, 16 Palestiniens ont été tués et plus de 1.400 blessés. Aucun mort ni blessé n’ont été signalés côté israélien.

L’armée a affirmé avoir tiré par nécessité contre les manifestants qui lançaient des pierres et des cocktails Molotov sur les soldats. Selon elle, certains ont également tenté d’endommager la clôture et de s’infiltrer sur le territoire israélien.

Mais les Palestiniens accusent Israël d’usage disproportionné de la force et des organisations de défense des droits de l’Homme s’interrogent sur ces tirs à balles réelles. Selon les organisateurs de la manifestation, les Palestiniens ont été touchés alors qu’ils ne représentaient pas de menace immédiate.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a demandé une « enquête indépendante et transparente ».

Le président palestinien Mahmoud Abbas a décrété samedi jour de deuil national et tenu Israël pour seul responsable des morts.

« Le grand nombre de martyrs et de blessés dans ces manifestations populaires pacifiques prouve que la communauté internationale doit intervenir pour assurer la protection de notre peuple palestinien », a-t-il déclaré dans un discours.

Samedi, des affrontements entre Palestiniens et forces israéliennes ont éclaté à Hébron, dans le sud de la Cisjordanie, tandis qu’une petite manifestation a eu lieu à Naplouse, plus au nord.

Washington « attristé »

La journée de vendredi est la plus meurtrière depuis 2014, date de la dernière guerre entre Israël et le Hamas, qui observent depuis un cessez-le-feu tendu.

Un porte-parole de l’armée israélienne a qualifié samedi les événements de la veille d' »activité terroriste organisée », accusant le Hamas d’être derrière ces manifestations.

« Si cela continue, nous n’aurons d’autre choix que de répondre à l’intérieur de la bande de Gaza contre les cibles terroristes (…) », a déclaré le général de brigade Ronen Manelis à la presse.

Les Etats-Unis, dont le président Donald Trump a régulièrement critiqué les Palestiniens, se sont dits « profondément attristés par les pertes humaines à Gaza », appelant à « des mesures pour faire diminuer les tensions ».

Des organisations de défense des droits de l’Homme se sont pour leur part interrogées sur les actions israéliennes.

« Les allégations israéliennes de violences par certains manifestants ne changent rien au fait que l’utilisation de la force meurtrière est interdite par le droit international, sauf pour faire face à une menace imminente », a affirmé l’ONG Human Rights Watch, jugeant le nombre de morts et de blessés « choquant ».

La « grande marche du retour » a été lancée à l’occasion de la « Journée de la Terre », qui marque chaque 30 mars la mort en 1976 de six Arabes israéliens lors de manifestations contre la confiscation de terrains par Israël. Les Arabes israéliens sont les descendants de Palestiniens restés sur place à la création de l’État d’Israël en 1948.

Tandis que l’Etat d’Israël célèbrera en mai ses 70 ans, les Palestiniens attendent toujours la création de leur Etat, qui a rarement paru plus incertaine.

Outre le droit au retour des réfugiés, le statut de Jérusalem est un important point de crispation, encore plus depuis que le président américain Donald Trump a décidé de reconnaître la ville en tant que capitale d’Israël et d’y transférer l’ambassade des Etats-Unis.

[Afp]

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