samedi , 7 novembre 2020
Accueil / International / Amérique / « March for Our Lives » : Manifestation historique contre les armes à feu aux Etats-Unis

« March for Our Lives » : Manifestation historique contre les armes à feu aux Etats-Unis

Exaspérés par la répétition des fusillades dans leurs écoles, des centaines de milliers d’Américains descendent samedi dans la rue pour une manifestation historique contre les armes à feu. Plus de 800 marches sont prévues dans d’autres villes des Etats-Unis et dans le monde avec, partout, la jeunesse en fer de lance. L’événement national, baptisé « March for Our Lives » -« Marchons pour nos vies »-, est une réaction spontanée au massacre le 14 février de 17 personnes dans un lycée de Floride. Cet énième drame a, pour beaucoup d’Américains, fait déborder le vase. Leur frustration est alimentée par l’inaction des législateurs et des pouvoirs publics, réticents à agir contre la National Rifle Association (NRA), le puissant lobby des armes. La possibilité de détenir une arme à feu est considérée par des millions d’Américains comme un droit constitutionnel aussi fondamental que la liberté d’expression.

Exaspérés par la répétition des fusillades dans leurs écoles, des centaines de milliers d’Américains descendent samedi dans la rue pour une manifestation historique contre les armes à feu.

Jusqu’à un demi-million d’adolescents et d’adultes sont ainsi attendus à Washington, avec comme mot d’ordre: « Plus jamais ça! »

Plus de 800 marches sont prévues dans d’autres villes des Etats-Unis et dans le monde avec, partout, la jeunesse en fer de lance.

L’événement national, baptisé « March for Our Lives » –« Marchons pour nos vies »–, est une réaction spontanée au massacre le 14 février de 17 personnes dans un lycée de Floride.

Cet énième drame a, pour beaucoup d’Américains, fait déborder le vase. Leur frustration est alimentée par l’inaction des législateurs et des pouvoirs publics, réticents à agir contre la National Rifle Association (NRA), le puissant lobby des armes.

La possibilité de détenir une arme à feu est considérée par des millions d’Américains comme un droit constitutionnel aussi fondamental que la liberté d’expression.

Cependant, cette fois, la tuerie commise par un ancien élève perturbé psychiquement dans la ville de Parkland a soudé des lycéens s’identifiant comme « survivants »: depuis cinq semaines, ils sont omniprésents dans les médias.

« Cette marche n’aurait pas lieu sans la fusillade dans mon école, donc cela va être un moment difficile », a confié à l’AFP Carlos Rodriguez, l’un des rescapés du lycée de Parkland. « Mais je me sens fier d’être l’un des élèves qui ont lancé ce mouvement ».

Pas de changement en vue

Les armes font plus de 30.000 morts par an aux Etats-Unis, où la jeunesse scolarisée est parfois présentée comme la « génération mass shooting » ou la « génération Columbine », du nom d’une école secondaire du Colorado où deux élèves ont tué douze de leurs camarades de classe et un professeur en 1999.

Ces élèves ont vécu la totalité de leur scolarité avec cette menace permanente, spécifique aux Etats-Unis.

Année après année, ils ont vu leurs élus faire la sourde oreille ou, récemment, le président Donald Trump proposer d’armer leurs enseignants.

« Nous sommes les gens qui ont peur d’aller à l’école tous les jours parce que nous ne savons pas si nous serons les prochains », a expliqué Lauren Tilley, 17, venue spécialement de Californie pour le rassemblement.

Samedi, en début de matinée, plusieurs heures avant le coup d’envoi officiel de l’événement, prévu vers midi heure locale (16H00 GMT), des milliers de personnes se massaient déjà, comme elle, aux abords de la Maison Blanche. Le rassemblement géant devait s’étaler jusqu’au Capitole, tout un symbole.

« Notre message, c’est que nous n’allons pas rester silencieux, nous allons continuer à nous battre » pour un renforcement du contrôle des armes à feu, a lancé Lauren.

Le mouvement est soutenu par de nombreuses personnalités, notamment George Clooney, Oprah Winfrey et Steven Spielberg, qui ont chacun donné 500.000 dollars pour la « March of Our Lives ».

Plusieurs stars étaient attendues samedi sur la scène dressée à Washington sur Constitution Avenue, parmi lesquelles Ariana Grande, Jennifer Hudson, Demi Lovato, Justin Timberlake ou encore Miley Cyrus.

M. Trump a redit vendredi dans un tweet sa volonté d’interdire les « bump stocks », des accessoires permettant de tirer en rafale, une mesure de portée marginale. Son administration a lancé une procédure en ce sens.

Si la Floride a voté une loi, promulguée le 9 mars par le gouverneur Rick Scott et imposant plusieurs restrictions –notamment l’interdiction des « bump stocks » ou le relèvement de 18 à 21 ans de l’âge légal pour acheter une arme–, le Congrès est au point mort.

« J’espère (que les jeunes) ont bien à l’esprit qu’ils s’inscrivent dans un mouvement social sur le long terme. Ils n’obtiendront pas justice dans un Congrès contrôlé par les républicains », a averti le sénateur démocrate Chris Murphy, interrogé par l’AFP.

Samedi, dans la foule, certains revendiquaient l’interdiction pure et simple des armes aux civils, comme Jeff Turchin, retraité, pour qui « nous ne devrions pas avoir d’armes dans notre société ».

D’autres, comme le professeur de collège Billy McLaughlin, ne souhaitaient pas remettre en cause le fameux deuxième amendement à la Constitution qui autorise tout citoyen à posséder une arme, mais réclamaient davantage d’encadrement.

« Une majorité de gens considèrent qu’il faut interdire les fusils d’assaut mais les politiciens ne le font pas parce qu’ils sont à la botte de la NRA », a-t-il expliqué, en référence à la puissance financière considérable de l’organisation pro-armes.

« Je me fiche de savoir combien d’argent vous avez. L’argent ne peut pas étouffer le son de nos voix », a dit Lauren Tilley, également au sujet de la NRA.

« Nous voterons en 2020 », a-t-elle prévenu. « Notre génération veut du changement ».

[Afp]

A lire aussi

Vérité des urnes : Nous devons évoluer

Martin Fayulu, qui continue à revendiquer la victoire à la présidentielle du 30 décembre 2018, …

Laisser un commentaire