samedi , 7 novembre 2020
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Élections : Valse de rapprochements et de ruptures en RDC

La présidentielle et les législatives, censées permettre de renouveler les institutions créent un véritable électrochoc dans les états-majors des formations politiques. Dans la foulée des contacts entre la mouvance bembiste et l’UNC de Vital Kamerhe, et au moment où au pays de Mandela les pro Katumbi étaient en Conclave pour créer leur plateforme électorale, le PALU prenait langue avec le MLC. Dans le contexte d’aujourd’hui, caractérisé par le fait que toutes les institutions attendent d’être renouvelées, il est tout à fait normal que les partis politiques voyent comment opérer des alliances. « Le pacte PALU-MP n’ayant pas été signé ad vitam aeternam, le parti d’Antoine Gizenga est libre de composer avec qui il veut dans la perspective des élections à venir », souligne un analyste politique. « Cette alliance était limitée dans le temps. C’était une sorte de contrat à durée déterminée. Nous n’avons pas une vraie tradition de coalition dans ce pays », avait déclaré in tempore non suspecto Adolphe Muzito dans une interview au magazine français Le Point. « Nous avons passé un accord en 2006 et en 2011. Si alliance il y aura encore, ce sera après une évaluation de l’action gouvernementale, des réalisations et des échecs de notre coalition pendant les années qui viennent de s’écouler. Il faudrait, d’autre part, que nous nous mettions d’accord sur le prochain mandat », déclarait-il.

A quelque 9 mois des élections, fixées au 23 décembre prochain, les tractations vont bon train sur la scène politique rd congolaise. Les partis entrent dans une valse de rapprochements et de ruptures. La présidentielle et les législatives, censées permettre de renouveler les institutions créent un véritable électrochoc dans les états-majors des formations politiques.

Dans la foulée des contacts entre la mouvance bembiste et l’UNC de Vital Kamerhe, et au moment où au pays de Mandela les pro Katumbi étaient en Conclave pour créer leur plateforme électorale, le PALU prenait langue avec le MLC.

Cette rencontre avait mis autour d’une même table Fidèle Babala, Alexis Lenga Walenga Penze et Kikata Ngima côté MLC et Luigi Gizenga, Adolphe Muzito et Serge Lukoki pour le compte du PALU. Au menu, selon le communiqué qui a atterri à notre rédaction à l’issue de la réunion tenue le 9 mars : le processus électoral en ce qui concerne la nécessité du respect du chronogramme publié par la Centrale électorale et des élections libres et transparentes ainsi que la problématique de la machine à voter. Le document fait également mention du financement public des partis politiques et des cautions électorales, de la situation sécuritaire dans l’est du pays et « de la possibilité de gagner ensemble les élections à venir ».

Selon des observateurs, ce n’est pas encore un mariage Palu-MLC, car les missi domici des deux partis ont exprimé leur volonté de continuer leurs contacts, de « faire acte de leurs échanges aux organes de leurs formations respectives pour finalisation. »

Depuis cette rencontre, le landerneau politique, les analystes et même le congolais lambda se perdent en conjectures sur la nature du rapprochement MLC-PALU. En démocratie, notent les observateurs, il n’y a pas d’inimitié, mais bien de l’adversité au niveau des idées. Le jeu politique est tout sauf un combat de gladiateurs. Ici c’est idéologie contre idéologie, vision contre vision et programme contre programme. Dans ce combat à la régulière, fait-on remarquer, les forces politiques sont amenées à collaborer, à se concerter. Même des partis des bords opposés nouent entre eux un dialogue qualifié de républicain. A plus d’un titre, ce dialogue Palu-MLC est à saluer, d’autant qu’il porte sur des questions d’intérêt national citées plus haut. De ce point de vue, on ne peut donc pas jeter la pierre au Palu d’avoir noué ce dialogue avec le parti de Jean-Pierre Bemba. Pas plus qu’on ne peut faire l’inverse.

La MP et le PALU libres, chacun, de composer avec qui ils veulent

Dans le contexte d’aujourd’hui, caractérisé par le fait que toutes les institutions attendent d’être renouvelées, il est tout à fait normal que les partis politiques voyent comment opérer des alliances. « Le pacte PALU-MP n’ayant pas été signé ad vitam aeternam, le parti d’Antoine Gizenga est libre de composer avec qui il veut dans la perspective des élections à venir », souligne un analyste politique. « Cette alliance était limitée dans le temps. C’était une sorte de contrat à durée déterminée. Nous n’avons pas une vraie tradition de coalition dans ce pays », avait déclaré in tempore non suspecto Adolphe Muzito dans une interview au magazine français Le Point. « Nous avons passé un accord en 2006 et en 2011. Si alliance il y aura encore, ce sera après une évaluation de l’action gouvernementale, des réalisations et des échecs de notre coalition pendant les années qui viennent de s’écouler. Il faudrait, d’autre part, que nous nous mettions d’accord sur le prochain mandat », déclarait-il.

On ne peut pas à ce niveau parler trahison. Même la Majorité présidentielle n’est pas en reste par rapport à la dynamique en cours. A preuve, la signature samedi 10 mars de la charte d’adhésion par 30 partis politiques et associations. Le Parti présidentiel ne cache pas non plus ses ambitions-légitimes- de rafler la majorité de sièges à l’Assemblée nationale. La réforme structurelle qui a envoyé Henri Mova à l’Intérieur, Ramazani Shadary au Secrétariat permanent du parti, ne souffre donc d’aucune ambiguïté quant à la volonté de la machine PPRD à ne rien laisser à ses adversaires aux prochaines élections.

Le PALU, affirme-t-on, ne s’en est pas offusqué, conscient qu’il est que son deal avec le Raïs est limité dans le temps. Après les séquences de 2006 et de 2011 où le PALU a contribué à la victoire de Joseph Kabila et de la AMP muée en MP, le parti d’Antoine Gizenga est en droit d’envisager le futur à l’aune de ses intérêts politiques.

On doit à la vérité que tout n’a pas été que rose dans l’alliance PALU-MP. Au parti cher au Patriarche Antoine Gizenga, certains brandissent des cas perçus ici comme frustrants. Notamment dans la gestion des ambitions lors de chaque redistribution des cartes. Le cas le plus récent est celui de la territoriale où le PALU affirme ne pas trouver son compte.

Hier comme aujourd’hui, apprend-t-on au parti cinquantenaire, le souci d’Antoine Gizenga a toujours été de renforcer l’unité du pays. C’est au nom de cet idéal qu’en 2006, sorti 3ème à la présidentielle, le candidat n°5 a vu Bemba et Kabila, qualifiés pour le second tour. On connait la suite.

[Didier KEBONGO]

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