samedi , 7 novembre 2020
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RDC : De graves irrégularités sur le processus de la présentation de la thèse du doctorant Matata

Dans une lettre du 13 février 2018, le Prof Evariste Mabi Mulumba déclare clairement qu’il démissionne de son mandat de Directeur de l’Ecole doctorale évoluant au sein de la faculté d’Administration des Affaires et Sciences Economiques (FASE) de l’UPC. Il dénonce de graves  » irrégularités  » en rapport avec le processus de la présentation de la thèse du doctorant de l’ancien premier ministre de la République Démocratique du Congo (RDC) Augustin Matata Ponyo Mapon. En se retirant de la tête de l’Ecole doctorale de l’UPC, le Prof Mabi jette une ombre sur la procédure ayant conduit jusqu’à la soutenance de la thèse de doctorat par Matata Ponyo.

La nouvelle a fait le buzz mercredi sur les réseaux sociaux. Il s’agit du retrait du Prof Evariste Mabi Mulumba -le même – du Comité doctoral de l’Université protestante au Congo (UPC). De nombreux internautes régulièrement nourris de  » fake news « , ont vite pensé que cette nouvelle en était une. Pourtant. Il s’agit d’une info vraie.

Le Comité doctoral de l’université de l’avenue ex-24 Novembre, ne devra plus compter avec l’Economiste de renom Evariste Mabi Mulumba. Sa lettre du 13 février adressée à Mgr Ngoy Boliya, Recteur de l’UPC, faisant foi. Dans cette correspondance, le Prof déclare clairement qu’il démissionne de son mandat de Directeur de l’Ecole doctorale évoluant au sein de la faculté d’Administration des Affaires et Sciences Economiques (FASE) de l’UPC.

Le célèbre économiste entend ainsi dénoncer de graves  » irrégularités  » en rapport avec le processus de la présentation de la thèse du doctorant Matata. En se retirant de la tête de l’Ecole doctorale de l’UPC, le Prof Mabi jette une ombre sur la procédure ayant conduit jusqu’à la soutenance de la thèse de doctorat par Augustin Matata Ponyo Mapon. Evariste Mabi Mulumba, on le sait, n’est donc pas n’importe qui. L’homme a une telle envergure au point qu’il incarnait la Faculté des sciences ‘économiques de l’Université de Kinshasa. C’est donc cet homme, un scientifique unanimement reconnu, qui prend la responsabilité de démissionner. Non pas sur un coup de tête, mais sur base des faits qu’il estime avérés. Moralité, sa démission est loin d’être considéré comme un fait anodin. Bien au contraire.

[ci-dessous, la lettre de démission du Professeur Evariste Mabi Mulumba adressée au recteur de l’UPC, avec ampliation au Secrétaire général académique et aux membres du Conseil scientifique permanent de l’Ecole doctorale] publie si lettre est annexe …

MANŒUVRES POLITIQUES

Ni membre du Corps académique de l’UPC, ni membre du Jury. De quoi l’accuse-t-on ? Au fait, qu’a-t-il fait pour s’attirer la colère jusqu’au point de mériter une si grande campagne de diabolisation dont ses pourfendeurs seraient déjà en train de planter le décor à Kinshasa. Matata, très loin de se laisser tirer par le bas, reste bien debout et prêt à défendre le grade de Docteur qui lui a été conféré à l’Université Protestante au Congo et qui, normalement, procède d’une décision administrative qui ne peut être attaquable que par devant un juge, si jamais une personne ayant qualité d’ester, se sentait lésée.

Toutefois, la démission de l’école doctorale du professeur Evariste MABI MULUMBA soulève quelques questionnements d’ordre juridique et administratif, qu’un expert tente, ici, de passer au scalpel et de livrer quelques pistes de réflexion. Débat ouvert. La science d’abord. Et, la politique, en tout cas, après.

Des irrégularités décriées par le professeur Evariste MABI MULUMBA ne sont pas imputables au récipiendaire MATATA PONYO Mapon qui n’est ni membre du corps académique de l’Université Protestante au Congo, ni membre du Jury.

Le grade de Docteur lui conféré par l’Université relève d’une décision administrative qui ne peut être contestée que par devant un juge par toute personne ayant un intérêt contraire mais aussi dotée de la qualité d’y ester ;

Que l’école doctorale n’est pas légalement organisée en droit positif congolais et donc, dépouillée de la nature juridique. Ce qui, visiblement, ébranle le fondement juridique de son Directeur, sui generis, et de ce point de vue, toute contestation devient individualisable. Il se pose, dans ce cas, la question de la qualité du contestataire.

Qui plus, en droit comparé, le délai de recherches doctorales n’est pas une conditionnalité pour la soutenance publique d’une thèse. Et, sur ce point, les exemples sont légion et abondent à travers le monde.

En France, par exemple, l’on peut défendre sa thèse entre deux et quatre ans.

En Belgique, le professeur Mgr TSHIBANGU a soutenu sa thèse en une année. Jusqu’aujourd’hui, il sied de le rappeler que sa thèse est l’une des meilleures en RD. Congo. Même là, tous ceux qui s’agitent aujourd’hui n’ont jamais osé y trouver de la matière à renifler.

Ensuite, le procès verbal de finalisation de thèse ne relève pas d’une mesure d’annulation ou de crédibilisation d’une thèse. Il est de l’ordre de formalités administratives sur base des délibérations à huis clos des membres du jury dûment nommés par l’autorité académique compétente, qui devait se passer en temps normal et ce, loin du récipiendaire.

D’ailleurs, le récipiendaire n’a ni qualité, ni intérêt de vérifier la qualité ou les grades des membres de jury de la soutenance de sa thèse. Il convient d’appuyer la trompette-de-la-mort sur le fait que les grades des membres du jury ne confèrent aucune saveur scientifique à une thèse soutenue publiquement et qui mieux, a été sanctionnée par une mention extraordinaire allouée par des éminents professeurs qui ont fait montre, chacun dans son domaine, d’une maîtrise pour le moins légendaire.

Au lieu de critiquer l’œuvre scientifique, les ambitions politiques surgissent pour l’emporter sur la facture intellectuelle. Il y a plus. Car, le débat qui devrait se régler administrativement à la Faculté, s’invite, curieusement, sur les réseaux sociaux et dans les médias.

En réalité, la dialectique scientifique démontre que Matata dérange. La preuve est qu’il se multiplie des réunions pour une campagne médiatique à son encontre. Des réunions qui seraient, semble-t-il, organisées par certains de ses compagnons de lutte au sein de la Majorité Présidentielle.

Sans remettre en cause le jugement de valeur dont l’auteur de la démission, en l’occurrence, Evariste Mabi Mulumba, détient, seul, les vrais méandres, certains sont ceux qui pensent, néanmoins, les adversaires jurés de Matata, en ont certainement, pour en faire leurs choux gras.

Au demeurant, ce qui est sûr est que la thèse de Matata aura été d’une facture intellectuelle incontestable qui sera non seulement marquée dans les annales indélébiles du public et des membres du jury présents lors de sa soutenance mais également, s’inscrira à jamais dans l’évolution de la science en RDC.

[LPM]

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