samedi , 7 novembre 2020
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Corruption, harcèlement fiscal…. : Le climat des affaires en RDC est resté le même

En République démocratique du Congo (RDC), le climat des affaires est sensiblement resté le même, dominé notamment par la corruption, le harcèlement fiscal ainsi que l’insécurité juridique et judiciaire. Tel est le tableau dressé par le président de la Fédération des entreprises du Congo (FEC), Albert Yuma Mulimbi.

Le monde des affaires est plombé par des dysfonctionnements inacceptables. Ce qui, aux yeux des spécialistes, est nuisible voire suicidaire pour le bon fonctionnement du secteur économique national. Une raison de plus pour interpeller les décideurs, les inviter à se réveiller de leur profond sommeil afin de bâtir un pays plus beau qu’avant. C’est le sens du combat que mène la Fédération des entreprises du Congo (FEC).

En République démocratique du Congo (RDC), le climat des affaires est sensiblement resté le même, dominé notamment par la corruption, le harcèlement fiscal ainsi que l’insécurité juridique et judiciaire. Tel est le tableau dressé par le président de la Fédération des entreprises du Congo (FEC), Albert Yuma Mulimbi, au cours de la traditionnelle cérémonie d’échange de voeux entre le conseil d’administration de cette association patronale et ses membres. Le chapiteau  » Fête Parfaite  » a servi de cadre à cette cérémonie qui a connu la participation de hautes personnalités du pays, parmi lesquelles le Premier ministre Bruno Tshibala et le gouverneur de la Banque centrale du Congo (BCC), Deogratias Mutombo Mwana Nyembo.

C’était une occasion pour le président du patronat congolais, de dresser le bilan de l’exercice 2017 mais aussi de faire des projections pour l’exercice 2018.

Pour Albert Yuma, le climat des affaires en RDC,  » ne contribue toujours pas à favoriser la promotion de l’investissement, ni à la croissance, encore moins au développement du pays. Pourtant, regrette-t-il, le président de la République, Joseph Kabila lui-même, avait dénoncé cette situation en date du 5 avril 2017 devant le Congrès.  » Tant que notre système fiscal sera écrasant, discriminatoire et truffé d’une parafiscalité lourde, le climat des affaires ne sera pas propice à l’investissement productif, ni au civisme fiscal « , avait prévenu le chef de l’Etat. Et à cette même occasion, il avait instruit au gouvernement de doter le pays d’une fiscalité attrayante et compétitive, en vue de la relance de notre économie et d’une croissance durable des investissements.

Malgré des conférences et autres forums organisés en vue d’assainir le monde des affaires et initier des réformes dans le but d’adapter le système fiscal aux réalités de terrain, la situation est restée la même. Ce qui fait réfléchir le patronat. Et à ce sujet, Albert Yuma pense qu' » il est particulièrement frustrant de réaliser qu’à ce jour, plusieurs résolutions, pourtant consensuelles, ne sont toujours pas d’application et que les problèmes soulevés, mais non résolus, continuent de saper l’environnement des affaires « .

UN RÉQUISITOIRE SÉRIEUX

 » A titre exemplatif, je vais en évoquer les plus saillants, qui caractérisent hélas l’incapacité à laquelle nous nous heurtons à chaque fois qu’il est tenté de réformer une administration, qui vit et se nourrit de sa propre activité. La prolifération des missions d’enquêtes fiscales reste la norme, malgré l’annonce d’une note circulaire du Premier ministre devant réglementer leurs interventions. Celle-ci se fait hélas toujours attendre. Sur le terrain, les missions diligentées par les régies nationales et provinciales ainsi que les services d’assiette continuent de se multiplier, sans aucune autre rationalité économique que celle de permettre la génération des ressources fiscales. Trop de taxes, parfois injustifiées, d’un montant trop élevé, trop de contrôles intempestifs, l’absence de réforme, c’est de cela que toutes les entreprises qui opèrent encore dans l’économie formelle se plaignent et déplorent à titre légitime la détérioration toujours plus importante du climat des affaires … « , a fustigé le président de la FEC.

Concernant la création des richesses, la FEC reste convaincue que les richesses de la RDC sont suffisantes pour faire décoller le développement du pays. Et pour Albert Yuma, le premier combat qui doit être mené, c’est celui de la récupération de la valeur créée au niveau national.

 » Le plus frustrant, c’est de voir, presque à portée de mains, toutes ces richesses qui sont à notre portée et qui dessinent d’elles-mêmes une stratégie crédible de développement. Nous disposons de ressources, elles sont minérales. Elles suffiraient à elles seules à financer le développement de notre pays pour des dizaines d’années, si seulement nous pouvions bénéficier du juste partage de leur richesse. Le premier combat que nous devons mener est donc celui de la récupération de la valeur créée en RDC. Il ne se limite pas aux seules industries extractives, mais elles en sont la principale composante. Le second sera celui de la reconstruction d’une industrie minière nationale. Nous disposons d’opportunités de développement économique à long terme, il n’est quasiment que de se baisser. Ainsi, notre potentiel agricole, le second derrière le Brésil, qui suffirait à nourrir l’Afrique pour des millénaires, si seulement nous pouvions le développer. Nous disposons d’un potentiel unique en énergie hydraulique, qui nous permettrait d’être le fournisseur électrique de toute l’Afrique, peu cher et propre de surcroît. Avec ces seuls trois secteurs miniers, énergétiques et agricoles, pour lesquels la demande ne faiblira probablement pas avant très longtemps, nous pourrions utilement mettre en place une stratégie d’industrialisation des secteurs primaires et secondaires, orientée vers l’exportation, qui a si bien réussi à d’autres pays. Mais cela demande des investissements, donc des fonds disponibles et surtout une volonté mise au service d’une vision de long terme « , a indiqué Albert Yuma.

Au sujet de la révision du code minier de 2002, le président de la FEC estime que cette réforme en cours est une nécessité absolue, si la RDC souhaite un jour bénéficier à nouveau des fruits de l’exploitation de son sous-sol.

[OLIVIER KAFORO]

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