Le changement est inéluctable en République démocratique du Congo. Les Congolais sont, dans leur écrasante majorité, pour l’avènement d’un » Congo nouveau » prospère et où l’État des droits est demise. Mais, cela doit partir d’abord de l’alternance démocratique. Alors que toutes les institutions sont devenues illégitimes, une situation particulière à la RDC, il faut un renouvellement de la classe dirigeante, du sommet à la base. Le peuple congolais l’a compris et c’est ce qui justifie les mouvements de protestation de plus en plus grandissants, pilotés par le Comité laïc de coordination.
Toutes les forces politiques et sociales du changement sont déterminées à contraindre la majorité au pouvoir à se plier aussi bien à la Constitution du 18 février 2006 qu’à l’Accord du 31 décembre 2016 conclu sous l’égide de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cénco). C’est l’unique voie de sortie de crise en RDC, soutenue par la majorité des Congolais et par toute la communauté internationale.
Cependant, le président de la République et sa majorité ne veulent pas souscrire à cette voie. Pourtant, elle est la seule voie susceptible de favoriser un processus électoral apaisé, gage d’un passage civilisé de pouvoir mais surtout de la stabilité de la RDC. Cette stabilité est indispensable pour le développement de la RDC, réduite aujourd’hui à un pays pauvre malgré ses immenses richesses.
MIEUX VAUT LA SINCÉRITÉ DU PIMENT…
Malgré la monté de la crise, dans la classe dirigeante personne ne sort du lot pour arrêter la descente aux enfers du pays, patrimoine commun à tous les Congolais. Au contraire, les gouvernants et les cadres de la Majorité présidentielle font la sourde oreille. Pire, ils se complaisent dans le mensonge à longueur de journées, sans doute pour plaire à leur autorité morale, le président de la République.
Il est temps que le président Joseph Kabila médite sur le conseil que le patriarche Antoine Gizenga lui a donné : » la sincérité du piment est préférable à l’hypocrisie du sucre « .
Le bateau est en train de chavirer, mais les zélateurs du régime voient le contraire et continuent à flatter le président de la République en lui disant le contraire. La RDC va droit dans le mur si la MP persiste dans son jusqu’auboutisme de torpiller la démocratie et le processus électoral. Il n’y a pas d’alternative à la démocratie en RDC. C’est une vérité que la Mp doit faire l’effort d’accepter comme telle. L’alternance à la présidence de la République est inévitable. C’est la vérité.
LE PEUPLE RESTE DÉTERMINÉ
Les Congolais sont résolument engagés à préserver les acquis démocratiques issus du pacte républicain de Sun-City. Cette génération des Congolais n’est pas prête à sacrifier les droits et libertés dûment consacrés dans la Constitution encore moins le projet de démocratisation auquel le pays s’est engagé. Le sang de plusieurs Congolais est déjà versé pour l’avènement de la démocratie en RDC. Ce n’est pas le pouvoir actuel qui réussirait à imposer la dictature, une forfaiture.
Dès lors, la MP a un morceau dur devant elle. Les forces du changement, aidées aujourd’hui par l’église, ne ménageront aucun effort pour arracher le retour à la légalité et au respect du pacte républicain de Sun City. Pour ce faire, le Comité laïc de coordination, l’opposition et les mouvements citoyens n’entendent pas céder ni à la répression, ni aux intimidations, ni même aux arrestations que le régime tente d’infliger à toute contestation.
La sortie de crise passe par le respect de la Constitution et la mise en oeuvre, de bonne foi, de l’Accord de la Saint-Sylvestre. Plus la MP tergiverse à se conformer à ce schéma, plus elle livre le pays à l’implosion. Nul aujourd’hui n’est prêt à cautionner la forfaiture que la majorité au pouvoir tente d’imposer. Ça ne sert à rien au pouvoir de repousser tous les sages conseils que l’église catholique et la communauté internationale lui donnent en vue d’un processus électoral véritablement démocratique.
Kinshasa est aujourd’hui totalement isolé. Au plan national, la majorité au pouvoir a rompu le dialogue avec l’opposition, les mouvements citoyens et même avec l’église catholique. Au plan extérieur, tous les partenaires bi et multilatéraux n’acceptent pas la voie sur laquelle Joseph Kabila et sa majorité engagent la RDC.
Les répressions dans le sang doivent cessées. La libération des prisonniers politiques est toujours attendue. Le respect des droits humains est sans cesse exigé. C’est autant de gestes susceptibles de décrisper l’espace politique et d’engager le pays sereinement dans un processus apaisé. Sortir de ce schéma n’est que mystification.
[lePotentiel]