samedi , 7 novembre 2020
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Elections : la menace russe pèse toujours sur les Etats-Unis

Faux comptes sur les réseaux sociaux, campagnes de désinformation, piratage: la Russie va reprendre les recettes de 2016 pour tenter d’influencer les élections parlementaires américaines de novembre, a mis en garde le chef du renseignement Dan Coats.

Auditionné mardi par la Commission du renseignement du Sénat sur l’état des menaces mondiales pour le pays, il a également assuré que le programme nucléaire nord-coréen représentait « une menace existentielle » pour les Etats-Unis.

Les principaux services de renseignement –dont la CIA et la NSA– et le FBI ont déjà dénoncé l’ingérence russe pour favoriser la candidature de Donald Trump à la présidentielle face à Hillary Clinton, via les réseaux sociaux et le piratage d’informations provenant du camp démocrate.

Le président Trump a rejeté toute collusion entre son équipe de campagne et la Russie, qualifiant les allégations de « fake news », alors que Moscou dément régulièrement les accusations américaines.

Mais plusieurs enquêtes parlementaires ont été ouvertes et un procureur spécial aux pouvoirs étendus a été nommé par le ministère de la Justice pour tenter de faire la lumière sur ces soupçons.

Attiser les divisions

« Au sein de la communauté (du renseignement), nous n’avons pas vu de preuve de changement significatif » de la part des Russes, a expliqué M. Coats, qui chapeaute les services de renseignement américains.

« Il ne devrait y avoir aucun doute sur le fait que la Russie estime que ses efforts ont porté leurs fruits et considère les élections de mi-mandat en 2018 comme une cible pour des opérations d’influences russes », a-t-il expliqué.

Le directeur de la CIA, Mike Pompeo, a abondé en affirmant devant les sénateurs: « Nous avons vu l’activité et les intentions russes d’avoir un effet sur le prochain cycle d’élections ici ».

Il a souligné que l’Agence agissait contre les attaques russes mais ne pouvait pas rendre les détails publics.

La totalité de la Chambre des représentants (435 sièges) et un tiers du Sénat (33 sièges), actuellement contrôlés par les républicains, seront en jeu lors du scrutin de novembre.

« Nous nous attendons à ce que la Russie continue à utiliser la propagande, les réseaux sociaux, les hommes de paille, les porte-parole favorables et d’autres moyens pour monter une grande variété d’opérations destinées à attiser les divisions sociales et politiques aux Etats-Unis », a dit Dan Coats.

Les réseaux sociaux Twitter et Facebook ainsi que Google sont accusés depuis plusieurs mois d’avoir malgré eux servis de plateforme à la propagande russe.

Twitter a ainsi fermé près de 4.000 comptes douteux liés à une agence de propagande numérique basée en Russie. Selon Facebook, environ 150 millions d’utilisateurs de son réseau et d’Instagram ont vu des contenus créés par des opérateurs russes pour influencer la présidentielle.

Les six représentants des services gouvernementaux présents ont précisé que le président Trump n’avait pas donné d’ordre spécifique pour se prémunir d’une tentative de déstabilisation.

En janvier, le secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson a menacé la Russie de faire face à des « conséquences » si elle intervenait dans les élections de novembre, tout en admettant qu’il serait « très difficile de l’en empêcher ».

Une dette insoutenable

Concernant la menace nord-coréenne, M. Coats a estimé que « l’heure de prendre une décision, sur comment répondre, se rapproche ».

Les tensions se sont exacerbées entre les Etats-Unis et le régime de Pyongyang, sous le coup de multiples sanctions de l’ONU à cause des ses programmes nucléaire et balistique. L’an passé, le Nord a tiré des missiles capables d’atteindre le territoire continental des Etats-Unis et mené un sixième essai nucléaire, son plus puissant à ce jour.

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un assimile « tout effort visant à lui faire renoncer à ses armes nucléaires à une menace existentielle à l’encontre de sa nation et particulièrement de son leadership », a ajouté Dan Coats, regrettant « la nature provocatrice et l’instabilité manifestées par Kim ».

« Notre objectif est de parvenir à un règlement pacifique », a souligné le responsable américain, soulignant que Washington exerçait « un maximum de pression sur la Corée du Nord de différentes façons ».

Le chef du renseignement américain a également regretté le blocage pendant plusieurs mois de l’adoption par le Congrès d’un budget annuel et le gonflement prévu du déficit après une vaste réforme fiscale décidée par M. Trump. A plus de 20.000 milliards de dollars, soit davantage que leur PIB, la dette des Etats-Unis est « insupportable et représente une menace terrible pour notre sécurité nationale et économique », a-t-il lancé.

[Afp]

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