samedi , 7 novembre 2020
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RDC : Dépouille d’Etienne TSHISEKEDI traîne

Environ une année depuis qu’il est décédé, le 1er février 2017, à la Clinique Sainte Elisabeth, à Bruxelles, capitale de l’ancienne puissance coloniale, sa dépouille traîne. Le deuil, longtemps porté par sa double famille biologique et politique, continue. Des larmes, quoiqu’abondamment versées, n’ont toujours pas séché, ni quitté les paupières de ses fidèles. Etienne Tshisekedi, l’homme qui aurait dû avoir 84 ans, s’il était encore resté debout, mérite, on l’avait déjà dit et répété, des obsèques dignes, en raison de ses multiples services rendus à la nation congolaise.

A Limete, les préparatifs se poursuivent. Jean-Marc Kabund-a-Kabund, le Secrétaire Général de l’Udps, a institué un Comité chargé d’en assurer la bonne fin. Augustin Kabuya, se voulant plus précis, dit que ce comité aurait pour mission, d’arrêter un programme pour la commémoration de l’An I de la mort du Sphinx. Selon lui, le 1er février 2018 ne sera pas un jour ordinaire à l’Udps, ni dans sa famille biologique. Entretemps, ses principaux lieutenants sont, désormais, à couteaux tirés. Bruno Tshibala – Félix Tshisekedi ne tiennent plus le même bout du navire  »Udps » dont le sort est suspendu, semble-t-il, au verdict du Tribunal, depuis qu’il a été pourvus de nouveaux statuts notariés et que ses structures ont été requinquées, loin des viseurs de la rue Pétunias, sur les hauteurs de la 10ème Rue/Limete.



Obsèques dignes

Environ une année depuis qu’il est décédé, le 1er février 2017, à la Clinique Sainte Elisabeth, à Bruxelles, capitale de l’ancienne puissance coloniale, sa dépouille traîne. Le deuil, longtemps porté par sa double famille biologique et politique, continue. Des larmes, quoiqu’abondamment versées, n’ont toujours pas séché, ni quitté les paupières de ses fidèles. Etienne Tshisekedi, l’homme qui aurait dû avoir 84 ans, s’il était encore resté debout, mérite, on l’avait déjà dit et répété, des obsèques dignes, en raison de ses multiples services rendus à la nation congolaise.

Premier Docteur d’Etat en Droit, il fut d’une trempe telle qu’il est difficile aujourd’hui de l’oublier, ni de renvoyer ses œuvres à la poubelle de l’histoire. Constant et dynamique, il aura été, pour bien des congolais, une icône ou, mieux, une école de formation. D’ailleurs, la plupart des politiciens congolais, y compris tous ceux qui, au gré du vent, ont réussi à traverser le Boulevard ou à serpenter de nouveaux sentiers, pour embrasser la Majorité présidentielle, avaient tété ou suçoté à ses mamelles.

Aujourd’hui plus qu’hier, une année après sa disparition inopinée, de l’eau a, certes, coulé sous le pont. Et, des langues se sont déliées à telle enseigne qu’Etienne Tshisekedi, même mort, est et reste encore une référence, en termes de lutte pour l’avènement de la démocratie, du pluralisme syndical ou des libertés fondamentales de l’homme.

Jadis, à l’époque de la Conférence Nationale Souveraine, du haut de ses prestigieuses fonctions de Premier Ministre, il voulait faire de ce pays, un petit paradis au cœur de l’Afrique ; un combat que son court passage à l’Hôtel du Gouvernement, après ses rixes avec le Maréchal Mobutu, l’homme à la toque du Léopard, l’Aigle de Kawele, ne l’aura, certainement, pas aidé à achever, ni à matérialiser.



Incarnation de l’Opposition

Plus tard, sous son emprise, l’Opposition, très phagocytée et engluée dans ses véritables convulsions internes, vint à ses pieds, alors qu’il était en convalescence à Bruxelles, pour tenter de se refaire la santé.

L’histoire de Genval, puis celle de la diabolisation d’Edem Kodjo, le 31 juillet 2016, peu avant le début du dialogue qui donna naissance à l’Accord de la Cité de l’Union Africaine, le 18 octobre 2016, et permit la nomination de Samy Badibanga Ntita, au poste de Premier Ministre, en disent long.

De même que les discussions directes, tenues au Centre Interdiocésain, sous les auspices des Evêques, n’eurent récolté le moindre succès, si Etienne Tshisekedi, considéré comme le verso de la même feuille que fut le  »Consensus » pour traverser la date du 20 décembre 2016, n’y apporta pas sa caution.

Les Evêques, d’ailleurs, voulaient lui confier les rênes du pouvoir au CNSA, le 26 janvier 2017, lorsque, soudainement, une embolie pulmonaire d’une rare espèce, une des plus détestables qui puissent exister, l’obligea à quitter le pays dans un avion médicalisé. C’est ce dernier voyage-là, qui, enfin, sera considéré, quelques jours plus tard, comme son ultime pèlerinage de sa course sur cette terre des hommes. Ce fût un aller simple dont le retour devient compliqué inutilement. Et, pourtant, pour la mémoire de cet illustre personnage, à l’instar de Madiba mieux connu son célèbre nom de  »Nelson Mandela, en terre Sud-africaine, les choses auraient dû se passer autrement.



Controverse

Autant, il aura été l’homme de tous les enjeux. Autant sa mort est restée mythique. Ses obsèques ont suscité une controverse jusqu’au point de tout chambouler. L’axe  »Udps-Gouvernement-Famille Biologique », est, apparemment, rouillé.

Plus personne n’ose prendre la moindre initiative, pour faire quoi que ce soit. Dernièrement, son jeune frère, Mgr Gérard Mulumba, dans une intervention musclée dans les médias, exigeait que le cas de l’inhumation d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba soit classé parmi les questions liées notamment, à la décrispation politique tant souhaitée pour la tenue des élections apaisées, au terme de l’Accord de la Sylvestre. A-t-il été entendu ? Sinon, qu’attend-on, pour réagir ?

[LPM]

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