En tout cas, le vendredi dernier, le chef de l’État n’a rassuré personne. Sauf peut-être les siens. Au contraire, les incertitudes planent sur la RDC. Il y a donc risque que la crise politique implose. Joseph Kabila est resté droit dans ses bottes sur toutes les questions de l’heure. Il a prouvé que c’est lui qui incarne la ligne dure défendue par sa majorité.
Le président de la République n’a fait aucune concession pour notamment décrisper la sphère politique. À l’analyse de ses dires, Kabila n’entend ni libérer les prisonniers politiques ni permettre à ce que ceux qui sont exilés rentrent en hommes libres au pays.
De même, le chef de l’État n’a pas semblé regretter la répression des manifestations pacifiques de ces dernières semaines. Pour lui, ceux qui marchent sont des fauteurs de troubles avec l’intention manifeste de » tuer et de tout incendier « . Joseph Kabila dit même ignorer les revendications de ceux qui organisent des marches et autres manifestations pacifiques.
Autant dire que le garant de la nation ne connait même pas les revendications de ces millions de Congolais qui manifestent les dimanches après les cultes encore moins celles de l’opposition. C’est donc le dialogue de sourds entre Kabila et ses adversaires politiques.
Dans sa logique, les élections sont déjà programmées et tout le monde doit y souscrire dans les conditions fixées par le régime, c’est-à-dire avec l’interdiction d’organiser des meetings et autres manifestations politiques. » La démocratie ce n’est pas la foire « , soutient le chef de l’État.
Sur les relations diplomatiques avec les partenaires extérieurs, le Raïs n’entend faire aucune concession non plus. Il veut que tout le monde » respecte » la RDC. Dès lors, toutes les réprimandes de la communauté internationale sur la violation des droits humains et sur la persécution de la démocratie, Joseph Kabila ne les trouve pas justifiées. Le pouvoir s’isole et tout ceci augure un avenir incertain en RDC.