samedi , 7 novembre 2020
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RDC : 3 ans de prison pour les militants de la LUCHA à Kananga

Les membres du mouvement pro-démocratie ont manifesté le 29 décembre 2017 pour réclamer le départ du président de la République, du moment que les manifestations publiques sont interdites dans la ville depuis novembre 2017 sur décision du maire de Kananga.

Mardi 9 janvier, à l’audience publique du procès qui oppose le ministère public à dix militants du mouvement citoyen  » Lutte pour le changement (LUCHA)  » devant le tribunal de paix de Katoka à Kananga, cheflieu du Kasaï Central, l’organe de la loi a requis trois ans de servitude pénale principale contre les prévenus, rapporte Radio Okapi. Ces derniers sont poursuivis pour incitation à la désobéissance à l’autorité publique et participation criminelle. L’avocat de la société a cependant proposé l’acquittement pour le prévenu Emery Wishiye qui serait confondu aux membres de la LUCHA.

De leur côté, les avocats de la défense ont plaidé pour l’acquittement pur et simple de tous les prévenus, estimant que leurs dossier est vide.

Après avoir déclaré les débats clos, le tribunal siégeant en matière répressive a pris l’affaire en délibéré, et le jugement de cette affaire est attendu dans huit jours. Pour rappel, onze jeunes identifiés comme membres de la LUCHA ont été arrêtés le vendredi 29 décembre 2017 à Kananga, au moment où ils organisaient un sit-in pour réclamer le départ du président Joseph Kabila du pouvoir.

TORTURÉS PAR LE MAIRE DE LA VILLE

Le 7 janvier 2018, ces militants de la LUCHA, détenus depuis lors à la prison de Kananga, ont accusé le maire de la ville de séquestration, coups et blessures et tortures. Leur avocat a déposé une plainte au parquet général de Kananga. Cette plainte, dont Radio Okapi a réussi à se procurer une copie, a été déposée le 5 janvier au parquet général.

L’avocat des militants de la LUCHA écrit dans la plainte qu’après leur interpellation le 29 décembre, ses clients ont été conduits par la police à la mairie. C’est là, assure Me Oscar Mukengeshayi, que le maire Muamba Kantu Ka Njila aurait séparé deux militants du groupe et les aurait conduits dans son bureau où il les aurait séquestrés et administré des coups. Selon l’avocat, les deux militants, blessés, porteraient encore les traces des coups reçus sur leurs corps.

La plainte vise également le chef de poste principal de l’Agence nationale de renseignements à Kananga. Me Mukengeshayi souligne que c’est après les protestations de leurs camarades restés dans le véhicule de la police que les deux militants ont été sortis de leur séquestration.

Tous ces militants sont actuellement détenus à la prison centrale de Kananga. Leur procès s’est déroulé hier mardi 9 janvier. Ils sont accusés d’avoir désobéi à l’ordre de l’autorité. Ils manifestaient alors que les manifestations publiques sont interdites dans la ville depuis novembre 2017 sur décision du maire de Kananga.

Mais contacté au sujet de cette séquestration, le maire de Kananga nie avoir séquestré ou torturé les militants de la LUCHA. M. Muamba Kantu Ka Njila dément les avoir gardés dans son bureau. Il affirme cependant que ces militants lui ont été présentés par le responsable de la police devant son bureau en présence de plusieurs personnes.

[DONATIEN NGANDU MUPOMPA]

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