samedi , 7 novembre 2020
Accueil / Élections / La RDC est toujours au deuxième mandat de « Kabila »

La RDC est toujours au deuxième mandat de « Kabila »

Invité de la radio Top Congo la semaine dernière, Kin-kiey Mulumba, sous sa double casquette de l’Autorité morale du Parti pour l’Action (P.A.) et de Kabila Désir (K.D.) a commenté la marche du 31 décembre organisée par le Comité laïc de coordination catholique, l’Accord de la Saint Sylvestre, les élections du 23 décembre prochain… Pour l’élu de Masimanimba,  » l’Accord n’a jamais mis entre parenthèse la loi des lois » et que « nous sommes toujours au deuxième mandat du président Kabila car il n’y a pas eu d’élections… ». Entretien.

Top Congo FM : Monsieur Kin-kiey Mulumba, est-ce que la marche du 31 décembre est un tournant selon vous ?

Kin-kiey Mulumba (KKM) : Je ne pense absolument pas. Au mieux cette marche voulait promouvoir l’Accord de la Saint Sylvestre dont les artisans clés sont les deux prélats de Kisangani Marcel Utembi et de Mbandaka Fridolin Ambongo respectivement président et vice-président de la CENCO. Je note cependant que ces deux évêques n’ont pas rallié cet appel et que dans les principales villes du pays entre autres Lubumbashi, Bukavu, Goma et à l’ouest Matadi, Bandundu, Kikwit et ailleurs, il n’y a pas eu d’échos entendus.

Vous minimisez la portée de cette marche, pourtant les images parlent d’elles-mêmes…

Ecoutez, si on voulait quelques vidéos et quelques selfies, oui.

Vous ne reconnaissez pas les difficultés que tout cela pose en termes de droit ? Ces images ne vous choquent-elles pas ?

Il y a eu des problèmes certes, mais qui n’ont pas su bouger quelques lignes à mon avis. Et c’est vrai qu’aujourd’hui tous les congolais sont devenus extrêmement sages, je l’ai entendu sur des médias internationaux. Sinon, tous nous regardons droit vers les élections.

Doit-on penser que l’Accord du 31 décembre est mort, car au regard des propos entendus çà et là, c’est comme si ces événements remettent-ils en cause le consensus obtenu par la CENCO ?

Il reste qu’il est clair que le président de la République, hier comme aujourd’hui et demain, a toute sa capacité d’action notamment de procéder à toute nomination. Vous savez que cet accord découlait d’un consensus entre parties privées et il n’a jamais mis entre parenthèse la loi des lois. La Constitution de la République dont l’article 70 à son alinéa 2 est claire comme l’eau de roche. Cet article stipule qu’à la fin de son mandat, le président de la République reste en fonction jusqu’à l’installation effective d’un nouveau président. Donc nous sommes toujours au deuxième mandat du président Kabila car il n’y a pas eu d’élections.

Vous sous-entendez que le président Kabila peut condamner et revenir à la position d’avant dialogue ?

Je ne vais pas faire du juridisme. Moi je vous dis que le plus important, le président a toute la latitude et le plein exercice de ses fonctions dans sa capacité de conduire l’Etat, de nommer les animateurs et donc, je pense que l’accord ne l’a pas bloqué hier comme aujourd’hui et comme demain.
La communauté internationale appelle pourtant à une application intégrale de cet accord…

Chacun entend cette application intégrale à sa manière. La décrispation quant à elle est un processus. Au cas par cas, on doit décider de libérer l’un ou l’autre. Donc moi je fais entièrement confiance à la justice de mon pays. On ne va pas non plus aller en surenchère car la politique aujourd’hui dépend de la météo. Si aujourd’hui un événement se produit, le pays avisera. L’accord de la Saint Sylvestre a rallié deux parties privées et que si demain un événement majeur se produisait, je n’exclus pas l’hypothèse que le peuple congolais puisse être interrogé.

Les élections sont pour le 23 décembre. Est-ce que le Rassemblement peut intégrer le gouvernement pour un consensus plus large de l’Accord ?

Le président de la République n’a jamais fermé la porte à un Congolais. Aucune fois. Il a toujours dit qu’il avait les bras ouverts et qu’il les tenait ouverts. C’est au Rassop de montrer des dispositions face à des appels. Le président est ouvert par principe et je ne le vois pas récuser un fils de ce pays qui souhaiterait faire partie (c’est une ambition légitime) d’une équipe gouvernementale ou autre. J’ai toujours dit que pour aller aux élections, il faut un état d’apaisement. Mais s’il me semble qu’il en soit ainsi, est-ce que le Rassop/Limete est demandeur ? je ne pense pas.
Est-ce que Bruno Tshibala restera Premier ministre jusqu’aux élections ?

Je note que Tshibala est issu de l’Udps même si il en était exclu. Il a toute légitimité. Il ne pose aucun problème à la Majorité Présidentielle. Mais à nouveau, la nomination est un pouvoir discrétionnaire du chef de l’Etat.

Est-ce que vous pensez qu’il y aura vraiment élection ce 23 décembre 2018 ?

Aujourd’hui, nous sommes entrain d’aller petit à petit vers les élections. C’est un rendez-vous important et le président de la République a été clair là-dessus, cette année sera une année électorale. En tant que membre de la MP, tout ce que je vois au niveau de la Majorité est que nous avons abordé une ligne droite qui nous conduira vers les élections. Sauf évidement la production d’un événement du type d’un cataclysme sinon, je ne vois pas ce qui nous empêchera d’aller aux élections.

A lire aussi

Les oubliés : Chronique des Héros de Wenge Musica

C’est le nom de cette chronique qui retrace dans les moindres détails les noms et …

Laisser un commentaire