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2018 : Année tous les dangers en RDC

L’Accord de la Saint-Sylvestre n’est ni mort, ni à jeter à la poubelle de l’histoire. Il demeure, par contre, ‘’l’unique feuille de route consensuelle pour sortir de cette crise politique qui n’a que trop duré. En même temps qu’elle réaffirme son attachement à cet Accord qu’elle a, elle-même parrainé, la CENCO exprime sa ferme volonté d’accompagner le Peuple congolais vers les élections justes, libres et transparentes qui permettront à notre pays de se choisir de nouveaux dirigeants’’, préviennent les Evêques. Mais, pour éviter ‘’des manœuvres dilatoires et passer de prorogation en prorogation, il y a urgence d’aller aux élections’’, soutient la CENCO qui estime, par ailleurs, indispensable sur fond d’une sincère volonté politique, de rassurer le Peuple congolais et tous les partenaires internationaux, en donnant des garanties pour la tenue effective des élections.

Message clair et précis. L’urgence est aux élections. Les Evêques l’ont si bien dit et répété, dans la déclaration d’hier, lundi 27 novembre 2017. Redistribuant les cartes, les Evêques, à la suite de leur assemblée plénière extraordinaire, tenue à Kinshasa, du 22 au 24 novembre 207, restent attachés à l’Accord de la Saint Sylvestre. Ainsi, toutes les parties prenantes sont-elles tenues de s’y conformer, en l’appliquant scrupuleusement, pour faciliter les choses. En tout cas, 2018 sera l’année de tous les enjeux et de tous les dangers en RD. Congo.

L’Accord de la Saint-Sylvestre n’est ni mort, ni à jeter à la poubelle de l’histoire. Il demeure, par contre, ‘’l’unique feuille de route consensuelle pour sortir de cette crise politique qui n’a que trop duré. En même temps qu’elle réaffirme son attachement à cet Accord qu’elle a, elle-même parrainé, la CENCO exprime sa ferme volonté d’accompagner le Peuple congolais vers les élections justes, libres et transparentes qui permettront à notre pays de se choisir de nouveaux dirigeants’’, préviennent les Evêques. Mais, pour éviter ‘’des manœuvres dilatoires et passer de prorogation en prorogation, il y a urgence d’aller aux élections’’, soutient la CENCO qui estime, par ailleurs, indispensable sur fond d’une sincère volonté politique, de rassurer le Peuple congolais et tous les partenaires internationaux, en donnant des garanties pour la tenue effective des élections.

A cet effet, sans céder à la résignation, elle recommande, en outre, au peuple congolais de prendre conscience qu’il est le souverain primaire et qu’il n’y aura pas de changement sans l’implication de chacun, de prendre connaissance du calendrier électoral, de demeurer vigilant et d’assurer le suivi des garanties et des dates péremptoires du calendrier pour les faire respecter, de participer activement au processus électoral et, en cas de besoin, de manifester la désapprobation de manière pacifique, en rejetant tout recours à la violence, conformément à la Constitution.

Ici, les animateurs des institutions, premiers concernés par la concrétisation du processus électoral, sont tenus pour responsables de leurs engagements respectifs.

A Kabila, l’actuel Président de la République, la CENCO l’exhorte à rassurer l’opinion par une déclaration publique qu’il ne sera pas candidat à sa propre succession.

Aux Députés, elle demande d’adopter avec diligence, les lois justes qui garantissent la tenue des élections, d’assurer le contrôle de l’exécution du budget concernant les élections, de rejeter selon l’esprit de l’Accord de la Saint Sylvestre, toute initiative de révision et de changement de Constitution pendant la période préélectorale et électorale et de surseoir jusqu’à la législature prochaine, le projet de réformes des certaines lois, notamment la révision de la loi portant organisation et fonctionnement des Associations sans But Lucratif (ASBL) et des Etablissements d’utilité publique.

Aux membres du Gouvernement, elle leur demande de veiller au respect des libertés de manifestations et d’expressions telles que prévues dans la constitution, de Publier, de préférence avant la fin de l’année 2017, le plan de décaissement des fonds destinés à la CENI en toute transparence, de poursuivre, à votre niveau, la mise en œuvre et le parachèvement des mesures de décrispation du climat politique, de veiller à la sécurisation du processus électoral.

Aux membres de la CENI, la CENCO demande de rassurer la population de leur indépendance et de leur neutralité, de collaborer efficacement et dans la transparence avec le groupe des experts.

Aux dirigeants des Partis politiques, elle demande de Proposer des projets de société pertinents en faveur du bien-être du Peuple Congolais, au lieu de se contenter de faire des cadeaux ponctuels qui frisent la corruption.

Aux membres de la Société civile, la CENCO insiste sur la nécessité sauvegarder l’identité de l’organisation apolitique, sans se laisser inféoder à un quelconque regroupement politique, d’assurer le suivi permanent de la réalisation des activités prévues dans le calendrier électoral et interpeller chaque institution de la République suivant ses responsabilités.

Aux partenaires, membres de la Communauté Internationale, elle sollicite, visiblement, l’accompagnement du Peuple congolais à faire respecter la mise en œuvre du calendrier électoral selon son chronogramme; de Faciliter la tenue des élections en 2018 par un appui financier et logistique nécessaire à l’accomplissement des opérations préélectorales et électorales.

A lire la déclaration, ci-dessous, tout est à prendre au sérieux.

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Le peuple congolais crie sa souffrance (cf. Exode 3,7)

Allons vite aux élections

Message de l’Assemblée Plénière Extraordinaire des Évêques Membres de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO)

1. Nous, Cardinal, Archevêques et Évêques, membres de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO), réunis en Assemblée Plénière Extraordinaire à Kinshasa, du 22 au 24 novembre 2017, mus par la sollicitude pastorale à l’égard du Peuple congolais, partageant ses souffrances, nous sommes penchés principalement sur la situation sociopolitique de notre pays.

2. En ces temps difficiles, le Pape François a pris l’initiative de prier, le 23 novembre 2017, pour la paix dans notre pays et au Soudan du Sud.Nous saisissons la présente occasion pour lui adresser de tout cœur nos vifs et sincères remerciements. Les célébrations que nous avons organisées à cette occasion dans nos différents diocèses de la République Démocratique du Congo témoignent de notre indéfectible attachement au Successeur de Pierre.

I. LA SITUATION DRAMATIQUE DE NOTRE PAYS

3. Cinq mois après notre message intitulé « Le Pays va très mal. Debout, Congolais ! Décembre 2017 approche » dans lequel nous avons stigmatisé la violation de l’Accord politique global et inclusif du Centre Interdiocésain de Kinshasa et ses conséquences, nous constatons qu’il n’y a pas d’avancée significative. L’imbroglio politique et la souffrance de la population qui en résulte dépassent le seuil du tolérable. Nous sommes profondément déçus de nous retrouver dans le même contexte de tensions qu’à la fin de l’année 2016. Le Peuple ne tolérera pas que cela se répète en 2018.

4. En effet, parce que les élections n’ont pas été organisées dans le délai constitutionnel, un compromis a été laborieusement trouvé par l’Accord de la Saint-Sylvestre pour une sortie pacifique de la crise. Cet Accord prévoyait, entre autres :

– La nomination du Premier Ministre présenté par le Rassemblement (III.3.3.) ;

– La désignation des membres du Conseil National de Suivi de l’Accord et du Processus Electoral (CNSA) (VI.2.2.) ;

– La redynamisation de la Commission Electorale Nationale Indépendante(CENI) (IV.5.a)) ;

– Les mesures de décrispation (VI) ;

– La tenue des élections au plus tard en décembre 2017 (IV.2.).

5. Malheureusement la mise en œuvre de cet Accord a subi des graves entorses, surtout aux points évoqués ci-dessus. Cet art d’embrouiller les choses a sensiblement entamé la confiance et a donné lieu au scepticisme entre acteurs politiques, et dans le chef des Congolais vis-à-vis de la classe politique et des institutions de la République. Dès lors le peuple est désemparé. En effet, les décisions qui mettent le peuple devant un fait accompli sans respecter les clauses de l’Accord créent un manque de confiance.

C’est dans ce contexte de méfiance généralisée que la CENI a publié, le 5 novembre 2017, le calendrier électoral.

II. L’URGENCE D’ALLER AUX ELECTIONS

6. Eu égard à ce qui précède, afind’éviter des manœuvres dilatoires et passer de prorogation en prorogation, il y a urgence d’aller aux élections. Il est indispensable, sur fond d’une sincère volonté politique, de rassurer le Peuple congolais et tous les partenaires internationaux en donnant des garanties pour la tenue effective des élections.

7. À cet effet, sans céder à la résignation, nous recommandons :

À nous tous Congolais :

– Prenons conscience que nous,Peuple congolais, sommes le souverain primaire et qu’il n’y aura pas de changement sans l’implication de chacun de nous;

– Prenons connaissance du calendrier électoral;

– Demeurons vigilants et assurons le suivi des garanties et des dates péremptoires du calendrier pour les faire respecter ;

– Participons activement au processus électoral ;

– En cas de besoin, manifestonsnotre désapprobation de manière pacifique, en rejetant tout recours à la violence, conformément à la Constitution.

8. À Vous, Excellence Monsieur le Président de la République :

Considérant votre charge de garant de la Constitution et du bon fonctionnement des institutions de la République, nous vous exhortons à rassurer l’opinion par une déclaration publique que vous ne serez pas candidat à votre propre succession. Nous sommes convaincus que cela contribuerait à l’apaisement des tensions politiques. Aussi est-il nécessaire que vous vous impliquiez à fond dans la poursuite et le parachèvement de la mise en œuvre des mesures de décrispation politique prévues dans l’Accord.

9. À vous, nos Elus, membres du Parlement,

Nous vous demandons de :

-Adopter avec diligence les lois justes qui garantissent la tenue des élections ;

– Assurer le contrôle de l’exécution du budget concernant les élections ;

– Rejeter, selon l’esprit de l’Accord de la Saint-Sylvestre, toute initiative de révision et de changement de Constitution pendant la période préélectorale et électorale ;

-Surseoir jusqu’à la législature prochaine le projet de réformes des certaines lois, notamment la révision de la loi portant organisation et fonctionnement des Associations Sans But Lucratif (ASBL) et des Etablissements d’utilité publique.

10. À vous, membres du Gouvernement,

Nous vous recommandons de :

– Veiller au respect des libertés de manifestation et d’expression telles que prévues dans la Constitution;

-Publier, de préférence avant la fin de l’année 2017, le plan de décaissement des fonds destinés à la CENI en toute transparence;

– Poursuivre, à votre niveau, la mise en œuvre et le parachèvement des mesures de décrispation du climat politique ;

– Veiller à la sécurisation du processus électoral.

11. À vous,membres de la CENI,

Nous réitérons notre demande de :

– Rassurer la population de votre indépendance et de votre neutralité ;

– Collaborer efficacement et dans la transparence avec le groupe des experts.

12. À vous, dirigeants des Partis politiques,

Nous vous demandons de :

– Proposer des projets de société pertinents en faveur du bien-être du Peuple Congolais, au lieu de vous contenter de faire des cadeaux ponctuels qui frisent la corruption ;

– Assurer l’éducation civique et électoral des membres de vos partis politiques respectifs ainsi que de la population ;

– Ne pas chercher le maintien ou l’accès au pouvoir par des coups de force qui risqueraient de plonger le pays dans le chaos ;

– Eviter l’inconstance et les divisions intestines ; et de travailler plutôt dans la légalité et l’unité pour l’intérêt de la population ;

-Organiser, en cas de besoin, des manifestations sans violence, conformément aux dispositions de la Constitution.

13. À nous tous, chers frères et sœurs, membres la Société Civile:

– Gardons notre identité organisation apolitique, sans nous laisser inféoder à un quelconque regroupement politique ;

– Veillons à assurer le suivi permanent de la réalisation des activités prévues dans le calendrier électoral et interpeller chaque institution de la République suivant ses responsabilités.

14. À vous nos partenaires, membres de la Communauté Internationale,

Nous vous exhortons à :

– Accompagner le Peuple congolais à faire respecter la mise en œuvre du calendrier électoral selon son chronogramme ;

– Faciliter la tenue des élections en 2018 par un appui financier et logistique nécessaire à l’accomplissement des opérations préélectorales et électorales.

CONCLUSION

15. En guise de conclusion, la CENCO tient à rappeler à tous les acteurs politiques et au Peuple congolais tout entier que l’Accord de la Saint-Sylvestre n’est pas mort. Il est et demeure l’unique feuille de route consensuelle pour sortir de cette crise politique qui n’a que trop duré.

16. En même temps qu’elle réaffirme son attachement à cet Accord qu’elle a elle-même parrainé, la CENCO exprime sa ferme volonté d’accompagner le Peuple congolais vers les élections justes, libres et transparentes qui permettront à notre pays de se choisir de nouveaux dirigeants.

17. « Si le Seigneur ne bâtit la maison c’est en vain que peinent les bâtisseurs » (Ps 127). Prions sans cesse pour la réussite de ce processus électoral. Que la Vierge Marie, Reine de la paix et Notre Dame du Congo, intercède pour nous.

Fait à Kinshasa, le 24 novembre 2017

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