samedi , 7 novembre 2020
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Janet "KABILA"
Janet "KABILA"

Panama papers : la corruption à grande échelle en Afrique

Une nouvelle publication des Panama Papers révèlent la corruption à grande échelle en Afrique, notamment pour l’attribution des offres aux entreprises pétrolières. L’Algérie est principalement visé par cette révélation, mais également le Mali ou l’Afrique du sud. Malgré l’ampleur des Panama Papers, on attend toujours les sanctions et les emprisonnements contre les évadés fiscaux. Est-ce que les Panama Papers ne sont pas un Scoop pour le Scoop dans un monde où les lanceurs d’alerte ont surpassé les journalistes d’investigation ?

De récentes révélations du Consortium International des Journaliste, relatives aux Panama Papers, ont mis en évidence le fait que 12 des 17 entreprises, impliquées dans une enquête judiciaire conduite en Italie pour des faits de corruption sur des accords pétroliers en Algérie, ont été créés par le cabinet Mossack Fonseca.

Les détails de la procédure italienne mentionnés dans le rapport du consortium, apprennent qu’un certain Farid Bedjaoui, neveu d’un ancien ministre algérien des affaires étrangères, a tenu des rencontres secrètes avec des officiels algériens pour, selon des témoins interrogés par les juges, arranger avec eux des pots de vin d’un montant de 275 millions $, afin de permettre à la firme énergétique Saipem de remporter en Algérie des contrats de 10 milliards $.

La justice italienne fait savoir que pour acheminer ces biscuits de corruption, M. Bedjaoui, actuellement recherché par les polices internationales, avait créé une douzaine de firmes dans les paradis fiscaux avec les services de la firme Mossack Fonseca. Dans un de ses commentaires, elle a clairement exprimé qu’une de ces entreprises, Minkle Consultants S.A, est un véhicule de flux financiers illicites.

Le cas italien ne serait que la pointe visible de l’Iceberg. Au total, le consortium international des journalistes a identifié dans sa base des données des Panama Papers, 37 entreprises citées ou impliquées dans des procès pour corruption, dans l’acquisition de contrats sur des ressources en Afrique. « Des entreprises obtiennent des contrats en Afrique, soit parce que leurs dirigeants sont politiquement connectés, soit parce que leurs propriétaires ont recours à des pratiques douteuses pour obtenir des contrats », a fait savoir au consortium Fredrik Reinfeldt, l’ancien ministre suédois des affaires étrangères devenu président de l’Initiative pour la Transparence dans les industries Extractives (ITIE).

Les données qui ont fuité de la firme Mossack Fonseca indiquent également qu’elle a créé 27 entreprises filiales rattachées à Anglogold Ashanti, un des leaders mondiaux de la production d’or, avec des opérations dans plusieurs pays africains, dont certains sont très pauvres (comme le Mali) ou en proie à des déficits de revenus importants (comme le Ghana ou l’Afrique du sud).

Anglogold s’est défendu face au consortium de respecter au mieux la légalité dans ses pays d’intervention. Saipem, pour sa part, a indiqué qu’elle collaborait de bonne foi avec la justice, et avait déjà fait recours à un auditeur externe pour examiner l’ensemble de ses comptes.

Il n’en reste pas moins que la région Afrique est désormais présentée par de nombreuses organisations (Tax and Justice Network ou encore Oxfam), comme une créancière nette du monde.

[Houssen Moshinaly/Actualité Houssenia Writing]

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