L’information a été livrée, le même jour, par le premier avocat général de la République, Victor Mumba Mukomo, à l’issue d’une réunion du Parquet général avec les représentants diplomatiques américains et les avocats de l’opposant Moïse Katumbi dans la ville de Kinshasa.
L’Américain Darryl Lewis « a été mis à la disposition de Monsieur l’ambassadeur des États-Unis en RDC pour qu’il puisse retourner dans son pays et retrouver sa famille», a-t-il déclaré devant la presse.
« Les Etats-Unis, étant un pays épris de paix et de justice, nous pensons qu’il ne peut pas accepter que ses compatriotes commettent des actes subversifs (Ndlr sur un territoire étranger)», a-t-il souligné.
« Commission rogatoire internationale »
Pour le premier avocat général, le retour de l’Américain Darryl Lewis aux Etats-Unis « ne signifie pas que le dossier est clos pour autant ».
Ensuite, Victor Mumba a annoncé qu’une « commission rogatoire internationale sera mise en place pour que la vérité soit connue ». Car, « l’enquête va se poursuivre ici et aux Etats-Unis », a-t-il indiqué.
L’ambassadeur américain, James C. Swan, s’est dit « heureux d’apprendre que M. Darryl Lewis sera en mesure de rejoindre sa famille aux États-Unis ». Aussi a-t-il rappelé que l’implication de l’ambassade américaine dans l’affaire de suspicion de recrutement de mercenaires étrangers « a été essentiellement de nature consulaire ».
« Nous remercions le gouvernement congolais d’avoir respecté l’obligation de permettre à notre ambassade de rendre (Ndlr : à Darryl Lewis) des visites consulaires lors de sa détention », a déclaré le diplomate américain.
Le principal avocat du suspect américain, Me Azarias Ruberwa, a, au nom de toute la défense, pris acte de la décision de la justice congolaise.
« Comme avocat, nous ne pouvons que nous féliciter pour ce résultat parce que cet homme a connu la mort de son grand-frère et sa mère est hospitalisée (Ndlr : à la suite d’un AVC qu’elle a connu à cause de l’arrestation de Lewis) », a-t-il fait savoir.
Darryl Lewis et trois autres Congolais ont été arrêtés à Lubumbashi le 24 avril lors d’un meeting de l’opposant Moïse Katumbi, dispersé à coup de gaz lacrymogènes. Dès le lendemain, ils étaient transférés à Kinshasa.
Les autorités congolaises ont présenté Darryl Lewis comme le cerveau moteur du réseau des présumés mercenaires américains au service de l’ancien gouverneur de l’ex-Katanga, candidat à la présidentielle 2016 de la plate-forme de l’opposition G7. Elles avaient, par la même occasion, ouvert une enquête sur ce dossier pour « tirer les choses au clair ».
Moïse Katumbi avait dénoncé l’ouverture de cette enquête dont il avait qualifié « d’un mensonge grotesque » monté dans l’intention de « nuire en sa personne ».
L’ambassade des Etats-Unis en RDC avait, pour sa part, qualifié l’affaire de « fausses allégations ».