samedi , 7 novembre 2020
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Photo d'un journaliste belge avec un politicien congolais.
Colette Braeckman et Etienne Tshisekedi

RDC, l’alternance de la rue a un coût très élevé : des vies humaines !

Etienne Tshisekedi, a convoqué un conclave de l’Opposition afin que tous parlent désormais le même langage, en vue d’obtenir l’alternance à la tête du pays au 20 décembre 2016. Cette posture démontre que l’Opposition a aussi la capacité de se réunir et de se doter de stratégies de conquête pacifique du pouvoir. En d’autres termes, il s’agit d’une avancée significative d’autant plus que l’alternance de la rue caressée par certains radicaux de l’Opposition a un coût très élevé : des vies humaines ! Un seul Congolais tué est une perte inutile en cette période de consolidation de la démocratie en vue d’une passation pacifique du pouvoir au sommet de l’Etat.

Désormais, Etienne Tshisekedi se présente comme la personne qui fédère le mieux l’Opposition qui aspire à une vraie alternance en décembre 2016. C’est ce qui justifie la rencontre de Bruxelles au cours de laquelle un signal fort sera donné à la communauté internationale et au peuple congolais, démontrant à l’occasion qu’il est possible de se mettre ensemble dans l’intérêt supérieur du pays. Le lider maximo  joue sa dernière après plusieurs tentatives ratées d’arracher l’impérium.

Le président de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Etienne Tshisekedi, a convoqué un conclave de l’Opposition afin que tous parlent désormais le même langage, en vue d’obtenir l’alternance à la tête du pays au 20 décembre 2016. Cette posture démontre que l’Opposition a aussi la capacité de se réunir et de se doter de stratégies de conquête pacifique du pouvoir. En d’autres termes, il s’agit d’une avancée significative d’autant plus que l’alternance de la rue caressée par certains radicaux de l’Opposition a un coût très élevé : des vies humaines ! Un seul Congolais tué est une perte inutile en cette période de consolidation de la démocratie en vue d’une passation pacifique du pouvoir au sommet de l’Etat.

En répondant favorablement à cette rencontre organisée en dehors du pays, c’est-à-dire à Bruxelles où le vieil opposant est en convalescence, ses pairs de l’Opposition lui ont témoigné une large reconnaissance. Mais à l’UDPS, l’on croit savoir que le chemin est balisé pour que cette fois-ci soit la bonne et permettre à l’UDPS de jouir de ce qui lui revient comme reconnaissance de sa lutte pacifique de longue date. Ainsi, « Etienne Tshisekedi est de ceux qui sont investis d’une mission, à savoir conduire et installer une vraie démocratie en RDC », a déclaré un opposant qui a pris son avion jeudi soir.

Pour préparer le chemin, Moïse Katumbi et ses techniciens avaient tenu plusieurs discussions avec l’UDPS et son président. Katebe Katoto, le frère aîné du gouverneur  honoraire du Katanga a régulièrement échangé avec Etienne Tshisekedi. Pour l’entourage, les discussions tournent autour de l’avenir de la RDC.

Même si elle est assurée de pouvoir gagner à sa cause une large partie de l’opinion, l’UDPS sait que désormais, elle ne peut plus prendre le risque de fâcher ceux qui peuvent l’aider à monter au strapontin qui conduit au pouvoir d’Etat. Il s’agit de ses alliés de l’Opposition. Mais la tâche n’est pas facile d’autant plus que les ambitions légitimes des uns et des autres ne peuvent être étouffées dans un environnement démocratique. Toutefois, des ambitions démesurées devraient aussi être ramenées à leur vraie dimension. L’humilité de nombre d’acteurs politiques qui ont accepté de se rendre auprès du sphinx et de s’investir pour qu’il prenne réellement la direction des affaires à l’Opposition afin de franchir l’étape cruciale de l’alternance en 2016 est capitale. Félix Tshisekedi l’avait déclaré haut et fort qu’à l’UDPS : « Si transition il y aura, ce sera avec Tshisekedi à la tête du pays ». Cela n’aura été que justice.

Selon des indiscrétions, l’objectif poursuivi par cette rencontre est d’investir Etienne Tshisekedi comme l’unique personnalité qui pourrait conduire une transition après la fin constitutionnelle du règne du président Joseph Kabila qui achève son deuxième et dernier mandat selon la Constitution congolaise, à la fin de cette année.  Cela nonobstant, la Cour constitutionnelle qui a tranché sur la question à travers son arrêt en interprétation de l’article 70 de la Constitution. Elle a affirmé que le chef de l’Etat restera en fonction au-delà de la fin de son mandat dans l’éventualité où la présidentielle ne serait pas organisée dans le délai constitutionnel.

La recherche du compromis

L’UDPS, sur qui reposent les espoirs de tout le monde pour crédibiliser le dialogue, ne se trompe pas en prenant son temps et en indiquant les conditions minimales pour lesquelles elle acceptera de se mouiller. C’est pour cette raison que son président national, EtienneTshisekedi, ne s’est jamais précipité à s’engager avec la MP sur la voie du dialogue national tel que voulu par le président Kabila dans son ordonnance. Même le facilitateur désigné par l’Union africaine (UA) n’a pas eu la tâche facile en prenant langue avec l’UDPS. A ce jour, il s’est rendu compte par lui-même que la partie n’était pas gagnée à l’avance.

Pour Tshisekedi, la question n’est pas d’accéder à tout prix à la magistrature suprême, mais de remettre le pays sur la voie de la démocratisation et des élections. Ce que le président Kabila et sa majorité ne peuvent plus garantir pendant « une courte transition électorale ». Cet argument a reçu l’adhésion du G7, de la Dynamique, de l’AR et de plusieurs autres forces politiques engagées en faveur de l’alternance au pays. Toutes ces composantes vont se prononcer clairement là-dessus. Jusque-là, du côté de la Dynamique des hésitations sont perceptibles, notamment à l’UNC de Vital Kamerhe, le MLC de Bemba… Mais rien n’est définitivement perdu pour autant. Vital Kamerhe s’est envolé pour la Grèce mais un crochet à Bruxelles n’est pas exclu.

Comment l’Opposition fera-t-elle avaler cette couleuvre à la MP? Là est tout le sens de la réunion de Bruxelles. Tshisekedi a mis tout son poids sur la balance et abat ainsi sa dernière carte avant de se décider de participer au dialogue afin d’y obtenir l’alternance ou lever d’autres options pour aboutir au même résultat mais en faisant l’économie des vies humaines.

La communauté internationale qui connaît ce schéma, selon plusieurs sources crédibles, a dépêché Saïd Djinnit à Addis-Abeba afin de recadrer Edem Kodjo, le facilitateur désigné qui s’est embourbé complètement en accusant d’un côté l’UDPS de blocage et de l’autre, en la déclarant incontournable. Bref, tous ceux qui se retrouveront à Bruxelles vont mettre sur la balance une proposition qui pèserait lourdement sur l’avenir de la RDC.

La majorité viendra-t-elle avec autant d’humilité pour qu’au dialogue une solution soit trouvée, en faisant des concessions de cette envergure? Là est toute l’énigme!

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La Dynamique décide d’aller au Conclave de Tshisekedi

Après moult tergiversations, la Dynamique de l’Opposition a décidé de participer au conclave de l’Opposition de Bruxelles piloté par Étienne Tshisekedi. Dans un communiqué signé hier vendredi 3 juin par son Modérateur, Patrick Mayombe, la Dynamique délègue 7 membres à Bruxelles. Mais la figure de proue de cette plateforme, Vital Kamerhe n’y prendra part. Ainsi, prendront part à ce conclave pour le compte de la Dynamique: Martin Fayulu et Patrick Mayombe notamment.

Cependant, la Dynamique a réitéré son attachement à l’ordre constitutionnel et à la Résolution 2277. Ses délégués iront défendre cette position au conclave de Bruxelles. Mais d’autres membres de la Dynamique, plus réticents, comme Jean Lucien Bussa ont déjà prévenu que le Conclave de Bruxelles ne remplacera pas le peuple. C’est la ligne dure de l’Opposition qui prône la mobilisation populaire pour faire plier Kabila. Mais le refus de la Dynamique, dans un premier temps, de participer au conclave avait contrarié Félix Tshisekedi. Ce cadre de l’Udps avait dit que la Dynamique risquait de se transformer en dynamite à force de tout rejeter avait-il tweeté. Après, quand la Dynamique a répondu favorablement à l’invitation du «sphinx», Félix Tshisekedi, dans un autre tweet, a salué le fait que les membres de la Dynamique ait sacrifié leurs égos sur l’autel de l’intérêt général.

Le Conclave de Bruxelles vise l’unité de l’Opposition divisée en trois pôles: Tshisekedi-Katumbi-Kamerhe. Elle vise aussi à dégager une position politique et une stratégie communes face au régime Kabila accusé de vouloir se maintenir au pouvoir au delà du délai constitutionnel et de s’y maintenir ad vitaem aeternam. Mais le Conclave de Bruxelles, signe le retour officiel de Tshisekedi sur la scène politique. Il veut prendre le leadership de l’Opposition que se dispute Kamerhe et Katumbi. Cette fois-ci c’est lui qui est à l’initiative contrairement à la fois passée. Mais les divisions sont telles, dans l’Opposition, qu’il est hypothétique de parier sur la réussite de ce conclave prévue pour démarrer le 7 juin.

En fait, Tshisekedi veut convaincre la Dynamique de participer au Dialogue politique. Car celle-ci est la plus ferme sur son refus d’y participer. Contrairement au G7 qui est d’accord moyennant quelques concessions. On en saura davantage le 9 juin quand les résolutions du Conclave seront publiées. Les grandes manœuvres de l’Opposition viennent de commencer.

[Publie ce samedi 4 juin 2016, sur le mur facebook de Olivier Kamitatu Etsu]

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