samedi , 7 novembre 2020
Accueil / Business / Corée du Nord : Le régime de Pyongyang extorque à ces travailleurs 70 à 80% de leur rémunération mensuelle

Corée du Nord : Le régime de Pyongyang extorque à ces travailleurs 70 à 80% de leur rémunération mensuelle

Il est largement connu de tous que la Corée du Nord a expédié plus de 60.000 travailleurs dans plus de 50 pays du monde. La République de la Guinée Equatoriale fait partie des pays de destination desdits travailleurs.

La question que l’on pourrait se poser est de savoir pourquoi autant de travailleurs nord-coréens envoyés à l’étranger ?

Selon les experts de la géopolitique de la Corée du Nord, le régime de Pyongyang extorque à ces travailleurs 70 à 80% de leur rémunération mensuelle pour entretenir le luxe des dirigeants nord-coréens de haut niveau, soutenir la sécurité du pouvoir dictatorial de la famille ‘Kim’, mais aussi pour développer des armes de destruction massive telles que la bombe atomique et les missiles balistiques à longue portée.

La même source fait remarquer que cette réalité va de plus en plus s’exacerber, si l’on considère que la communauté internationale s’apprête à rendre plus strictes et rigoureuses les sanctions existantes à l’encontre du régime communiste de Pyongyang, suite à une série de provocations de l’essai nucléaire et du lancement d’une fusée à longue portée effectués au début de cette année, qui a poussé les autorités sud-coréennes à fermer brutalement le complexe industriel de Kaesong financé par Séoul.

Ce complexe industriel situé sur le territoire nord-coréen à 10 km du nord de la ligne de démarcation et exploité conjointement par les deux Corée était qualifié de symbole de réconciliation intercoréenne et constituait pour la Corée du Nord une source de près de 1 milliard de dollars de bénéfice par an.

La fermeture de ce complexe va donc conduire le régime nord-coréen à avoir davantage recours aux travailleurs expédiés à l’extérieur pour combler la lacune de sa recette annuelle qui provenait du complexe industriel de Kaesong.

Dans une telle situation difficile à laquelle la Corée du Nord fait face, le marché de construction en Guinée Equatoriale est devenu pour le régime communiste de Pyongyang un marché-phare afin de s’en sortir en se procurant d’énormes devises étrangères à travers quelques centaines d’ouvriers qui s’activent dans divers chantiers de construction de ce pays qui est un des principaux producteurs du pétrole de l’Afrique de l’Ouest.

Ce qui est encore inquiétant dans la coopération entre le régime communiste de Pyongyang et celui de Obiang Nguema est que les entreprises nord-coréennes sont en train d’élargir le périmètre de leurs domaines d’affaires au-delà du marché de travaux publics dont ils profitent déjà, allant jusqu’à l’informatique et aux télécommunications.

Selon les sources nord-coréennes en Guinée Equatoriale, ‘Korea Computer Center’ (KCC), société nord-coréenne spécialisée dans l’informatique et les télécommunications, implantée à Malabo depuis quelques années, a signé en 2015 un contrat avec la Présidence de la Guinée Equatoriale afin de construire le système spécial de la sécurité du président Obiang Nguema, basé sur la technologie de la vidéosurveillance et de l’informatique.

Ce projet spécial de la sécurité présidentielle a pour but d’offrir à la Présidence de la Guinée Equatoriale divers systèmes et matériels d’informatique et de télécommunication ainsi que plusieurs installations de sécurité qui sont finalement destinés à la protection du président lui-même et à la surveillance efficace à l’égard de tout l’ensemble des choses susceptibles de menacer la plus haute hiérarchie de la Guinée Equatoriale, c’est-a-dire la dynastie Obiang Nguema.

Le président Obiang Nguema, encore selon une source en permanence liée à la Corée du Nord en Guinée Equatoriale, aurait promis sans aucune hésitation à la KCC, principal operateur de ce projet secret, d’aller débloquer 3 milliards de dollars, somme de contrat proposée par cette société nord-coréenne.

La Présidence de la Guinée Equatoriale est également en train d’accorder aux employés de la KCC impliqués dans ce projet secret toutes les commodités, telles que : bureaux sécurisés, véhicules d’Etat et chauffeurs 24h/24, logements, etc.

Elle ne rate même pas les paiements échelonnés pour la construction du système, bien que la rentabilité de la Trésorerie de Malabo n’est point favorable à cause de la chute du prix du pétrole dont dépend pour près de 90% la recette de la Guinée Equatoriale.

Le directeur général de la KCC/Malabo récompensé
En tout état de cause, grâce à l’exploit couronné du succès dans le marché de l’informatique en Guinée Equatoriale, M. Kyeongsu RI, Directeur General de la succursale de la KCC à Malabo vient de recevoir une décoration de haut niveau de la part des autorités nord-coréennes, et il se targue bruyamment de sa réussite devant ses concitoyens allant jusqu’à provoquer des jalousies.

Par ailleurs, la Corée du Nord continue d’envoyer la main d ‘œuvres à bas prix en Guinée Equatoriale afin de ne pas perdre le marché de construction de ce pays qui lui a d’ores et déjà apporté une grande fortune principalement utilisée à la mise au point des armes de destruction massive.

On dénombre actuellement plus de 400 travailleurs nord-coréens en Guinée Equatoriale.

Depuis quelques années, on observe la présence d’ouvriers nord-coréens dans les chantiers de travaux publics opérés par les entreprises occidentales, ce qui laisse entendre que la Corée du Nord vend sa main d’œuvre inactive expulsée des pays du Moyen-Orient pour maximaliser le gain à travers ce système d’esclavage moderne, qui fait l’objet de condamnation par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU.

KOGEN GE, la plus active parmi les sociétés de construction nord-coréennes en Guinée Equatoriale, vient d’ouvrir son nouveau quartier-général flamboyant neuf composé de bureaux, de logements pour cadres, et d’une grande structure de bétonnières.

Tout cela prouve que le marché de construction équato-guinéen est très rentable pour la Corée du Nord et que les dirigeants de celle-ci profitent du bénéfice généré dans ce marché afin d’embellir de plus leur luxe et de renforcer leur bellicosité par le développement des armes de destruction massive qui ne sont rien d’autre que les fruits du bien mal obtenu par l’exploitation de leurs travailleurs soumis à un esclavage moderne.

Les experts se demandent avec tant d’inquiétudes pourquoi la Guinée Equatoriale est arrivée à établir de tels liens intenses avec la Corée du Nord qui est l’incarnation de la dictature totale ainsi que de la plus grande menace contre la paix de la planète.

En particulier, les observateurs africains redoutent également que la Guinée Equatoriale, un des pays modèles de développement économique sur le continent africain devienne la victime de ses relations dangereuses avec le régime de Pyongyang se trouvant dans le collimateur de l’ONU.

D’autant qu’ils estiment que les devises étrangères gagnées par les Nord-Coréens dans les travaux publics commandés par le gouvernement équato-guinéen constituent la source essentielle qui alimente le développement des armes nucléaires et des missiles à longue portée de la Corée du Nord.

[Matshi]

A lire aussi

La RDC affûte ses armes pour la COP 25

De par son étendue et sa riche diversité biologique, la forêt de la République démocratique …

Laisser un commentaire