samedi , 7 novembre 2020
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Massacres de Miriki : Les Hutu congolais complice avec leurs frères rwandais des FDLR

Ça va mal dans la région du Sud-Lubero, plus exactement dans la localité de Miriki. La situation a empiré après le carnage à la hache et à la machette, de 18 Congolais membres de la communauté Nande par des Hutu rwandais des FDLR, début janvier. Ce qui a mis le feu aux poudres entre les deux communautés, les Nande et les Hutu congolais qui, jusqu’il y a très peu, cohabitaient pourtant pacifiquement.

Après ce massacre, les Nande ont préparé des représailles contre les Hutu congolais qu’ils accusent d’être de mèche avec leurs frères rwandais des FDLR. En plus, il y a des bagarres généralisées dans le secteur de Miriki lorsque les membres des deux communautés se rencontrent.

La plus sanglante est celle d’avant-hier avec neuf blessés graves, hospitalisés, selon des sources de la Société civile locale, confirmées par l’Administrateur de Territoire (AT). Outre ce massacre des 18 Nande qui a embrasé toute la zone de Miriki, les Nande posent aussi un problème de leurs terres qui sont occupées et exploitées par les Hutu congolais.

SONNETTE D’ALARME

Ils exigent donc la restitution immédiate de ces terres parmi les plus riches ainsi que le départ des Hutu. La dispute des terres vient envenimer davantage et complexifier les relations déjà exécrables depuis le massacre de Miriki entre Nande et Hutu congolais.

C’est cette situation qui a poussé Me Omar Kavota, le coordonnateur de l’Ong de défense des droits l’homme dénommée  » Centre d’études pour la paix, la démocratie et les droits de l’homme  » (CEPADHO), à se montrer très préoccupé par cette situation bouillonnante tire déjà la sonnette d’alarme.
Il invite le gouvernement central à instaurer, dans le plus bref délai, un dialogue social entre les deux communautés qui ont déterré la hache de guerre. Il n’y a que par ce mécanisme qu’on peut restaurer la confiance perdue entre Nande et Hutu.

Le danger, c’est le risque de voir de telles hostilités toucher les autres communautés du Nord-Kivu. Là où, est-il besoin de le rappeler, chaque communauté ou chaque tribu (ou presque) a sa milice armée jusqu’aux dents pour, soi-disant défendre les siens.

C’est la raison d’être de la multitude de groupes  » Maï-Maï  » comme par exemple, les  » Nyatura « , les Hutu congolais proches des Hutu rwandais des FDLR… A ce sujet, il n’y a que les Nande qui n’ont pas un groupe armé depuis l’intermède de l’administration de RCD/KML  » d’Antipas Mbussa Nyamwissi avec comme capitale Beni.

Si les Nande continuent à être victimes d’un massacre à vaste échelle de Miriki avec 18 personnes égorgées, ce n’est pas évident qu’ils resteront longtemps les bras croisés, eux qui brassent des millions de dollars tirés de l’expansion de leurs activités.

C’est là que le pouvoir central doit suivre les recommandations du CEPADHO et mettre les deux communautés en guerre autour d’une même table afin de fumer le calumet de la paix.

LA MONUSCO MISE EN CAUSE

Il ne faudra pas perdre de vue le fait que ce sont les Hutu rwandais des FDLR et non les Hutu congolais qui ont impitoyablement frappé à Miriki en s’attaquant pour la toute première fois, à la communauté Nande.

« Celui qu’il faut le plus blâmer c’est bien la Monusco. Parce que le cantonnement avec armes lourdes du Bataillon sud-africain de la Brigade est situé à moins de 300 mètres du lieu », commente un analyste.

Mais les Sud-Africains qui suivaient tout ce qui se passait ne sont pas allés à la rescousse de la population. Ils n’ont pas bougé de leur base, alors que des assaillants étaient en train d’égorger les habitants sous des cris bestiaux des victimes. Pourquoi sont-ils là à Miriki avec tout cet armement s’ils laissent égorger 18 personnes devant eux ?

Des témoins ont indiqué qu’un moment, ils avaient tiré en l’air des balles traçantes, donc fluorescentes. Et c’est tout. Au cours d’une conférence de presse qui avait suivi ce massacre, la Monusco a reconnu cette faute lourde dans le chef des Sud-Africains et demandé pardon à tous les Congolais. Une enquête était aussi lancée pour déterminer les contours de ce comportement reprochable du contingent sud-africain de la Brigade d’intervention composé pourtant de commandos bien formés, qui ont laissé les FDLR poursuivre leur basse besogne en massacrant 18 Nande.

[KANDOLO M.]

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