samedi , 7 novembre 2020
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RDC : Une Opposition plurielle

Jamais, l’Opposition politique n’a été aussi plurielle qu’elle ne l’est actuellement. S’il faut en établir le palmarès, on aurait d’un côté, l’Opposant en chef Etienne Tshisekedi avec ses affidés. De l ’autre, la Dynamique de l’opposition, dont l’UNC de Vital Kamerhe et le MLC de Jean-Pierre Bemba, portent l’étendard. A ces deux plateformes connues pour leur radicalisme, s’ajoutent d’autres courants comme l’Opposition républicaine (OR), initiée par Léon Kengo Wa Dondo, l’Opposition nationaliste et le dernier-né des regroupements de l’Opposition, à savoir le G7. Et dire que ce n’est pas tout, tant il existe d’autres cartels politiques se réclamant de l’Opposition. Il revient à tout analyste averti de la scène politique rd congolaise, de constater que l’Opposition s’affiche encore déstructurée jusqu’à ce jour. Cette situation parait bien tirer ses origines des premières élections démocratiques et transparentes organisées en 2006. L’Opposition avait aligné plus de vingt candidats sur le total de 33 prétendants dans la course à la présidentielle. On connaît la suite.

Des élections coûte que coûte dans le délai constitutionnel ! Donc en cette année 2016. L’alternance politique à tout prix ! Voilà qui rappelle sans euphémisme, la « symphonie  » presque régulière des acteurs politiques rd congolais de l’Opposition. C’est donc ces propos, tel un refrain, que les opposants déversent sur la place publique. On ne devrait sans doute pas leur en vouloir. Démocratie oblige ! Une question cependant, celle de savoir si l’Opposition politique en RD Congo, dans son format actuel, peut espérer réussir une alternance qui lui soit favorable.

Jamais, l’Opposition politique n’a été aussi plurielle qu’elle ne l’est actuellement. S’il faut en établir le palmarès, on aurait d’un côté, l’Opposant en chef Etienne Tshisekedi avec ses affidés. De l ’autre, la Dynamique de l’opposition, dont l’UNC de Vital Kamerhe et le MLC de Jean-Pierre Bemba, portent l’étendard.

A ces deux plateformes connues pour leur radicalisme, s’ajoutent d’autres courants comme l’Opposition républicaine (OR), initiée par Léon Kengo Wa Dondo, l’Opposition nationaliste et le dernier-né des regroupements de l’Opposition, à savoir le G7. Et dire que ce n’est pas tout, tant il existe d’autres cartels politiques se réclamant de l’Opposition.

UNE OPPOSITION DESTRUCTUREE

A l’hypothèse que les élections tant réclamées se tiennent dans le délai constitutionnel, c’est-à-dire au plus tard novembre prochain pour la très sensible présidentielle, l’Opposition est-elle prête à affronter la Majorité présidentielle ? Loin et même très loin de nous, l’idée de verser dans la polémique ambiante actuelle dans les rues de Kinshasa. Honni soit qui mal y pense ?

Seulement voilà ! Il revient à tout analyste averti de la scène politique rd congolaise, de constater que l’Opposition s’affiche encore déstructurée jusqu’à ce jour. Cette situation parait bien tirer ses origines des premières élections démocratiques et transparentes organisées en 2006.

Sevrée d’Etienne Tshisekedi, historique opposant au régime du Président Mobutu, l’Opposition avait aligné plus de vingt candidats sur le total de 33 prétendants dans la course à la présidentielle. On connaît la suite.

BONJOUR LA DESUNION

L’histoire s’est encore répétée lors de la présidentielle de 2011. Contrairement au vote de 2006, le scrutin présidentiel de 2011 prévoyait un seul tour. Qui plus est, le nouveau chef de l’Etat devait se faire élire à la majorité relative. Compte tenu de cette nouvelle donne, la logique mathématique élémentaire aurait voulu que l’Opposition politique se coalisât. Hélas !

Au jour d’aujourd’hui, où l’ »alternance politique  » domine les débats politiques de rue, force est de constater que l’Opposition politique affiche un tableau qui ne semble pas rassurer. A quelques mois théoriques de ces élections devant être sanctionnées par l’alternance politique, on ne sent pas encore dans le camp de l’Opposition, cette volonté de mener un combat d’ensemble. Plusieurs faits le prouvent.

La première illustration est la cacophonie autour du dialogue. L’Opposition est à ce jour, totalement divisée quant à l’éventualité de la tenue de ce forum initié par le Président Joseph Kabila. Si des acteurs des certains partis politiques de l’Opposition soutiennent l’initiative, d’autres par contre crachent dessus. Manière très claire de comprendre que le consensus est loin d’être dégagé.

Un autre test de communion de l’Opposition a été l’idée teintée de bon sen de l’ancien Gouv de l’ex-province du Katanga, Moïse Katumbi, qui avait suggéré l’organisation des élections primaires. Malheureusement, le projet Katumbi n’avait pas bénéficié du soutien de certains membres de sa plateforme politique. Autant dire que les gros poissons n’avaient pas mordu à l’hameçon.

L’ALTERNANCE POLITIQUE NE SE DECRETE PAS !

Quid de l’alternance politique ? La question parait à priori simple. Et même très simple. Il semble cependant, que nombreux sont des militants des partis politiques qui ne comprennent que très vaguement cette notion d’alternance.

Ils sont donc, des millions de Congolais qui pensent que l’alternance politique est synonyme de changement automatique au sommet de l’Etat en faveur de l’Opposition. En d’autres termes, ces Congolais sont convaincus qu’après dix ans de pouvoir post-élection, l’actuel Chef de l’Etat issu de la Majorité présidentielle devra nécessairement passer le sceptre à un nouveau Président de la République qui proviendra, cette fois-ci, de l’Opposition. Et dire que c’est cela l’entendement de la majorité des Congolais. Pince-sans-rire !

Quelles que soient les divergences politiques, on ne devra donc pas transiger sur le bon sens. L’alternance politique ne se décrète pas. Bien au contraire. Elle est une possibilité de changement idéologique au sommet de l’Etat. Ce, par des mécanismes démocratiques bien connus : les élections. Pas plus.

Alors, réfléchissons-y à haute voix. Si l’Opposition politique congolaise, la même, ne se donne pas les moyens d’avoir un candidat unique, un ticket commun, on se demande par quelle alchimie cette même Opposition peut prétendre l’emporter au détriment d’une Majorité présidentielle (MP) qui, jusqu’à preuve du contraire, semble encore faire bloc ?

Le Président Joseph Kabila, fin mandat en décembre prochain, ne devrait pas, en l’état actuel des choses, se représenter, tant la Constitution en vigueur l’en empêche.

Cependant, cette même constitution ne dit pas non plus que la Majorité présidentielle n’a plus le droit de présenter un candidat à la prochaine présidentielle.

Voilà donc, la grosse erreur que commettent la plupart des Congolais dans leurs analyses, chaque fois qu’ils parlent de l’alternance politique. Comme si la candidature au scrutin présidentiel était l’apanage de l’Opposition !

Tout bien considéré, l’alternative en terme politique ne serait effective que si l’Opposition parvenait à gagner la victoire finale. Mais il y a un préalable pour cela : mettre de l’ordre dans la boutique. Battre le rappel des troupes en vue d’un front commun. Car, l’alternance politique ne doit pas être interprétée comme un plat de mets délicieux que la MP prépare pour servir sur un plateau d’or, à une Opposition qui n’aura qu’apporter son appétit.

Aux Etats-Unis par exemple, un démocrate pourrait succéder à un autre. Pour le cas de figure, Joseph Kabila pourrait se faire remplacer par un autre candidat de sa famille politique. En tout cas, aucune disposition politique ne le lui interdit.

Compte tenu de cette évidence, il appartient dores et déjà à l’Opposition, de proposer une offre politique, une alternative concrète en dehors des slogans. Et donc, l’Opposition politique se doit l’obligation de quitter l’ « anti-kabilisme  » primaire pour un véritable combat politique plus réaliste. En politique, les erreurs se payent cash.

[Laurel KANKOLE]

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