samedi , 7 novembre 2020
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Manmohan Singh - Premier ministre indien

Racisme institutionnalisé : L’Inde n’est pas une bonne destination pour la peau noire

En analysant les infractions mises à charge des Congolais qui étaient passés à tabac par des Indiens, on se rend compte que dans ce pays le racisme est quasiment institutionnalisé. Des questions qui succèdent aux questions. Comment expliquer autrement le fait que la Police chargée de la protection de tous ceux qui vivent sur son territoire transforme la victime d’une agression en auteur de viol collectif et profanation des dieux indiens? De la pure fiction. De l’imagination. Où s’est passé ce soi-disant viol collectif dont se sont rendus coupables les 21 Congolais? On sait pourtant bien que les pires affaires de viols collectifs avec mort de femme qui défraient la chronique dans ce pays sont commises par les Indiens eux-mêmes. Profanation des dieux ? Quels dieux ? Dans quel temple ? Pour une affaire dont la scène s’est déroulée à l’arrêt de bus, au vu et au su de tout le monde. Moralité : l’Inde n’est vraiment pas une bonne destination pour la peau noire. Quand le racisme est pratiqué au niveau de la Police, c’est qu’il faut des siècles pour l’éradiquer.

Hier le centre commercial de Kinshasa a connu une atmosphère de guerre. Des dizaines de Kinois s’étaient spontanément mobilisées pour organiser des représailles contre les Indiens en réaction au martyre vécu par certains Congolais vivant en Inde qui ont même été torturés par les policiers. Tous les commerces des Indo-pakistanais ont baissé le rideau pour échapper à la colère de la population.

N’eût-été l’intervention conséquente de la Police nationale, tout aurait été rasé par la colère des manifestants. Tout. Indistinctement. Les manifestants étaient du reste moins préoccupés à faire la différence entre les Indiens et les Pakistanais qui sont des voisins et qui se ressemblent comme les Congolais de Brazzaville et ceux de Kinshasa. Les Indo-pakistanais de Kinshasa ont passé des moments difficiles.

Comme on le sait, quand la population est exténuée par une affaire et qu’elle décide de se venger en se rendant justice, les dégâts sont toujours énormes. Rarement les victimes parfois des pauvres innocents échappent au supplice du collier. La faute à qui ? Au départ une banale affaire d’une rixe qui tourne au racisme et à la xénophobie contre tous les Congolais vivant en Inde.

C’était le samedi dernier dans une ville de l’intérieur de l’Inde où un Congolais qui voulait traverser la route pour arriver à l’arrêt de bus a failli être percuté par une voiture des Indiens qui roulait à tombeau ouvert. Pour ces derniers, il s’agit d’un crime de lèse-majesté dans le chef d’un « petit noir « , c’est comme cela qu’au pays de Mahamat Gandhi les Africains sont traités comme des sous-hommes, exactement comme à l’époque coloniale.

Les Indiens descendent de leur véhicule pour aller rosser à mort l’étudiant congolais qu’ils ont failli tamponner. Alertés, les autres étudiants congolais des environs viennent à la rescousse de leur compagnon. S’en suit la mêlée. La police s’en mêle, bastonne, et incarcère sans ménagement tous les Congolais trouvés sur les lieux de l’incident.

Au poste de Police, ils sont torturés toute la nuit comme des malfrats. Mais c’est seulement puisqu’ils portent cette sale peau noire qui, en Inde, n’a aucune valeur. Des scènes comme celles-là sont courants dans ce pays. Du reste de leur statut de victimes agressées par les Indiens, les 21 Congolais arrêtés sont transformés par la Police en accusés et sont poursuivis, pince-sans-rire pour vol, tentative de viol collectif et profanation des dieux indiens.

RACISME INSTITUTIONNALISE

En analysant les infractions mises à charge des Congolais qui étaient passés à tabac par des Indiens, on se rend compte que dans ce pays le racisme est quasiment institutionnalisé.

Des questions qui succèdent aux questions. Comment expliquer autrement le fait que la Police chargée de la protection de tous ceux qui vivent sur son territoire transforme la victime d’une agression en auteur de viol collectif et profanation des dieux indiens? De la pure fiction. De l’imagination. Où s’est passé ce soi-disant viol collectif dont se sont rendus coupables les 21 Congolais? On sait pourtant bien que les pires affaires de viols collectifs avec mort de femme qui défraient la chronique dans ce pays sont commises par les Indiens eux-mêmes.

Profanation des dieux ? Quels dieux ? Dans quel temple ? Pour une affaire dont la scène s’est déroulée à l’arrêt de bus, au vu et au su de tout le monde. Moralité : l’Inde n’est vraiment pas une bonne destination pour la peau noire. Quand le racisme est pratiqué au niveau de la Police, c’est qu’il faut des siècles pour l’éradiquer.

A Kinshasa, il y a en tout deux types de réactions sur cette affaire. Côté population avec des représailles manquées hier contre les sujets indiens qui constituent un message aux autorités de New Delhi. Que les Congolais ne resteront pas apathiques si à l’avenir leurs compatriotes de vivant en Inde sont soumis à un traitement dégradant comme celui infligé à ces 21 étudiants, victimes du racisme ancré dans les mœurs de la société indienne.

Il faudra bien que New Delhi décrypte bien ce message à sa juste valeur afin de prendre des dispositions utiles pour la protection de la colonie congolaise en Inde comme le gouvernement congolais le fait avec la sienne en RDC. Où pourtant nombreux sujets indiens vivent en marge de la loi tandis que bien d’autres, comme certains employeurs posent souvent des actes arbitraires et infâmant à l’égard de leurs employés congolais et ils bénéficient toujours de l’impunité ambiante en RDC.

Côté officiel, il y a eu des vigoureuses protestations à Kinshasa tout comme en Inde même par l’Ambassade de la RDC. Cependant l’autre action que le Gouvernement devra initier, c’est le contrôle rigoureux de la colonie indienne en RDC. On sait qu’il y a beaucoup d’irrégularités. Par exemple 10 à 20 Indiens utilisant la carte légale de travail d’un seul individu causant un manque à gagner au trésor public.

Le Gouvernement indien peut-il tolérer que 20 étrangers travaillant sur son sol utilisent la carte de travail d’une seule personne comme c’est le cas en RDC ? Le coupable serait arrêté, ligoté, torturé et poursuivi pour  » profanation des dieux indiens « .

[Kandolo M.]

Cet article a été lu 7653 fois – 21/06/2016 – wiwmtktnw

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